« C’est lui qui nous montre la voie », assure Florent Piétrus. « Il a cru à la victoire depuis le jour où il a pris l’équipe en main en début de préparation. Il nous a toujours dit qu’il a cru en nous. C’est le seul qui croyait vraiment en nous. Il a fait un grand travail. »On ne se rend pas forcément compte de notre point de vue extérieur mais il n’est pas aisé de faire croire à ses joueurs à la victoire lorsque l’on affronte l’une des deux meilleures équipes du tournoi. La France n’avait jamais battu l’Espagne avec Pau Gasol sur le parquet. Elle était privée de Tony Parker, Nando De Colo et Alexis Ajinça (entre autres). Il ne faut pas sous-estimer l’impact psychologique du discours de Vincent Collet. Il y croyait et il a su insuffler sa confiance à ses jeunes joueurs. La philosophie et la pédagogie sont deux ingrédients qui distinguent un bon coach d’un grand entraîneur. Vous pouvez mettre en place toutes les stratégies du monde, elles ne seront efficaces uniquement si les joueurs les appliquent sur le parquet.
« Lorsqu’on gagne, la tactique est bonne. Lorsque l’on perd, elle est mauvaise. La tactique ne dépend que de ce que les joueurs en font sur le terrain », rappelle Vincent Collet.Le coach n’est pas insensible aux compliments. Il ne tire simplement pas la couverture vers lui. Une victoire est le fruit d’un travail collectif et il le sait mieux que quiconque. Il a tiré les enseignements du match perdu face à l’Espagne en première phase mais aussi des défaites précédentes. Il a analysé le jeu espagnol méticuleusement afin de les faire déjouer, justement.
« Il a mis en place un plan de match parfait. Je connais Vincent depuis maintenant dix ans. La dernière séance la veille du match était très, très dure », explique Nicolas Batum.Vincent Collet – mais aussi Boris Diaw – a su trouver les hommes pour convaincre ses joueurs de rester concentrés sur l’ensemble de la rencontre. Il les a guidés. Il a trouvé le schéma tactique afin de ralentir l’Espagne. Il les a forcé à prendre des tirs compliqués. Il les a forcé à se reposer sur Pau Gasol. Il les a fait douter. Soit exactement tout ce qu’il avait annoncé la veille lors de ce point presse. Sa gestion de l’effectif forge le respect. Il tire le maximum de son groupe. Il a su relancer Evan Fournier alors que le joueur du Magic avait manqué son début de compétition. En le poussant face à l’Egypte puis l’Iran, il a remis Fournier sur la bonne voie. Ce dernier a fait du bien à l’équipe de France hier soir. Et que dire de Rudy Gobert ? Vincent Collet ne l’avait pas beaucoup fait jouer jusqu’à présent. Mais il a su le laisser longtemps sur le parquet contre les frères Gasol. Il savait. Avant la rencontre, il s’était déjà entretenu pendant de longues minutes avec son jeune intérieur. Il sentait le joueur du Jazz capable de lutter avec les mastodontes espagnols. Il croit en ses joueurs. On pourrait rejouer dix fois le match d’hier soir que les Français ne seraient mêmes pas sûrs de l’emporter à nouveau. Les Espagnols étaient sans doute plus talentueux mais ils n’ont pas su jouer avec la même envie. Ils n’ont pas aussi bien préparé le match. Ils n’avaient pas la bonne approche. Et c’est pourtant la mission du coach. C’était là la principale différence entre les deux équipes. L’Espagne avait Juan Antonio Orenga, la France a Vincent Collet. Et l’exploit réalisé hier soir, c’est aussi le sien.