Maintenant que la loterie est passée, il n’y a plus de doute. C’est sous les couleurs des Spurs que Victor Wembanyama fera ses débuts en NBA — sauf apocalypse. Au-delà de l’aspect historique, car Wemby marchera dans les pas de David Robinson et Tim Duncan, ainsi que ceux de Tony Parker, San Antonio constitue un environnement idéal pour le prodige français.
Gregg Popovich pour l’aider à prendre ses marques
Coach le plus victorieux de l’histoire de la NBA, Gregg Popovich est une légende absolue. À 74 ans, celui que certains considèrent comme le meilleur coach de tous les temps n’est plus très loin de la retraite. Mais il pourra au moins accueillir la nouvelle pépite du Texas dans la ligue nord-américaine.
Coach Pop, qui a notamment entraîné Robinson et Duncan — deux intérieurs dominants sélectionnés en première position —, a sans doute beaucoup à apprendre à Wembanyama. Ces dernières années, il a montré une véritable ouverture au changement et à la modernité, en mettant l’accent sur le développement cette saison. Pour bien des raisons, il semble être le meilleur guide dont le futur numéro 1 de la Draft puisse rêver.
Peut-être que l’arrivée d’une nouvelle pépite à polir pourrait même pousser Gregg Popovich à prolonger un peu l’aventure. « Je pense que Wembanyama pourrait redynamiser Pop », a esquissé le cadre d’une équipe à Gery Woelfel. « Je pense qu’il adorerait coacher ce gars. » Leurs deux personnalités, calmes et passionnées, paraissent en tout cas très compatibles et cela n’a rien d’anodin.
Victor Wembanyama espérait finir aux Spurs
Des joueurs de devoirs pour entourer Victor Wembanyama à San Antonio
Keldon Johnson (23 ans), qui affiche des moyennes de 22 points (45,2 % aux tirs), 5 rebonds et 4,2 passes cette saison, a fait ses preuves dans la ligue. À 22 ans, Devin Vassell (18,5 points, 3,9 rebonds et 3,6 passes) a beaucoup progressé en 2022-2023. Les deux joueurs sont sur une très belle trajectoire et devraient accompagner Victor Wembanyama dans le cinq majeur des Spurs l’année prochaine. Collectifs, discrets, efficaces… il aurait difficilement pu espérer de meilleurs lieutenants à son arrivée aux États-Unis.
Récemment passé en reconstruction, San Antonio compte aussi de jeunes talents très prometteurs au sein de son groupe. Jeremy Sochan (20 ans le 20 mai), 9e choix de la Draft 2022, est pour le moment le visage de cette génération fougueuse. Malaki Branham (20 ans, 20e choix en 2022) et Blake Wesley (20 ans, 25e choix) ont également laissé entrevoir un clair potentiel.
Le laboratoire des Spurs a déjà mené quelques expériences concluantes, mais il lui manque encore une star. Le natif du Chesnay s’est préparé à Boulogne-Levallois pour ce rôle, qui lui promet une certaine réussite sur le plan individuel. L’effectif n’est pas taillé pour un titre pour le moment, mais il repose sur des bases saines pour construire un projet autour de sa nouvelle recrue.
La culture Spurs
De 1998 à 2019, la franchise texane n’a pas manqué une seule fois les playoffs. 22 ans consécutifs, sans faute, sans écart. L’un des plus grands exploits de l’histoire du sport, tout simplement. Voilà vers quoi les Spurs tendront avec Victor Wembanyama : le renouveau d’une dynastie qui s’est logiquement essoufflée.
La Draft de Tim Duncan, en 1997, coïncide avec le début de l’ère de domination et de régularité de l’équipe. S’il est encore loin de s’être montré à sa hauteur, le Français peut espérer marcher dans ses pas en relançant la machine de la même manière. De David Robinson à Kawhi Leonard, les joueurs qui ont fait ce succès ne sont plus là, mais la culture est restée derrière eux.
Dans le staff, ses méthodes et les athlètes gravitant autour de l’organisation, il demeure un morceau de dynastie. Comme ses coéquipiers, Wembanyama en est l’un des héritiers, un avantage non négligeable lorsque l’on nourrit de si grandes ambitions.