7 enseignements du choc entre les Suns et les Warriors

On s'est calé devant le duel entre les Suns et les Warriors cette nuit et on vous donne quelques unes de nos impressions.

7 enseignements du choc entre les Suns et les Warriors

- On aurait pas cru entendre un jour les supporters des Golden State Warriors scander « C-P-3 » sur le même rythme que les traditionnels chants « M-V-P ». Chris Paul ne s’y attendait pas non plus. Mais il n’a pas été acclamé par son nouveau public sans raison. Vrais reconnaissent vrai. Et même s’il a manqué d’adresse (4 sur 15), à l’instar de tous ses coéquipiers mardi soir, le futur Hall Of Famer a rendu une copie plutôt convaincante pour sa première avec les Dubs. Sur le plan statistique, ça donne 14 points, 6 rebonds, 9 passes décisives, 2 interceptions et une seule balle perdue avec un différentiel de +5 malgré la défaite contre les Phoenix Suns (104-108).

Paul a débuté très timidement en ratant ses 6 premières tentatives tout en étant aligné dans le cinq majeur. Mais c’est une fois seul aux commandes, avec Stephen Curry sur le banc, là où les Warriors coulaient habituellement, qu’il a pris le contrôle du match. Ses 10 points dans le troisième quart-temps ont été au cœur du comeback des siens (40-19 sur 12 minutes). Menés de 15 points à la pause, les joueurs de Steve Kerr sont passés devant sous l’impulsion de leur maestro.

Il a joué dans son registre habituel, ce qui pousse d’ailleurs Curry à évoluer un peu plus sans le ballon quand les deux sont alignés ensemble. Mais c’est surtout le cinq avec Klay Thompson, Jonathan Kuminga, Gary Payton II et Dario Saric qui nous a fait forte impression. Ce même groupe avec Jordan Poole manquait de cohérence. Le jeune pistolero, parti aux Washington Wizards dans le cadre du transfert de Paul, ne défendait pas et créait surtout pour lui-même.

Ce lineup devrait avoir un +/- très intéressant cette saison. En 2 petites minutes, ils ont collé un 11-2 dévastateur. L’échantillon est évidemment super faible et il n’est peut-être que la réalité d’un bon passage mais on serait prêt à parier que ça va se reproduire. Chris Paul est un playmaker parfait au côté de Thompson. Kuminga et Payton sont deux piles électriques et les deux ont tendance à aller aux rebonds offensifs. Saric n’est pas un intérieur classique et il manque de punch dans les jambes mais il joue bien, juste et peut remplir plusieurs rôles différents. Mis ensemble, ce groupe a de la vista, du talent, de la défense, de l’adresse, de la volonté, etc. Vraiment à surveiller.

C’est une raison de plus pour que Paul sorte du banc une fois que Draymond Green sera remis de sa blessure à la cheville. Il pourrait incarner à la perfection son rôle de général des parquets qui guide la deuxième unité – avec Thompson en plus ou Moses Moody par moments. Sur ce premier match, on a eu le sentiment de voir un bon compromis entre son besoin de porter la balle pour orienter le jeu et l’envie des Warriors de toujours être en mouvement. On l’a par exemple vu demander un écran d’un côté de l’attaque pendant que Thompson sortait d’une série de screens à l’opposé. Plutôt que de forcer son pick-and-roll, Paul l’a servi à trois-points.

« Chris nous donne une autre dimension », reconnaît Steve Kerr. « On va comprendre petit à petit les nuances de son jeu et la façon dont on veut l’utiliser. »

La première est certainement encourageante.

CQFR : Jokic déjà en 3D, Booker flingue les Warriors

- D’ailleurs, dans l’ensemble, ce match est plutôt satisfaisant pour les champions 2022 malgré la défaite. L’absence de Green s’est faite ressentir mais ils ne perdent finalement que de 4 points contre une grosse armada de la Conférence Ouest – certes privée de Bradley Beal et encore en rodage – en ne convertissant que 35% de leurs tentatives, dont 23% de leurs trois-points. Curry, Thompson, Paul et compagnie ne vont pas toujours rater autant de tirs extérieurs.

- En revanche, le manque de taille n’est pas passé inaperçu non plus. Les Warriors ont l’une des plus petites équipes de la ligue et ça a pesé sur la rencontre. Les Suns ont dominé aux rebonds (60 à 49), même si ça s’explique aussi par le fait que Curry et ses partenaires ont manqué beaucoup de tirs, comme souligné précédemment. Mais Phoenix a capté 17 rebonds offensifs – ironiquement un de moins que les 18 prises de Golden State ! – sans avoir la rotation intérieure la plus terrifiante du championnat.

Surtout, Jusuf Nurkic, Josh Okogie (on y vient) et leurs partenaires ont su multiplier les rebonds offensifs sur des possessions clés. L’une d’entre elles a mené sur un tir primé d’Eric Gordon au cours du quatrième quart-temps. Andrew Wiggins, qui a été mollasson et à côté de ses pompes la nuit dernière, n’a pas pris un seul rebond défensif par exemple.

- Okogie, justement, a été le deuxième joueur le plus important de la soirée pour Phoenix derrière Devin Booker. Son immense activité a été bénéfique mais ça, ce n’est pas une surprise. Il défend, il va aux rebonds, il est athlétiques… ce sont déjà des qualités connues chez lui et c’est pourquoi il est un complément intéressant au côté des stars de la franchise de l’Arizona. C’est son agressivité en attaque qui a fait la différence. Et évidemment son adresse. 17 points à 7 sur 9 aux tirs avec un trois-points assassin dans le corner à une minute du buzzer.

- Nurkic a montré comment il pouvait aider sa nouvelle équipe. Il a été l’un des rares à créer du jeu. Souvent en distribuant après avoir d’abord posé un écran, souvent pour Booker, puis rouler jusqu’au poste haut. Les adversaires ont tendance à doubler sur l’arrière des Suns, ce qui offre au pivot bosnien une situation de 4 contre 3 une fois qu’il est servi. Il a appris à lire le jeu dans ces moments-là, notamment parce que les défenses faisaient de même sur Damian Lillard.

Le colosse a fini avec 3 passes décisives mais surtout 14 points et 14 rebonds. Tout en inscrivant le dernier panier dans les ultimes secondes de la partie après une… prise-à-deux sur Devin Booker, bien entendu.

Devin Booker, 3 passes décisives dans la dernière minute

- Le jeu des Suns était plutôt brouillon dans l’ensemble. C’est logique. Quasiment la totalité de l’effectif a changé depuis février dernier. Frank Vogel vient d’arriver sur le banc et il doit installer ses schémas, ses principes, etc. Le collectif manque de repères et l’ensemble a été « pauvre » par séquences, même s’il y a aussi eu une volonté de faire la passe en plus une fois que celle-ci commençait à tourner.

Sauf qu’elle ne bouge pas souvent. Phoenix s’est reposé principalement sur des isolations, des picks-and-roll et des 1vs1 de Kevin Durant au poste haut. Mais c’est aussi l’idée pour une équipe qui possède trois des attaquants les plus prolifiques du championnat.

- Par contre, les Suns ont été bons à chaque fois qu’ils ont poussé le tempo en transition. Ça ne sera pas la formation la plus rapide de la NBA mais ils savent mettre du rythme et marquer des paniers faciles en contre-attaque.