Déjà quand il jouait à l’université d’Arizona, Allonzo Trier avait tout d’un « steal » en puissance. Parce qu’il n’était même pas annoncé au premier tour de la draft malgré 18 points claqués par rencontre au sein de l’un des programmes les plus prestigieux de la NCAA. L’âge – il a déjà 22 ans – a sans doute pesé en sa défaveur. Mais quand même. Son profil semblait parfait pour la NBA notamment grâce à sa capacité à dégainer de loin. Et pourtant, personne ne lui a donné sa chance le soir de la draft. Aucun GM. Sauf celui des New York Knicks. Sans le piocher. La franchise de Manhattan a immédiatement filé un « two-way contract » au bonhomme.
Trier était donc censé effectuer des allers et retours entre la G-League et la NBA cette saison. Il est fort probable qu’il ne joue pas la moindre minute à l’échelon inférieur et que les Knicks lui filent un contrat, un vrai cette fois, dès qu’il aura passé 40 jours avec l’équipe première (la limite imposée pour les joueurs signataires de ce type de deal). Il s’en rapproche de plus en plus. Et il monte justement en puissance. L’ailier a été excellent malgré la défaite contre les Detroit Pistons (108-115) cette nuit. 24 points à 7/11, 10 rebonds et 7 passes en sortie de banc. L’un des matches les plus aboutis du garçon.
Il y a moins d’une semaine, il calait 25 points – son record en carrière pour l’instant – lors d’une victoire contre les Pelicans. David Fizdale lui donne de plus en plus de temps de jeu et il ne déçoit pas. Parce que, comme c’était finalement prévisible, son style de jeu est effectivement parfaitement adapté à la NBA. Allonzo Trier est un arrière-ailier shooteur-scoreur au sein d’une ligue qui met en avant les porteurs de balle capables de planter de loin. Il pointe pour l’instant à 12 points, 50% aux tirs, 46% à trois-points et 3,2 rebonds par match.
« Il y a plein d’équipes NBA qui ont laissé passer leur chance. Cette ligue est faite pour un gars comme Allonzo parce que c’est un excellent scoreur. Il va bosser sans relâche. Et vu les espaces qu’il y a sur le terrain, il va pouvoir scorer pendant des années », notait son coach à la fac, Sean Miller.
Trier était pourtant classé parmi les meilleurs joueurs de sa génération depuis ses débuts au lycée. Il est passé par la prestigieuse Montrose Christian School, le même établissement qu’un certain Kevin Durant. Il était un prospect très convoité. Et il a toujours été bon à l’université. Il a simplement fait le choix d’y rester trois saisons à la suite d’une année sophomore perturbée par une suspension en raison de la violation d’un règlement anti-drogue. Il s’est en fait avéré qu’il avait pris le produit à la suite d’un accident de voiture. La NCAA l’a donc finalement autorisé à rejouer.
Aujourd’hui, « Iso Zo » est sans doute l’un des « steals » les plus marquants de la saison. Parce que les Knicks ne le payent « que » 77 000 dollars ! Il ne pèse rien dans le Salary Cap en attendant la signature de son prochain deal. Une vraie belle bonne pioche de la part des dirigeants.