Les champions sont toujours beaux. C’est pourquoi il ne faut jamais mettre d’astérisque après un titre. Mais c’est vrai que ce nouveau sacre des Golden State Warriors suscite, du moins à chaud, encore plus d’émotions. Surtout en comparaison des trois autres décrochés par Stephen Curry et ses partenaires. Le MVP des finales l’avouait lui-même : « celui-ci est différent, c’est sûr. Notamment en prenant en compte les trois dernières années. Les blessures, les changements dans l’effectif, l’arrivée des jeunes joueurs, etc. »
Trois ans en arrière, la franchise californienne terminait avec le plus mauvais bilan de la ligue après avoir perdu contre les Toronto Raptors en finales quelques mois auparavant. Klay Thompson rongeait son frein pour revenir à la compétition. Il a enchaîné déchirure des ligaments croisés puis rupture du tendon d’Achille. Draymond Green et Curry se sont aussi blessés. Kevin Durant est parti. Shaun Livingston et Andre Iguodala aussi – même si ce dernier est revenu plus tard. Des chamboulements en pagaille. Mais pas la fin d’une époque.
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— NBA (@NBA) June 17, 2022
Les Warriors ont gardé le même noyau dur avec Curry, Thompson et Green. Les joueurs et le staff croyaient encore en leurs chances d’aller au bout une fois au complet. Leurs dirigeants… un peu moins. C’est beau de voir Golden State gagner tout en ayant pu développer Jonathan Kuminga, Jordan Poole et peut-être un jour James Wiseman.
Mais n’oublions pas que si l’organisation a conservé ses jeunes talents, c’est aussi parce qu’une partie du management ne voulait pas maximiser les chances de titre du trio en sacrifiant l’avenir de l’équipe. Peu importe, ils ont fait les deux. Un exploit assez unique dans le sport professionnel. De quoi donner une autre saveur à ce trophée.
« Tous nos titres sont uniques et spéciaux. Celui-là est peut-être le plus improbable. Nous avons fait face à beaucoup de blessures et d’inconnues. Klay, Draymond, Steph. On a eu un nouveau groupe avec des jeunes joueurs autour de notre noyau dur. Mais c’est vraiment spécial de voir des gars comme Wiggins, Looney, Gary Payton ou Jordan Poole avoir un tel impact », explique Steve Kerr.
Les Warriors, à jamais une dynastie
En gagnant à nouveau, les Dubs entretiennent leur dynastie. L’une des plus incroyables et les plus accomplies de tous les temps, n’en déplaise à ceux qui regrettent les deux bagues décrochées avec KD. Ils ont gagné en 2015. Perdu en 2016, certes, mais en lâchant une saison irréelle à 73 victoires. Oui, même sans la bague, ça veut dire quelque chose. Ils ont formé une super team absolument injouables avec Durant. Peut-être la meilleure équipe de tous les temps, même si l’étiquette est honorifique et surtout même si c’est invérifiable. Ils ont perdu en 2019. Puis ils ont affronté l’adversité pour revenir. Pas plus forts, mais différents tout en gardant la même ADN.
Ce jeu en mouvement. Ce small ball. Cette défense de fer. Ces coups de chaud en attaque. Stephen Curry. Klay Thompson. Draymond Green. Andre Iguodala. Steve Kerr. Bob Myers. Joe Lacob. C’est complètement différent mais il y a un parfum San Antonio Spurs 2014 derrière ce titre. Un retour au sommet après avoir été donné pour morts. Quatre bagues en huit ans.
« Tout a fini par payer. Il y a eu beaucoup de pleurs. On savait que c’était une possibilité [de gagner à nouveau] mais que ça devienne une réalité… c’est dingue. » Klay Thompson.
C’est dingue. Et c’est beau. Très beau.