Victor Wembanyama semblait se frotter au « rookie wall » au début du mois de février. Finalement, il l’a enjambé comme si de rien n’était. Malgré un rodeo road trip éprouvant, le rookie des Spurs a maintenu son cap.
Chaque mois, Benjamin Moubèche, correspondant à San Antonio pour BasketSession, dresse le bilan du parcours de Victor Wembanyama. Un rendez-vous à retrouver jusqu’à la fin de la saison.
Les performances : des progrès malgré les obstacles
Victor Wembanyama, irrégulier et visiblement fatigué, a affiché un niveau en dents de scie ce mois-ci. Les Spurs ont traversé des moments difficiles avec seulement deux victoires sur douze, mais Wembanyama a su repousser le fameux « rookie wall ».
Le mois de janvier a vu le rookie prendre les rênes, mais février a marqué une baisse de ses responsabilités (-4,7 % de Usage). Néanmoins, le niveau de ballons qu’il reçoit et qu’il distribue est en claire hausse. Wembanyama s’adapte de mieux en mieux à l’environnement collectif de San Antonio, avec une sélection de tirs plus réfléchie, une vision du jeu en progrès et une alchimie naissante avec ses coéquipiers. Son duo avec Devin Vassell s’est notamment renforcé au fil des matches.
C’est quelque chose que je voulais voir depuis le début de la saison : le jeu à deux entre Victor Wembanyama et Devin Vassell sur empty side, avec Wemby en poseur d’écran.
Utilisé en fin de match contre le Thunder, juste merveilleux :
— Benjamin Moubèche (@BenjaminMoubech) March 1, 2024
« La plus grande adaptation tactique que j’ai dû faire (en NBA) a été d’apprendre à reconnaître les situations et à mieux lire le jeu, car je n’y étais pas habitué », a-t-il expliqué le 7 février. « Je trouve que le bilan est bon, car à chaque match, j’ai l’impression que nous avons progressé, que je me suis adapté à mes coéquipiers, aux systèmes et aux principes de jeu, j’arrive à éviter la précipitation. »
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Son temps de jeu aussi a augmenté : il a dépassé la barre des 30 minutes à quatre reprises à la fin du mois. Le chiffre pourrait continuer à monter lors des 20 derniers matches de la saison, ce qui dépendra sans doute de la manière dont son corps réagit à cette hausse. « Il a progressé physiquement au fil de l’année », a noté Gregg Popovich à la fin du mois. « Il a maintenant une idée de ce que représentent 82 matches. »
Wembanyama démontre des progrès notables en défense, en particulier au niveau des contres. Il est largement leader dans la statistique en février (3,9 tirs bloqués par match) et, plus largement, cette saison (3,3). Il a encore des erreurs à corriger, mais ses progrès dans la compréhension du jeu se ressentent également de ce côté du terrain. À ce stade, une place dans une All-Defensive Team semble à portée de main.
Ses moyennes du mois de février : 21,3 points, 1,19 point par tir tenté, 41,3 % à trois points, 10,7 rebonds, 4,5 passes décisives, 3,9 contres, 2 interceptions, 3,7 ballons perdus, 1,7 faute, 28,9 minutes par match. En vert, les statistiques qui ont augmenté par rapport à ses moyennes de janvier. En rouge, celles qui ont régressé.
Trois premières : rodeo, « rookie wall » et All-Star Game
Premier rodeo road trip : Tradition annuelle à San Antonio, Wembanyama et ses coéquipiers ont passé la quasi-totalité du mois sur la route. Le rodeo road trip a mis l’équipe à rude épreuve, résultant en huit défaites. « Ça a été un long rodeo road trip », a souligné Gregg Popovich, qui a trouvé le voyage harassant pour le collectif. Le retour à domicile a été marqué par de grands sourires sur le visage des joueurs, des retrouvailles chaleureuses avec les fans, et une victoire revigorante contre le Thunder. Après la pluie, le beau temps.
"I love it" 🫶 pic.twitter.com/qIPkpb7NVu
— San Antonio Spurs (@spurs) March 1, 2024
Premier aperçu de ses limites physiques : Les six matches avant le All-Star Break ont été poussifs, avec cinq défaites de 12 points ou plus. Malgré un interlude lumineux face aux Raptors, Wembanyama a été limité par la fatigue résultant d’un enchaînement de matches intense et de ce long voyage. « Nous sommes impactés physiquement », a reconnu le rookie, qui a également dû gérer un problème d’allergies au début du mois, après une défaite à Brooklyn (103-123) le 10 février. « Traverser cette période, c’est un défi. Nous devons faire des efforts supplémentaires, car même si nous ne le sentons pas, nous risquons de sauter un peu moins haut et de courir un peu moins vite qu’au début de la saison. » Si l’on a pensé un instant qu’il se heurtait au « rookie wall », il a rapidement prouvé le contraire.
Premier All-Star Week-end : Bien que non sélectionné pour le All-Star Game, Wembanyama s’est déplacé à Indianapolis pour l’évènement. Malheureusement, les épreuves ne se sont pas aussi bien déroulées que ce qu’il aurait pu espérer. Évincé dès le premier round des Rising Stars, puis handicapé par Anthony Edwards qui avait décidé de n’utiliser que sa main gauche lors du Skills Challenge, il est rentré sans trophée. Il a toutefois annoncé qu’il espérait un jour remporter tous les trophées du All-Star Week-end. Il faut donc s’attendre à voir le Français au Dunk Contest ou au concours à trois points à l’avenir, une perspective enthousiasmante.
La déclaration : « J’ai l’impression que c’est terminé »
« J’ai l’impression que [la course au Rookie of the Year] est terminée », a asséné Devin Vassell, après la performance marquante de son coéquipier face au Thunder pour finir le mois de février. « Ce qu’il fait, l’impact qu’il a des deux côtés du terrain, la confiance qu’il a dans son jeu… C’est sans égal. Et je vois à quel point il travaille. Il est toujours à la salle. Quand je vais là-bas, il est là. »
Victor Wembanyama : soirée de rêve face au Thunder et Holmgren
En janvier, Victor Wembanyama avait émergé comme le clair favori pour le trophée, remportant son premier titre de Rookie du mois. Février, marqué par une victoire et un contre mémorable sur son rival Chet Holmgren, l’a propulsé loin devant. Le prochain trophée de Rookie du mois lui semble déjà promis.
This Wemby block sealed the Spurs' win over OKC 🚫👽 pic.twitter.com/oirPzDr8gZ
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« Il reste encore 22 matches. Donc non, ce n’est pas terminé », a cependant tempéré la star des Spurs. « Je ne me pose pas la question de savoir si cette course est terminée ou non. Je veux gagner les matches, il en reste 22, donc il faut continuer à performer. » Mais il semble avoir déjà quatre doigts sur le trophée qu’il devrait enlever à la fin de la saison sauf cataclysme.
« Le titre de Rookie of the Year est très important pour moi », a-t-il par ailleurs admis. « Je suis convaincu que la meilleure façon d’aider mon équipe est d’être performant individuellement. Donc oui, les récompenses individuelles comme le titre de Rookie of the Year sont très importantes pour moi. »
Les matches à ne pas manquer en février :
- 9, 11 et 31 mars : contre les Warriors, une série complète face à des Hall of Famers
- Vendredi 15 mars : contre les Nuggets, l’accueil des champions en titre et d’un candidat au titre de MVP
- Mardi 19 mars : contre les Mavericks de Luka Doncic, la rivalité locale et un obstacle à franchir
- 23 et 25 mars : contre les Suns, qu’il avait éblouis au début de la saison
« Il est possible que ce soit l’une des meilleures périodes de la saison », a prévenu Wembanyama. « Nous avons dépassé l’hiver et le rodeo road trip. Maintenant que nous sommes de retour à la maison pour un certain temps, je pense que c’est le moment le plus favorable pour que nous gagnions des matches. »
Victor Wembanyama, un milliard de vues et une popularité monstre