125 jours après sa draft en première position, Victor Wembanyama s’apprête à plonger dans son nouvel univers. « J’ai des papillons dans le ventre », admet le rookie des Spurs, enthousiaste à l’idée de disputer son premier match en NBA, un moment dont il dit avoir toujours rêvé. Le rêve deviendra réalité dans la nuit de mercredi à jeudi (3 h 30, heure française), face aux Dallas Mavericks.
« Ce match est très différent. Il paraît irréel », confie cependant le Français de 19 ans. Malgré tout le travail effectué en amont, l’anticipation, les attentes, on ne peut jamais être tout à fait prêt pour de telles occasions. « Il y a un mois, je pensais que les matches de pré-saison me prépareraient pour ce moment et que ce serait seulement comme un autre match. Mais il est complètement différent », insiste-t-il. Cette rencontre, en particulier, marquera une fois pour toutes son entrée dans un Nouveau Monde.
Victor Wembanyama : « Ça m’a manqué »
Bien entendu, ces « papillons » sont loin de pétrifier Wembanyama. Il en faudrait bien plus pour réellement indisposer un athlète de 2,24 m qui porte continuellement une pression sans commune mesure sur ses épaules. « Je ne me mets pas à trembler ou à transpirer non plus », précise-t-il avec le sourire. Mais il éprouve une légère gêne au ventre. Rien de plus normal lorsque la planète entière est tournée vers vous.
Compte tenu de l’euphorie et de l’emballement médiatique, « Wemby » est sans doute conscient que sa première performance en NBA suscitera un brouhaha inédit. Il parvient néanmoins à se concentrer au milieu de ce tumulte. Il enfonce des portes ouvertes, mais celles qu’il faut : « Nous savons ce que nous devons faire. Le meilleur moyen de commencer, c’est par une victoire. »
Victor Wembanyama persiste : il veut jouer tous les matches !
Compétiteur né, il dit surtout être impatient de retrouver un match à enjeu et d’en disputer le quatrième quart-temps, une opportunité qu’il n’a pas eue pendant la pré-saison. « Ça m’a manqué. Ça fait des mois », assure la star des Spurs, qui se qualifie volontiers de joueur clutch. Le fait de commencer par les Mavericks de Kyrie Irving et, peut-être, de Luka Doncic (incertain) ne change finalement rien. Il garde à l’esprit que, dans cette nouvelle galaxie, il affrontera des stars chaque semaine. Il ne s’agit pas de la meilleure ligue du monde sans raison.
Une pensée pour la France, depuis San Antonio
Une partie de la stimulation provient naturellement de la ferveur des fans. Ceux de San Antonio, mais surtout ceux qui viennent de France. « Parfois, je vois des drapeaux français dans les tribunes. Je fais toujours un signe, j’essaie de dire bonjour, de taper les mains. Ça fait plaisir. C’est mon sang », assure le natif du Chesnay, en Île-de-France, toujours connecté à ses racines.
Le paysage médiatique qui entoure Wembanyama ne peut, de toute manière, que lui rappeler son pays. Au centre d’entraînement des Spurs, les discussions en français se font plus bruyantes que les journalistes américains. Alors, l’ancienne pépite des Metropolitans 92 a une pensée pour ceux qui le regarderont depuis l’Hexagone, pendant la nuit. Il leur recommande, avec humour, de « faire le plein de café ». « Ça fait plaisir, j’espère que vous allez kiffer toute la saison », leur transmet-il, convaincu que le message passera.
Il s’agit, pour lui, d’une étape fondamentale du projet qui a façonné toute sa vie. Et au-delà d’une appréhension compréhensible au regard du contexte, une aura de sérénité émane de Victor Wembanyama. Il semble paré, autant que possible. « Je sais que personne n’a encore vu mon meilleur côté », prévient-il.
Podcast : Les premiers pas de Victor Wembanyama en NBA, depuis San Antonio