« En tant que joueur professionnel, même sans le vouloir je suis l’un des ambassadeurs de mon pays. C’est encore autre chose d’accepter ce rôle. »REVERSE : Est-ce que l’on peut dire que ton statut de joueur NBA te confère un rôle d’ambassadeur ? Bismack Biyombo : Que je le veuille ou pas, en tant que joueur professionnel et avec l’image que j’ai, même sans le vouloir je suis l’un des ambassadeurs de mon pays. C’est encore autre chose d’accepter ce rôle. C’est un honneur de représenter non seulement son pays, mais aussi le continent d’Afrique. REVERSE : Quel sera le tout premier projet de Child of Africa ? Bismack Biyombo : Le prochain projet sur lequel nous allons nous pencher touche les enfants qui travaillent dans les mines au Congo, notamment pour collecter le cobalt, métal nécessaire au bon fonctionnement de nos smartphones, tablettes, etc. Nous souhaitons leur donner l’opportunité de retourner sur les bancs de l’école, de grandir comme des enfants et d’avoir accès à l’enseignement. Le but étant de leur donner la capacité de devenir responsables et de prendre les bonnes décisions pour leurs familles et pour eux-mêmes. Autrement, beaucoup de maladies en Afrique sont la résultante de la vétusté des matériaux que l’on utilise, on veut donc œuvrer pour renouveler le parc d’équipements médicaux. Ce sont les projets que l’on vise dans un futur proche, nous sommes vraiment enthousiastes à l’idée de leur faire voir le jour. Je vous invite tous à unir nos forces pour donner non seulement de l’espoir, mais aussi des opportunités à la jeunesse africaine. Construisons ensemble une Afrique rayonnante avec le plaisir d’avoir contribué à son renouveau. https://www.youtube.com/watch?v=A8oiUixMJoo REVERSE : Comment est-ce que tout un chacun peut aider ou prendre part à Child of Africa ? Bismack Biyombo : La façon dont on peut aider Child of Africa est avant tout de suivre notre actualité pour savoir sur quel projet on se penche. On va commencer un crowdfunding le 2 mai 2018 pour permettre à tous ceux qui le souhaitent de s’impliquer et d’apporter leur pierre à l’édifice. On fera d’ailleurs une tournée en France, dans les médias, sur les plateaux TV et on envisage un ou deux évènements que l’on mettra en place lors de notre passage. On veut que ce soit accessible à tous : au jeune étudiant, au chef d’entreprise, aux Africains comme à tous les êtres humains. Le projet est initié par nous, mais doit être porté par tous.
« J’ai décidé de monter une équipe Child Of Africa et de participer au Quai 54. »REVERSE : Est-ce que tu comptes mener une action particulière à Paris ? Bismack Biyombo : Paris est une grosse étape de notre campagne. Pour marquer le coup, j’ai décidé de monter une équipe Child Of Africa et de venir participer au Quai 54 World Streetball Championship. Quand j’ai vu les images postées par beaucoup de Congolais, j’ai tout de suite été séduit. L’année passée, quand Kemba Walker, Jabari Parker et Victor Oladipo sont venus, ça m’a permis de voir plus d’images. Quand ils m’ont parlé de leur expérience sur place, je me suis dit qu’il fallait que j’y prenne part moi aussi, mais en tant que joueur. De fil en aiguille, c’est devenu un objectif et, l’avantage, c’est que je peux promouvoir Child Of Africa et représenter le mouvement avec une équipe solide composée de joueurs liés à l’Afrique. En même temps, c’est un moyen de sensibiliser le public français qui comporte beaucoup de ressortissants africains ou de jeunes originaires d’Afrique. Ça prenait donc tout son sens pour moi et c’était super excitant de se dire qu’en 2018 j’aurai la chance de participer. REVERSE : Que peut-on espérer de la participation de Child of Africa au Quai 54 ? Bismack Biyombo : On va aussi réunir des joueurs venant de différents pays ce qui va nous permettre de jouer pour l’union et je crois que c’est une très bonne opportunité de promouvoir le mouvement, mais aussi de passer de bons moments avec mes frères et sœurs. D’un point de vue sportif, on va essayer de ramener le haut niveau au Quai 54 et de remporter tournoi. Bien que ce soit du streetball, moi j’aime jouer pour un enjeu. Celui-là en vaut la peine ! REVERSE : Pour finir, tu es le premier joueur africain que Michael Jordan a décidé de sponsoriser. Comment as-tu vécu cette nomination ? Bismack Biyombo : Quand Jordan m’a annoncé que j’allais porter sa marque, c’était comme un rêve. En grandissant en Afrique, je ne me souviens pas avoir porté une paire de Jordan. J’étais sous contrat avec Nike lorsque je suis arrivé en NBA. Je me posais des questions, je me demandais comment ils allaient gérer cette transition entre les deux marques. Ce qui est marrant, c’est la façon dont c’est arrivé. Je venais de m’acheter une paire de Jordan et, peu après, j’ai été invité chez lui. En voyant la paire, il m’a demandé si je l’aimais bien et si Jordan Brand me l’avait envoyée en cadeau. Je lui ai répondu que non, que je l’avais achetée en ligne. Il me dit « Tu es sérieux ? ». Trois jours plus tard, je recevais plus de dix cartons Jordan chez moi avec une multitude de produits. J’étais trop excité et je l’ai appelé pour le remercier et il m’a dit « Bienvenue dans la Team Jordan ». Pour moi, c’était comme un rêve. En tant que jeune ayant grandi en Afrique, j’ai toujours rêvé de jouer en NBA, mais jamais d’être privilégié comme ça. Pour moi, c’est comme une bénédiction !