Comme attendu par les observateurs et conformément aux dernières prévisions, Zaccharie Risacher a été appelé le premier par Adam Silver sur la scène du Madison Square Garden de New York, devenant le deuxième Français de l'histoire à inscrire son nom tout en haut d'une Draft NBA. Un honneur immense pour le natif de Malaga et une nuit historique pour la France, qui devient le 5ème pays hors US à voir deux de ses représentants retenus en 1ère position après les Bahamas (Mychal Thompson et DeAndre Ayton), l'Australie (Andrew Bogut et Ben Simmons), le Nigeria (Hakeem Olajuwon et Michael Olowokandi) et le Canada (Anthony Bennett et Andrew Wiggins).
Un exploit que Zaccharie Risacher peut savourer au regard du chemin parcouru et de la dimension fabuleuse qu'a pris sa carrière cette année à Bourg-en-Bresse après une saison presqu'anecdotique à l'ASVEL (2,6 pts à 33,3%, 1,3 rbds, et 0,8 asts). Pour autant le meilleur jeune de Betclic ELITE et de l'EuroCup 2024 (rien que ça!) devra vite digérer son incroyable performance. Attendu au tournant avec ce statut de N°1 de Draft la saison prochaine, le jeune ailier va maintenant devoir prouver qu'il mérite cette attention pour ne pas que cet honneur se transforme en fardeau trop lourd à porter. Une tâche qui s'annonce ardue pour Zaccharie Risacher, mais loin d'être impossible au regard du talent et des qualités du vice champion du monde U19 avec les bleus en 2023. Un challenge qui de taille qui n'effraie pas le néo Hawk, qui avouait début juin. "Cela (la place de N°1) peut amener une certaine pression, mais ca reste du basket. Le plus important c’est le terrain."
NBA Ready
Au sortir du Draft Combine de Trevise début juin, Zaccharie Risacher a mis tout le monde d'accord, devenant par la suite le consensus 1st pick de la cuvée 2024. Qu'il s'agisse de ses mensurations (2,04m sans chaussures et 2m07 d'envergure), de très belle facture pour un joueur amené à jouer guard ou small forward en NBA, ou de son skill set, le joueur de 19 ans a semble-t-il dissipé les derniers doutes sur son potentiel.
Un potentiel que le fils de Stéphane Risacher a largement laissé entrevoir cette saison sous les couleurs de la JL Bourg. Responsabilisé tout au long de l'année par son entraîneur Freddy Fauthoux (10,1 pts à 51,2%, 3,8 rebonds, 0,9 assists et 0,5 blk de moyenne en Betclic ELITE) comme en attestent ses 32 titularisations en championnat cette saison, Leaders Cup et Playoffs compris (sur un total de 41 matchs disputés), le All-Star offre à la franchise de Georgie un certain nombre de garanties.
Ainsi le shoot apparaît comme le plus gros point fort à date de Risacher, auteur d'une saison d'EuroCup (20 matchs) à 50,3% d'adresse globale, dont 45,0% à trois points. Des chiffres exceptionnels pour un jeune joueur, qui plus est dans un contexte relevé. Un tir, déclenché très vite et très haut, à l'image de la gestuelle de son compatriote Nicolas Batum, qui fait du meilleur joueur de Betclic ELITE une véritable menace en catch and shoot. Une "aisance au tir longue distance" que Zaccharie Risacher, interrogé sur le sujet lors du Draft Combine de Trévise, qualifiait de "point fort capable d'aider n'importe quelle équipe".
Son profil all-around apparaît lui-aussi comme une plus-value pour Atlanta, qui disposera l'an prochain d'un rookie capable de remplir plusieurs tâches sur le parquet, comme l'expliquait l'intéressé. "Je suis un joueur polyvalent. Je peux faire beaucoup de choses sur le terrain. Peu importe ce que le coach me demande, je sais que je peux le faire. Je l’ai montré à Bourg." Un côté "couteau suisse" qui, associé à un QI basket au-dessus de la moyenne, feront de Risacher un joueur facile à utiliser par Quin Snyder.
Enfin ses aptitudes défensives (latéralité, vitesse de pied, longueur de segments), sublimées par une bonne lecture de jeu, devraient lui permettre de briller de l'autre côté du terrain et de pouvoir défendre sur les postes extérieurs sans trop de souci, voire sur le poste 4 d'ici quelques années (et quelques kilos). Un énorme plus pour l'ailier de la JEU alors que nombre d'européens arrivent en NBA avec un déficit sur le volet défensif.
Une superstar ou non ?
Mais au-delà de ces différents atouts et sans même parler de son jeu sans ballon de très haut niveau ou de ses qualités de finisseur en transition, la question qui brûle les lèvres de tous les observateurs aujourd'hui porte sur sa capacité à devenir une superstar en NBA. Un joueur suffisamment dangereux et régulier dans la performance pour porter son équipe soir après soir. Un leader à même de porter la destinée d'une franchise sur ses seules épaules ou presque. Un costume normalement taillé pour tout N°1 de draft. Rien de moins.
Et pour y parvenir, Zaccharie Risacher sait qu'il va devoir continuer de progresser. Conscient de ses limites actuelles et du chemin qu'il lui reste à parcourir, le jeune ailier déclarait. "Mon principal axe de progrès pour la NBA, c’est le handle et la capacité à dribbler sous pression. Être capable d’avoir la balle en main et de créer pour les autres, parce que c’est quelque chose que j’aime et que je n’ai pas vraiment pu montrer cette saison. C’est la prochaine étape de mon développement et je sais que j’en suis capable." Des qualités de créateur, pour lui-même comme pour les autres, indispensables pour espérer justifier sa place lors de la dernière draft.
Et si le catch & shoot fait aujourd'hui sa force, c'est bien sa capacité à créer son tir et à scorer dans différentes situations qui lui permettront de devenir le joueur espéré. De même que son aptitude à fixer toute une défense pour libérer ses partenaires et les servir au mieux, à provoquer les fautes ou à jouer en isolation lorsque le scenario du match l'exige. Des qualités qui font la crème de la crème de la ligue nord-américaine que le Bressan n'a jusqu'ici pas su montrer, à l'image de son faible volume de lancer-francs tirés cette année (à 69% seulement) ou de sa petite moyenne de passes décisives à la JL (0,9). Les scoutings reports pointant prioritairement sa "faiblesse" dans la création, qu'il s'agisse de distribuer les caviars ou de trouver seul le chemin des filets, appelant par ailleurs à la patience pour un joueur que nombre d'entre eux voient comme un bon role player demain.
Zaccharie Risacher sait ce qui lui reste à faire pour justifier son rang et ne pas devenir le prochain Harrison Barnes, Michael Porter Jr ou Kelly Oubre. Les joueurs auxquels le frenchy est notamment comparé par les analystes. Mais au regard de sa capacité d'apprentissage et des attentes limitées le concernant dans une cuvée supposée faible, le frère d'Ainhoa a finalement tout pour créer la surprise.
Il a de quoi être un vrai bon joueur NBA... Klay Thompson n'avait pas mieux que ça, il faut s'inspirer de ce genre de joueur...
Par contre, comme pour Salün, juger sur sa création alors qu'il n'avait jamais la balle en main, je ne vois pas comment on peut le juger dessus (essentiellement du catch & shoot et des coupes)
Il est très bon sur les drives et il est capable d'enfoncer son adversaire, il a pété quelques beaux dunks en transition ou après une prise de poste.