43 points inscrits au premier quart-temps, un total qu’ils n’ont jamais atteint la saison dernière, dans n’importe quel quart-temps. Les Spurs auraient difficilement pu rêver d’une meilleure manière de commencer la saison, et d’entrer dans l’ère Victor Wembanyama. Malgré ces débuts idéaux, le premier match NBA du joueur, ce mercredi, s’est soldé par une défaite face aux Mavericks (126-119) avec une performance contrastée et des sentiments contradictoires.
« Beaucoup d’émotions, bien sûr. Avec la victoire, ça aurait été parfait », a résumé l’homme du jour, auteur de 15 points et 5 rebonds, mais aussi de 5 fautes et 5 pertes de balle. « J’apprends. Quoi de moins surprenant pour un premier match ? »
Du rêve à la réalité
La veille du match, cet événement semblait encore « irréel » pour le Français de 19 ans. Le jour venu, la réalité est complètement démesurée. La sensation « Wemby » s’échauffe d’un côté du terrain, tandis que les médias, téléphones et caméras en main, se pressent les uns contre les autres. Luka Doncic, en face, se prépare devant bien moins d’objectifs. Le contraste est frappant : pour ce match d’ouverture, le rookie de San Antonio est indubitablement la plus grande star.
La franchise déclare une affluence de 18 947 personnes au Frost Bank Center, un match d’ouverture à guichet fermé. Bien que les équipes NBA aient tendance à exagérer les chiffres, remettre en question celui-ci serait difficile. La salle est bondée, des premiers rangs jusqu’aux derniers. Trouver des sièges vides revient à chercher Charlie.
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Peu de doutes persistent quant à l’origine de ce phénomène. Devant le stade, on peut observer de nombreux maillots floqués « Wembanyama », ainsi que quelques drapeaux français. « J’avais prévu un road trip dans l’Ouest des États-Unis. J’ai décidé de faire un détour à San Antonio pour ce moment historique », sourit Marc, un français de 31 ans, qui n’a pourtant pas l’habitude de regarder le basket. « Je suis abonné à la saison depuis je ne sais plus combien d’années, mais c’est la première fois que j’ai des frissons avant un match », confie Logan, qui a toujours vécu dans la région.
L’engouement a atteint de nouveaux sommets, le bruit au sein du Frost Bank Center a doublé de volume. « Chapeau aux fans. Ils se sont illustrés aujourd’hui », a apprécié Devin Vassell en conférence de presse.
Victor Wembanyama en difficulté pour ses débuts
Finalement, le basket était relégué au second plan ce soir-là. Les débuts de Victor Wembanyama en NBA étaient davantage un phénomène médiatique et historique que sportif. Tous les rookies connaissent des débuts décevants, mitigés ou réussis. Mais combien d’entre eux parviennent à remplir des stades dès leur première sortie ? C’est ce qui frappe, ce que l’on retient.
Mais une fois les médias partis, le parquet appartient aux joueurs, et cette partie est en réalité le cœur de l’événement. À cet égard, la rencontre dans son ensemble a tenu toutes ses promesses. 48 minutes serrées et intenses, avec Luka Doncic (33 points, 13 rebonds, 10 passes) à l’honneur. De belles performances de Kyrie Irving (22 points) et Devin Vassell (23).
Individuellement, la soirée a été plus compliquée pour l’homme du soir. Il a fait se lever le public avec ses trois tirs primés à trois points et ses highlights habituels, mais il a aussi été limité à 23 minutes de jeu, freiné par ses 5 fautes.
« C’est l’une des choses les plus difficiles pour un joueur, d’avoir un problème de fautes. On ne parvient jamais à trouver le rythme, on entre et sort constamment du terrain », a expliqué Gregg Popovich après la rencontre. Mais le rookie n’aurait pas pu mieux répondre, revenant sur le terrain dans le quatrième quart-temps pour y inscrire la majorité de ses points (9), à commencer par un alley-oop lancé par Devin Vassell. « Je pense qu’il a montré sa maturité. À cet égard, je trouve qu’il a fait une excellente performance », a conclu le coach.
La première performance de Victor Wembanyama n’était certainement pas celle que les observateurs espéraient, encore moins celle qu’il espérait sans doute lui-même. « Bien sûr, je vais penser à ce match. Parce que c’est le seul que j’ai joué. Mais c’est une longue saison, nous avons d’autres choses à faire », a-t-il relativisé. Cela commencera par sa potentielle rédemption, face aux Houston Rockets, ce vendredi. « Nous avons déjà faim. Pour toute la saison, mais surtout pour le prochain match. »
Victor Wembanyama persiste : il veut jouer tous les matches !