Malgré le talent immense de Stephen Curry, la mentalité de Draymond Green et le cerveau de Steve Kerr, les Golden State Warriors ne faisaient plus vraiment peur. Leur début de saison (12-3) a bien donné quelques frissons aux autres équipes de la NBA.
Mais très rapidement, cette équipe a affiché ses limites et n'a plus inspiré de la crainte. Au contraire, elle était perçue comme une cible facile. Pendant plusieurs semaines, elle a donné le sentiment d'accepter son sort : une formation du Play-in, au mieux.
Puis à la deadline des trades, les Warriors ont décidé de changer, à nouveau, de visage. Agressifs pour récupérer un All-Star pour accompagner Curry et Green, ils ont échoué pour Kevin Durant. Cependant, les Californiens ont bel et bien récupéré Jimmy Butler.
Un renfort qui a changé la dynamique de Golden State. Et leur destin sur cet exercice ? Car en l'état, les Warriors semblent bien partis pour incarner une menace... en Playoffs à l'Ouest !
L’impact de Jimmy Butler se ressent déjà
Comment l'expliquer ? Tout d'abord, un Jimmy Butler concerné et investi, ça change la vie. Loin de sa version moribonde des derniers mois au Miami Heat, l'arrière affiche un engagement total dans cette nouvelle aventure.
Déjà récompensé par sa prolongation tant attendue, le joueur de 35 ans a clairement une revanche à prendre après son récent feuilleton en Floride. Piqué dans son orgueil, il a immédiatement trouvé sa place dans le collectif des Dubs. Et il a apporté sa combativité. Un supplément d'âme.
Sans surprise, ses statistiques sont déjà meilleures qu'à Miami : 18 points, 6 rebonds et 5,4 passes décisives de moyenne. Impactant des deux côtés du parquet, l'ex-joueur des Chicago Bulls a déjà pris ses marques à GS.
"Honnêtement, et de la manière la plus humble possible, je peux m'intégrer partout. Vraiment, car je vais jouer au basket de la bonne manière. Je vais jouer mon jeu. Beaucoup de gens ici tirent beaucoup à 3 points. Et vous ne me voyez pas sur le terrain en train de tirer une tonne de 3 points.
Je vais faire ce qu'il faut pour aider l'équipe à gagner. Je vais défendre, faire des interceptions, aller sur la ligne, trouver le joueur ouvert 10 fois sur 10. Et je pense que c'est pour ça que ça marche ici. Le plus important, c'est de se sentir désiré. Je suis désiré ici. Cela me convient. Et c'est ici que je veux être", a clamé Jimmy Butler pour The Athletic.
Même si sa personnalité peut diviser, ce leadership a déjà fait du bien aux Warriors. Cette équipe affiche un bilan de 6 victoires et 1 défaite avec lui. Et il s'agit seulement de ses débuts... On sait que Jimmy Butler peut prendre une autre dimension en Playoffs.
Jimmy Butler : ceux qui ne le supportent pas sont des « perdants »
Draymond Green a provoqué ce mouvement...
Le plus intéressant ? Jimmy Butler n'est pas le seul à retrouver des couleurs. A 34 ans, Draymond Green réalisait une saison totalement correcte. Mais l'intérieur n'est plus le même depuis l'arrivée de son nouveau coéquipier.
Avant de revenir sur ses performances, il est intéressant de savoir que Green a justement réclamé ce trade ! Pendant plusieurs semaines, le natif de Saginaw, tout comme Curry, a prôné la patience.
Mais à l'approche de la deadline, le vétéran a rencontré ses dirigeants pour demander du renfort.
"Avant l'arrivée de Butler, Green a formulé une demande ferme au front office de l'équipe qu'il jugeait vitale pour leur renaissance : récupérer un autre connard. Une force supplémentaire, capable de peser des deux côtés du parquet, comme lui, qui dirait ce qu'il faut dire à tout moment et se battrait avec le couteau entre les dents", a rapporté The Athletic.
Et son souhait a donc été exaucé avec l'échange pour Butler. Avant ce deal, il existait d'ailleurs des doutes sur la relation entre les deux hommes, qui disposent d'une forte personnalité. Il faudra voir comment cette relation résiste aux épreuves du temps. Mais les débuts, sur et en dehors du parquet, sont positifs.
... et semble totalement relancé
Car Green a retrouvé un énorme impact. Avec les qualités défensives de ce duo, l'entraîneur Steve Kerr a revu sa copie sur le plan tactique. Il suffit de voir son 5 majeur aligné contre les Charlotte Hornets (128-92) : Curry, Butler, Brandin Podziemski, Moses Moody et Green.
Grâce à la qualité de ses deux leaders défensifs, le coach accepte de prendre le risque de jouer "petit". Et la formule se révèle donc gagnante. Elle est uniquement possible si le cadre de 34 ans évolue à son meilleur niveau.
C'est le cas ces dernières semaines. Pour les dernières années de sa carrière, Green s'est senti écouté par ses dirigeants. Et il semble prêt à tout donner pour se montrer à la hauteur de cette confiance. Un peu comme LeBron James avec Luka Doncic aux Los Angeles Lakers, le Warrior donne le sentiment de s'offrir une seconde jeunesse avec Butler.
"C’est vraiment amusant de voir Jimmy et Draymond ensemble défensivement et partager le ballon offensivement. C’est toujours bien de voir Draymond engagé, dans l’énergie, investi. Il est l’un des meilleurs défenseurs de la Ligue, on le sait. Il se trouve dans un bon moment", a noté Kerr face à la presse.
Une base qui peut permettre à Golden State de nourrir des ambitions...
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Le Top 6 comme objectif ?
On le sait, la dynamique est très importante dans le monde du sport. Le fameux "momentum". Et les Warriors sont en train d'accumuler de la confiance. Dans sa nouvelle formule, cette équipe se sent forte. Et elle semble bel et bien l'être.
Dans une conférence Ouest toujours aussi concurrentielle, être fort ne suffit pas. Il faut être très fort. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'il n'existe aucune garantie sur le classement final des Warriors.
Grâce à cette bonne série, Golden State a récupéré la 8ème place. En continuant sur cette lancée, les Warriors peuvent prétendre à lutter pour le Top 6 et ainsi éviter le Play-in. Par contre, pour viser plus haut, il faudrait un véritable effondrement des équipes mieux classées.
"Cela fait longtemps (4 victoires de plus que les 50%, ndlr), la période a été difficile. Nous avons été dans un combat pour nous maintenir pendant un long moment. Mais nous avons trouvé des solutions et c’est excitant. Mais on ne peut pas trop s’enflammer car il y a encore du travail à faire.
Il y a encore 24 matches à disputer en saison régulière. Et nous sommes encore à la 9ème place (8ème, ndlr), donc il faut faire le maximum pour continuer de grimper au classement", a temporisé Steve Kerr.
Une qualification directe en Playoffs serait déjà une belle réussite à l'Ouest. Surtout après des mois très difficiles.
L’expérience du champion
Et une fois en Playoffs, qui va avoir l'envie de se coltiner cette équipe ? Car un homme a été brièvement évoqué jusqu'à maintenant : Stephen Curry. Et sur une série, qui peut prétendre avoir la certitude de l'arrêter ?
Malgré le poids des années, le meneur des Warriors reste l'un des meilleurs joueurs du monde. Entouré par une équipe compétitive, il peut toujours incarner un sérieux problème. Surtout dans le contexte des Playoffs.
Bien évidemment, certaines formations ont de la marge. On pense à l'Oklahoma City Thunder et aux Denver Nuggets. Mais est-ce que les jeunes Grizzlies seraient sereins à l'idée de défier les Warriors ? Même question pour les Rockets ?
Un éventuel choc face aux Los Angeles Lakers serait très intéressant à suivre. Avant de se projeter, les Warriors vont devoir confirmer sur la durée. Cette bonne période doit se prolonger sur cette seconde partie de saison pour ouvrir la porte à des espoirs plus importants.
Mais en attendant, Golden State représente à nouveau un danger. Et en progressant sur les semaines à venir, ce groupe peut vite devenir un épouvantail à l'Ouest.
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Décrocher une 6ème voir 5ème place (parce que les Rockets sont dans le dur aussi) est accessible. PLus, ce sera compliqué. Mais en dehors d'OKC ou les Nuggets, je pense qu'ils peuvent inquiéter n'importe qui sur une série de Playoffs (Les Lakers c'est un peu supérieur en talent mais moins équilibré et moins de depht, Memphis moins expérimenté, Houston encore moins, les Clippers n'ont pas forcément plus d'arme et sont plutôt sur la pente descendante aussi).