« Gagner, c’est ce que j’aime le plus dans la vie », confiait Victor Wembanyama, trois mois plus tôt, après sa première victoire en NBA. Inversement, la défaite lui est insupportable. Celle des Spurs face aux Wizards ce lundi (113-118) peut-être encore davantage que les autres.
Le Français, bouleversé, fait face à la presse en luttant visiblement contre ses larmes. Après deux victoires prometteuses, cet échec, marqué par l’apathie de San Antonio et un scénario cruel, se révèle particulièrement douloureux.
« Je suis dégoûté. À la fin du match, dégoûté parce qu’on se l’est infligé à nous-mêmes. Et de se dire que ça aurait pu… » Il s’arrête un instant, la voix chancelante. « On a eu beaucoup, beaucoup de chances de faire les choses différemment, mais on ne les a pas saisies. » Voilà l’autre facette de sa mentalité de compétiteur : si la victoire l’anime, la défaite le déchire.
C’est un Victor Wembanyama visiblement bouleversé qui s’est présenté en conférence de presse, ce soir, après la défaite des Spurs contre les Wizards.
« Je suis dégouté. À la fin du match, dégouté parce que on se l’est infligé à nous-mêmes. » pic.twitter.com/A1qrekIes6
— Benjamin Moubèche (@BenjaminMoubech) January 30, 2024
Wembanyama et ses coéquipiers avaient gardé le contrôle du match pendant 37 minutes. Depuis le tir à trois points de Tre Jones au premier quart-temps (17-16) jusqu’à celui de Bilal Coulibaly, trois minutes avant la fin (109-110), les Wizards n’avaient pas réussi à reprendre l’avantage. Puis, le naufrage : dominés 20 à 31 dans le quatrième quart-temps, les Texans ont laissé la victoire filer entre leurs doigts, après avoir compté jusqu’à 14 points d’avance. Un écho troublant aux Spurs du début de saison, alors qu’ils semblaient avoir effacé ce défaut.
« Pour la première fois depuis un certain temps, nous avons paru jeunes, immatures et stupides », résume sèchement Gregg Popovich, dans un monologue de 30 secondes devant la presse. L’entraîneur n’est pas d’humeur à répondre à la moindre question après ce revers. « C’est ce que je qualifie de défaite auto-infligée. Washington a joué plus dur et plus intelligemment que nous, ils ont mieux exécuté. Nous n’étions pas assez nombreux à bien jouer ou à jouer intelligemment. »
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Si trois joueurs ont atteint la barre symbolique des 20 points — Devin Vassell (24), Victor Wembanyama (22) et Cedi Osman (20) —, San Antonio n’a pu compter sur aucun exploit individuel pour rattraper leurs errances collectives. Au contraire, ce sont les performances décevantes qui se distinguent, comme celles de Jeremy Sochan (2 points, 1/7 aux tirs) et de Julian Champagnie (3 points, 1/2).
Pour les Wizards, Kyle Kuzma a brillé dans le quatrième quart-temps (8 points à 3/5 aux tirs), la défense de Bilal Coulibaly s’est avérée vitale… Mais rien d’extraordinaire. Simplement, ils se sont mobilisés lors des 12 dernières minutes, contrairement à leurs adversaires.
Les Spurs, qui surfaient sur une vague positive (5-6 sur les 11 derniers matches), auraient pu obtenir une troisième victoire consécutive pour la première fois de la saison. Après leurs triomphes contre les Blazers vendredi et les Timberwolves samedi, peut-être que la plus jeune équipe de la ligue n’avait pas abordé pas la rencontre de la bonne manière.
« Même si le match semble plus facile que le précédent, nous devons conserver la même motivation. Je pense que nous étions peut-être mentalement épuisés par les deux derniers efforts, mais nous devons devenir plus forts parce que ce n’est pas acceptable », souligne Victor Wembanyama.
L’équipe a fait un pas en arrière. Alors, le discours pivote promptement vers l’affiche de mercredi, face au Magic, première occasion de tourner la page et de reprendre la marche. « Pendant la saison, nous aurons toujours de bons et de mauvais matches. Ce match fait partie des mauvais », tente de relativiser Wembanyama.
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