Fatigué, diminué, bousculé... il trouve toujours la solution
[caption id="attachment_328077" align="alignleft" width="318"] Stephen Curry a répondu au mal par le mal aux critiques sur son profil de shooteur : 7 tirs primés hier soir.[/caption] Les difficultés de Stephen Curry se résumaient en trois termes simplifiés : physique, mental, adversaire. Habitué à slalomer entre les défenses, à changer de direction en permanence, à alterner les rythmes en une fraction de seconde - autant de mouvements qui mettent les genoux fortement à contribution - le meneur de Golden State n'est parfois qu'une version athlétique basique de lui-même depuis sa blessure au premier tour des playoffs. Un premier prototype sans toutes les avancées technologiques qui font de lui l'un des plus grands joueurs de l'histoire. Curry a été victime d'une entorse au genou il y a moins de deux mois et il est évident qu'il n'est pas en pleine possession de ses moyens même s'il est en mesure de jouer. Il est moins explosif qu'il l'a été en cours de saison. Mais le problème n'est pas seulement physique, il est aussi mental. Il s'est laissé envahir par sa baisse de régime. Il s'est parfois contenté d'être là sans pour autant chercher à dominer dans les trois premiers matches des finales. Il a laissé les Cavaliers essayer de rentrer dans sa tête, à l'image d'un LeBron James le ciblant sur plusieurs possessions, comme pour indiquer à ses coéquipiers que Curry n'est pas un défenseur capable de bloquer son vis-à-vis. Dans le même temps, les joueurs de l'Ohio ont resserré l'étau sur le meilleur joueur adverse. Ils l'ont surveillé de près, l'ont bousculé physiquement et l'ont exposé en défense. [superquote pos="d"]"Il n'a pas la taille ou la puissance pour dominer physiquement. Il le fait avec ses atouts." Steve Kerr[/superquote]Une stratégie préconisée par bon nombre d'ancien grand joueur NBA persuadé qu'un joueur dont le shoot est la principale caractéristique n'est pas capable de faire la différence lorsqu'il est malmené physiquement. Ils ont essayé de changer son jeu mais il a répondu dans le style qui lui est propre. Il a botté l'arrière-train de Cleveland en pulvérisant la défense de loin à coup de tirs primés."Il est Stephen Curry. Il n'est pas MVP sans raison. Il n'a pas la taille ou la puissance pour dominer un match physiquement. Il doit dominer avec ses atouts et ce n'est pas toujours facile parce qu'il y a des jours où les tirs ne rentrent pas", explique Steve Kerr.Ce n'était pas tant un problème d'adresse. Il n'a tout simplement pas assez shooté lors des trois rencontres précédentes. Pas assez frais physiquement pour se mettre dans le rythme et se mettre en confiance. Pas assez relaxé dans sa tête pour se mettre en avant.
Les grands joueurs répondent présents dans les grands moments
[caption id="attachment_328078" align="alignleft" width="318"] Stephen Curry était beaucoup plus impliqué que lors des matches précédents.[/caption] Il n'était pas non plus au meilleur de sa forme physique hier soir. Il a encore une fois contourné ses défenseurs plutôt que de foncer entre les corps comme il avait l'habitude de le faire. Mais son état d'esprit conquérant a eu raison des limites imposées par son genou, sa taille ou sa puissance."C'est un grand joueur. On savait qu'il serait agressif. On a fait des erreurs et il nous a fait payer. Il nous a fait payer toutes nos erreurs", lâche LeBron James.[superquote pos="d"]"Il nous a fait payer toutes nos erreurs." LeBron James[/superquote]Ce n'est pas la première fois qu'il fait taire les critiques. Il a l'habitude de répondre sur le terrain, comme ce fut le cas au tour précédent contre le Oklahoma City Thunder. Il a planté 38 points lors du premier match serré de la série, faisant la différence au meilleur moment alors même que le débat sur sa capacité à briller en finales NBA commençait doucement à s'installer dans la presse.
"Sans ce gars dans mon équipe, je n'aurai pas de bague", conclut Andre Iguodala.MVP des finales ou pas, victoire aisée ou non, Stephen Curry est le visage d'une équipe des Warriors vainqueurs de 73 matches cette saison et toute proche de décrocher son deuxième titre de suite.