À 22 ans, Yoan Makoundou ne semble pas être affecté par la pression. Ni celle de l'équipe de France, ni celle de l'AS Monaco, ni même celle de ses ambitions de rejoindre un jour la NBA. C'est avec un ton détendu et son sourire habituel que le pivot évoque la saison en cours et celles qui viendront après.
Auteur de 10 points, 8 rebonds et 4 contres en 21 minutes face à la République tchèque, ses records en Bleu, l'intérieur dégage une sérénité rafraîchissante. Nous avons pu discuter avec lui de son adaptation à l'AS Monaco, de sa progression et de la sélection nationale.
BasketSession : Cet été, tu voulais jouer dans une équipe qui évolue au niveau européen. Tu as signé à l’AS Monaco, une grande écurie. Qu’est-ce que cette expérience t’apporte jusqu’ici ?
Yoan Makoundou : Beaucoup d’expérience au niveau des équipes qu’on joue, l’expérience de l’EuroLeague… c’est une grosse expérience. C’est une grosse expérience d’être à côté de ce genre de joueurs là aussi. On ne peut qu’apprendre dans ce genre d’équipe là. L’adaptation a été un peu difficile, mais elle se passe plutôt bien.
Tu as commencé le basket tardivement, à 15 ans, donc on peut partir du principe que tu as encore une grande marge de progression. Es-tu satisfait de ton développement cette saison ?
Yoan Makoundou : Oui, je pense que j’avance bien. J’aimerais pouvoir faire un peu plus, mais sur le plan personnel ça va. Même si ça ne se voit pas trop et que je ne peux pas trop le montrer en match, j’ai progressé sur mon tir. Aussi sur le fait d’être plutôt agressif avec le ballon. Le reste, je pense que ce sont des qualités que j’avais déjà un peu avant.
Avais-tu envisagé cette saison d’EuroLeague comme ça ? On t’avait vraiment expliqué le rôle que tu jouerais dans l’équipe ?
Yoan Makoundou : Non, il n’y avait rien qui avait été dit à ce niveau-là. Je ne m’attendais pas à grand-chose, en vrai de vrai, mais quand même pas aussi peu.
Dans ce contexte, tu penses avoir progressé sur ta capacité à impacter sur de courtes séquences ?
Yoan Makoundou : On s’adapte au plan de jeu. Quand je vois que je ne peux avoir que quelques petites minutes, j’essaye d’apporter le plus possible et de faire mon travail. C’est un truc que tu es obligé d’apprendre quand tu joues dans ce genre d’équipe où tu as un rôle moindre et moins de temps de jeu. Mais il faut que tu t’adaptes parce qu’il faut que tu restes crédible.
"Je fais mon basket, je kiffe et après je vois où ça nous emmène !"
Tu partages le vestiaire avec certains joueurs très expérimentés. Certains jouent-ils un rôle de mentors pour toi ? Es-tu particulièrement proche de certains de tes coéquipiers ?
Yoan Makoundou : Mentors, je ne sais pas. Mais c’est clair qu’ils savent que je fais partie de ceux qui ont le moins d’expérience, donc ils n’hésitent pas à me donner des conseils, à venir vers moi quand ils voient que c’est un peu compliqué pour moi. Mentor je ne sais pas, je dirais plutôt accompagnateur. (Je suis plus proche de) Matthew Strazel, il fait partie de ma génération et on se connaît depuis longtemps. Après, plutôt le groupe de Français : Yakuba (Ouattara), Adrien (Moerman) quand il était là et Élie (Okobo) un peu.
L’année dernière, tu n’as pas été sélectionné à la draft, mais ça ne t’avait pas tant affecté. Est-ce que tu espères tout de même trouver une place en NBA dans les saisons à venir ?
Yoan Makoundou : Dans les prochaines saisons, pourquoi pas ! En général, je ne me projette pas trop. Pour l’instant, je me concentre sur Monaco. Mais c’est clair que j’aimerais bien voir ce qui se passe de l’autre côté à un moment de ma carrière. Y aller c’est déjà un but, mais mon objectif à long terme serait d’avoir une carrière en NBA. Je ne me mets pas de pression pour ça, je suis bien en Europe. Je fais mon basket, je kiffe et après je vois où ça nous emmène !
Pendant que tu es en équipe de France, ton équipe joue en EuroLeague. Es-tu partagé entre deux sentiments ?
Yoan Makoundou : Je ne m’en fous pas, mais c’est toujours bien de venir ici. Il y a de bons gars, de bonnes personnalités, on s’entend tous bien et on veut rester sur ce qu’on a produit en novembre. Moi, on m’appelle, je viens et je suis content.
Sur la dernière fenêtre, tout le monde a relevé la fraîcheur de la raquette avec Victor Wembanyama, Ismaël Kamagate et toi. Vous l’avez senti aussi ?
Yoan Makoundou : Il y a beaucoup de jeunes ici. On est tous bien, on est tous ensemble, on kiffe en dehors et sur le terrain. Donc on essaye de ramener la jeunesse, l’intensité des jeunes. On veut montrer qu’on est tous prêts à reprendre le flambeau.
Tu as une personnalité très détendue, très détachée. Est-ce que tu retrouves cela dans ton jeu ?
Yoan Makoundou : Ouais, je la retrouve pas mal dans le basket. Je dirais que ça me sert et dessert en même temps (rires).