Pour la première fois depuis son arrivée en NBA, Victor Wembanyama ne s’est pas adressé à la presse ce lundi, à l’issue de la cuisante défaite des Spurs face aux Clippers (99-124). La franchise a décidé d’octroyer à son rookie « une soirée de repos », loin des caméras systématiquement braquées sur lui depuis le lancement de la saison.
« Jusqu’ici, tout va bien », rassurait Gregg Popovich, quelques instants plus tôt, quant à la capacité du Français de 19 ans à enchaîner les matches sur le terrain. La raison de cette absence n’est sûrement pas là, sans doute nulle part ailleurs. San Antonio souhaitait uniquement offrir une pause à une star naissante qui n’en a eu aucune depuis le 2 octobre, date du Media Day. Un membre de l’organisation a confirmé qu’il s’agit de la décision de la franchise.
Au final, cette première trêve a aussi permis à Wembanyama — qui a vécu une soirée difficile avec seulement neuf points — d’échapper au perpétuel refrain des questions déjà posées et des réponses déjà entendues. Les nuits texanes se suivent et se ressemblent de plus en plus. Les Spurs ont essuyé leur neuvième défaite consécutive, face à un adversaire trop fort pour eux. Des portes ouvertes avaient ainsi besoin d’être enfoncées, mais pas nécessairement par une pointure 57.
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Des constantes pour les Spurs
« Je suis totalement satisfait du match. Personne n’aime perdre, mais j’ai apprécié leur compétitivité et leur exécution contre une équipe très talentueuse et très bien coachée », a assuré Popovich après la rencontre. Des paroles familières, récitées après l’échec face aux Kings, la semaine dernière, et la défaite contre les Wolves, celle d’avant. Un discours usé, mais actuel : le coach ne va certainement pas tout remettre en question du jour en lendemain.
Il faut reconnaître qu’il n’y a rien de surprenant dans le fait que San Antonio, plus jeune équipe de la ligue, se soit inclinée face aux Clippers de Kawhi Leonard (28 points), Paul George (21), James Harden (13) et Russell Westbrook (10). Tre Jones a signalé un défaut « d’exécution », Keldon Johnson a souligné un manque « d’expérience ». Les deux points sont encore une fois évidents, mais ça ne les rend pas moins valables.
Aussi, une lueur de progrès se dessine. À Los Angeles, il y a moins d’un mois, les Spurs avaient perdu par 40 points face au même adversaire — à plusieurs joueurs près. Ce lundi, l’écart s’est réduit à 25. Ils avaient perdu 25 ballons, cette fois 16. Le duel était moins déséquilibré, mais toujours à sens unique. C’est dans l’ordre des choses.
Que dire de plus ? Pour les joueurs : rien. « C’est comme ça. Je prends simplement les choses au jour le jour », a plaqué Johnson. L’ailier a bien sûr insisté sur sa volonté de remporter le match de mercredi, précisant cependant que celle-ci n’est pas plus forte que pour tous les autres. Jones, lui, a évoqué le besoin de débloquer le compteur de victoires pour « reprendre le rythme ». Il a rappelé que les joueurs doivent « rester affamés et positifs » en attendant.
La réalité, bien que terne, est celle-ci : les Spurs vont se reposer, analyser le match et se tenir prêts pour une possible revanche deux jours plus tard. Chaque rencontre ne peut revêtir un caractère exceptionnel parmi les 82 de la saison. Cela n’aurait aucun sens. Pour San Antonio, cette cohérence, compte tenu des résultats, est plutôt un fardeau. Mais, comme le souligne Keldon Johnson, « les périodes difficiles ont une fin ».