L'émission de leur saison : "D&CO"
« Allez les loulous, au boulot », va certainement crier Sean Marks à la rentrée. Aux Brooklyn Nets, le Valérie Damidot néo-zélandais se trouve face à un chantier considérable. Pas de star, pas de tour de draft et une certaine indifférence du public NBA envers cette jeune franchise : le défi s’annonce compliqué. Cela risque d’être long mais on peut constater le début d’une éclaircie.
Avec Marks, les Nets tiennent au moins un dirigeant avec une vraie vision. Le chef de chantier installe les fondations pour le moment. Brook Lopez reste le seul vrai départ marquant quand, dans le même temps, une belle brochette de revanchards les a rejoint (DeMarre Carroll, Timofey Mozgov, Allen Crabbe etc..). Un peu mieux payés que les peintres de l’émission, ils n’en sont pas des artistes pour autant. Plus adeptes du gros rouleau que de la finesse du pinceau.
Surtout, le projet tient enfin sa future star. Face à l’ampleur des travaux, D’Angelo Russell va avoir le temps de grandir et de se construire sa chambre. Forcément, il risque de tomber plus d’une fois de l’escabeau et de faire des trous dans les murs. Mais le potentiel est là. D’ici deux ou trois ans, Marks pourrait se vanter d’avoir réussi ce pari.
A l’inverse de D&Co, la reconstruction va devoir prendre du temps. Brooklyn restera encore dans l’ombre des Knicks, ce qui vous place le niveau.. Malgré tout, la franchise devrait aller chercher quelques victoires de prestige et aura le mérite de se battre pendant la totalité des 82 matchs.
Le casting des Brooklyn Nets
Le cinq attendu des Brooklyn Nets : D’Angelo Russell - Jeremy Lin - Allen Crabbe - DeMarre Carroll - Timofey Mozgov
Kenny Atkinson l’a martelé à de nombreuses reprises : il veut associer Russell à Jeremy Lin afin d’avoir toujours deux porteurs de balle. Si le poste de pivot semble offert à Mozgov, le coach des Nets devrait innover en alignant Crabbe en 3 et Carroll en 4 pour un meilleur spacing. Un cinq de départ assez expérimenté avec seulement une légère marge de progression. Il faudra surveiller l’évolution des jeunes Caris LeVert et Rondae Hollis-Jefferson en sortie de banc.
Le scénario
Surfant sur la hype qui l’entoure, D’Angelo Russell risque de commencer la saison par quelques cartons, notamment face aux Knicks qu’il affronte deux fois lors des trois premiers matchs. Difficile de trouver une meilleure occasion de se mettre les fans dans la poche.
Cependant, les limites de l’effectif vont vite pousser l’équipe en bas de classement et dans une forme d’anonymat. Loin des projecteurs, les Nets vont perdre mais Atkinson pourra développer son jeu dans le calme. Une denrée rare à Big Apple.
Évidemment, leur mauvais bilan ne va pas leur servir. Leur pick appartenant désormais à Cleveland, Brooklyn pourrait tout de même (en offrant un choix moins élevé à la draft) être l’un des acteurs du départ de LeBron James des Cavaliers.
L'acteur à suivre : D'Angelo Russell
Qui d’autre ? S’il y a bien un joueur qui arriverait à raviver cette flamme, cette passion à Brooklyn, c’est bien D’Angelo Russell. En perte de vitesse aux Lakers, il débarque tel le messie aux Nets. Le meneur de jeu peut parfois énerver mais ses mains sont bourrés de talent. Bien cadré sur et en dehors du terrain, il pourrait alors passer un cap et faire comme un grand poète de Boulogne disait : « Ils savent pas si j’aurais dû naître. Qu’ils aillent se faire b*****, moi je veux devenir ce que j’aurais dû être. »
La note League Pass
3/10 avant le All-Star Break. Même à l’Est, les Nets risquent de récolter une belle poignée de défaites malgré un style de jeu qui s’annonce intéressant. 4/10 après le All-Star Break car ils auront au moins le mérite de jouer et de ne pas balancer les matchs pour mieux tanker. Une contrainte plus qu’un choix mais c’est à souligner.
Le saviez-vous
Lorsqu’il évoluait à Montverde en Floride, D’Angelo Russell s’est lié d’amitié avec des personnes venant du Brésil et du Costa Rica. Ils lui ont fait partager leur passion pour le football. Depuis, le meneur de jeu est devenu un vrai fan. Loin des stars très bankables type Ronaldo ou Neymar, son joueur préféré est Gareth Bale. Gaucher, sous-estimé, star d’une modeste équipe (Pays de Galles) : les analogies existent. Pas certain que Russell emmène les Nets aussi loin que les Gallois à l’Euro.