Sans Victor Wembanyama, c’est quoi le plan des Spurs cette saison ?

Après le forfait de Victor Wembanyama pour la fin de saison 2024-2025, des questions se posent autour des San Antonio Spurs.

Sans Victor Wembanyama, c’est quoi le plan des Spurs cette saison ?

Cette saison 2024-2025 se révèle décidément éprouvante pour les San Antonio Spurs. Victime d'un léger AVC en novembre dernier, le coach Gregg Popovich a dû laisser sa place à Mitch Johnson pour assurer l'intérim. Jeudi, les Texans ont perdu Victor Wembanyama pour la fin de la saison 2024-2025.

Le prodige français souffre d'une thrombose au niveau de l'épaule. Heureusement, les premières nouvelles, concernant la santé et l'avenir de l'intérieur, sont globalement rassurantes. Les Spurs considèrent qu'il s'agit d'un problème isolé et attendent le retour, en pleine forme, du Tricolore dès le début de l'exercice 2025-2026.

Après le choc, l'inquiétude et donc le soulagement pour Wembanyama, on peut se projeter sur l'aspect sportif. Et sans le jeune talent de 21 ans, les Spurs ont une saison à boucler. En l'absence de leur franchise player, quel est le plan à San Antonio ?

Victor Wembanyama, une absence impossible à combler

Tout d'abord, il convient de rappeler l'ambition de base des Spurs : disputer les Playoffs, certainement via le Play-in. Et même avec le Français, cet objectif semblait difficile à atteindre. Actuellement 12ème d'une Conférence Ouest très concurrentielle, la franchise texane (24-29) compte 3 victoires de retard sur le 10ème, les Golden State Warriors.

On insiste, même avec Wembanyama, une remontée dans le Top 10 était loin d'être garantie. La faute à des concurrents bien armés : les Phoenix Suns, les Warriors ou encore les Sacramento Kings. Des équipes avec des stars et qui se sont renforcées (pas Phoenix bien sûr) lors de la deadline des trades.

Et maintenant, les Spurs devraient donc rivaliser sans le natif du Chesnay ? Sans le joueur qui incarne le cœur de ce projet ? Sans leur meilleur élément des deux côtés du parquet ? Le forfait de la superstar change totalement le scénario à San Antonio.

"Croyez moi, ce n'est pas possible de remplacer Vic. Je ne peux pas me tenir sur les épaules d'un gars et contrer tous les tirs qui arrivent à l'intérieur (rires). Et même sans parler de ses qualités sportives, son charisme et ce qu'il apporte à l'équipe, je crois que c'est ce qui nous manquera le plus", a commenté Chris Paul devant les médias.

Effectivement, l'absence de Wembanyama risque de beaucoup peser aux Spurs sur cette seconde partie de saison.

🚨 CQFR spécial Victor Wembanyama

Une belle réaction, mais...

Et pourtant, San Antonio a bel et bien gagné cette nuit ! Face à un concurrent direct en plus : les Suns (120-109). Et après tout, même sans Wembanyama, ce groupe a des qualités. De'Aaron Fox peut prendre les commandes d'une équipe et lui permettre d'avoir un plancher correct.

Puis autour de lui, il y a de la qualité. Chris Paul et Harrison Barnes sont des vétérans solides. Il y a aussi du talent avec Devin Vassell, Jeremy Sochan, Stephon Castle ou encore Keldon Johnson. Les Spurs ont les outils pour avoir des résultats.

Il y a aussi un facteur à prendre en compte : l'indisponibilité du Français peut unir ce groupe. Pour se battre et se dépasser. On a d'ailleurs ressenti l'envie de répondre, sans lui, sur cette première rencontre.

"La nouvelle a été évidemment difficile à apprendre. Vic représente tellement pour nous et le voir passer par là, c'est un peu dur pour tout le monde. Nous savons que, quoi qu'il en soit, nous sommes derrière lui", a assuré K. Johnson.

"Je trouve que les gars ont répondu, comme nous l'attendions, de la bonne manière. Nous avons des professionnels prêts à relever ce défi", a confié M. Johnson.

Les Spurs se sont dépassés dans l'émotion. Le problème, c'est que l'échantillon - qui reste faible -, sans Victor Wembanyama est terrible : 6-12 désormais. En prenant uniquement en compte cette saison, le bilan est moins alarmant : 2-3.

Mais les limites de cette équipe semblent trop importantes pour viser le Top 10 à l'Ouest.

3% pour le #1 pick, la tentation Cooper Flag ?

Et dans ce contexte, une question peut se poser : les Spurs n'ont-ils pas un intérêt à "tanker" ? L'histoire de cette formation a déjà connu un tournant lors de la blessure d'un joueur majeur, avec une saison sacrifiée, avant un coup de chance à la Draft pour former une association légendaire.

Attention, les contextes sont totalement différents. Déjà blessé au dos en préparation de la saison 1996-1997, David Robinson s'est ensuite fracturé le pied avant d'être mis au frigo. Et les blessures se sont aussi accumulés pour de nombreux cadres. Les circonstances étaient donc favorables à un "tanking" - plus ou moins assumé d'ailleurs - pour viser et décrocher Tim Duncan.

Cette fois-ci, le forfait de Wembanyama intervient fin février. Avec seulement 29 matches encore à jouer. Pour un exercice "full tanking", c'est trop tard. Mais est-ce qu'il ne vaut mieux pas faire le maximum pour piocher le plus haut possible lors de la Draft NBA 2025 ? Car les Spurs ont leur pick et cette cuvée s'annonce très prometteuse...

On peut même parler du rêve ultime Cooper Flag. Même si la Ligue a certainement l'envie de créer une rivalité entre le Tricolore et lui sur les années à venir, une association à San Antonio pourrait faire passer le projet des Spurs dans une autre dimension.

Actuellement, le 21ème de la NBA a 3% de chances d'obtenir le #1 pick. En 24-29, les Spurs peuvent difficilement avoir un plus mauvais bilan que les Washington Wizards (9-45), les New Orleans Pelicans (13-42), le Utah Jazz (13-41), les Charlotte Hornets (14-40) et les Toronto Raptors (17-38).

Par contre, avec de la "bonne" volonté, ils peuvent éventuellement glisser derrière les Brooklyn Nets (20-35), les Philadelphia Sixers (20-35), les Chicago Bulls (22-34) et les Portland Trail Blazers (23-33). Dans ce scénario "idéal", San Antonio peut grimper à 9% d'obtenir le #1 pick (14% pour les trois plus mauvaises équipes).

Pour une équipe dont le plan tourne autour de Victor Wembanyama pour les années à venir, la tentation de "profiter" d'un coup dur pour récupérer un autre très grand talent est séduisante.

Le facteur De'Aaron Fox

Cependant, il existe un hic dans cette analyse : les Spurs ne sont pas construits pour "tanker". Au contraire, les dirigeants se sont activés lors de la deadline des trades pour permettre à ce groupe d'être compétitif dès maintenant. Même sans sacrifier des atouts très importants sur le long terme, San Antonio a bougé pour Fox.

Et en récupérant le meneur, le message envoyé était limpide : le projet avance déjà très vite autour de Wembanyama, on croit aux Playoffs dès 2024-2025 et on se donne les moyens de réussir. Même sans le Français, un retour en arrière semble difficile à effectuer. On peut d'ailleurs se demander si le trade de l'ex-joueur des Sacramento Kings aurait eu lieu si l'intérieur avait connu son problème plus tôt dans la saison...

En tout cas, les Spurs ont de grandes chances de rater les Playoffs sans leur meilleur joueur. Mais est-ce qu'ils peuvent vraiment lâcher cette saison ? Ils ont l'envie de construire de bonnes habitudes pour l'avenir. De développer ce groupe sur la durée.

Les Dallas Mavericks, dans la dernière ligne droite de l'exercice 2022-2023, avaient réalisé ce choix - très contesté à l'époque - d'oublier la course au Play-in pour obtenir un meilleur choix à la Draft. La récompense à la clé ? Dereck Lively. Mais rien ne dit que cette stratégie sera toujours payante...

Est-ce que la réflexion mérite d'exister ? Certainement. Et les prochains résultats des Spurs pourraient d'ailleurs avoir un impact important. En l'état, San Antonio semble prêt à se battre même sans Victor Wembanyama. Mais déposer temporairement les armes pourrait avoir du bon.

Victor Wembanyama, le discours rassurant du coach des Spurs

Après quand on parle de tanking, il ne s'agit pas forcément d'obtenir le 1st, ce qui demanderait un énorme coup de chance à la lottery (comme les Hawks l'an dernier), mais d'oeuvrer pour tirer le meilleur pick possible.

En gros, la marge des Spurs est entre potentiel pick 12-13 (s'ils terminent 11 à l'est), et un potentiel pick 6-7 s'ils passent en dessous des Blazers, Sixers, Bulls, Nets notamment. Ils iront pas plus bas que ça pré-lottery.

A eux de voir s'ils accordent une importance à drafter éventuellement quelques choix plus haut, où s'ils préfèrent privilégier le jeu (et peut-être favoriser la cohésion et la culture en vue de l'année prochaine?)
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Fox avait prévu de se faire opérer à l'auriculaire droit pendant l'intersaison. L'opération pourrait être avancée pour enclencher le mode tanking.
Ensuite la draft semble très deep en talent cette année et les Spurs ont toujours le pick des Hawks. Ils peuvent faire des packages pour trade up si vraiment ils sont convaincus par un prospect du top 5. Incorporer deux rookies dans une équipe qui veut faire les playoffs, c'est compliqué, donc ça peut être solution.
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Très bon papier avec un super tour d'horizon des options 👌🏻
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