Même pour Victor Wembanyama, il y a des soirs sans. Pour la victoire des Metropolitans face au Paris Basketball (71-91), le prodige français était en dessous de son niveau habituel. Il termine la rencontre avec seulement 11 points à 4-11 au tir, 5 rebonds et 5 fautes en 23 minutes, mais tout de même 6 contres.
Habitué des lieux depuis le début de la saison, je ne me souviens pas avoir déjà vu la Halle Georges Carpentier aussi pleine. À l’instar de celle d’un certain Travis Scott, entre autres célébrités dans la salle, toutes les places étaient occupées, les escaliers également.
Il faut dire que Victor Wembanyama ne viendra qu’une seule fois y défier le Paris Basketball. Le talent le plus magnétique de l’histoire du basket français a fait son effet : ici aussi on affichait "sold out".
Sur le papier, la rencontre s’annonçait déjà électrique. D’abord pour le duel entre Ismaël Kamagate, meilleur défenseur de la ligue en 2021-2022, face à Wembanyama, parmi les favoris pour le titre de MVP. Le pivot parisien, sélectionné en 43e position par les Nuggets cet été, contre le futur numéro 1 de la prochaine draft.
Bien aidé par Jeremy Evans, l’intérieur du Paris Basketball a fait passer une soirée difficile à son vis-à-vis. Limité à 23 minutes, freiné par ses fautes et ses défenseurs, "Wemby" n’a pas pu briller comme à son habitude.
"Kamagate, Evans et Simms… on ne rencontre pas ça souvent en Betclic. Il y a beaucoup de valeur athlétique dans cette équipe. Ils nous ont rendu les choses difficiles près du panier. […] (Wembanyama) a été très bien ciblé et peu d’équipes ont les moyens de mettre tant de défenseurs aptes à le gêner sur le terrain", analyse Vincent Collet, coach des Metropolitans.
Il y a bien sûr eu des moments de domination pour le phénomène. Dans le deuxième quart-temps, par exemple, où il a enchaîné en 20 secondes un step back sur Kamagate, un contre sur Tyrone Wallace, puis une claquette sur le tir manqué de l’un de ses coéquipiers. Mais ces moments, la norme pour Wembanyama, ont été bien plus rares que d’ordinaire.
Cette fois-ci, c’est plutôt le backcourt qui a porté Boulogne-Levallois vers la victoire. Tremont Waters, notamment, a fait forte impression avec ses 17 points et ses moves spectaculaires. Surtout, le Français Hugo Besson a profité de l’occasion pour se mettre en avant.
Drafté en dernière position par les Bucks cet été, l’arrière des Metropolitans était bien au rendez-vous pour ce choc des talents. Décisif, il finit le match avec 19 points, 11 rebonds et 4 passes. Une belle exposition pour lui, qui espère également jouer en NBA l’année prochaine.
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Victor Wembanyama et les Metropolitans renouent avec la victoire
Malgré le petit coup de mou de leur pivot, la victoire est bien au bout pour les Mets. C’est sans doute l’essentiel après deux défaites consécutives — sur seulement trois cette saison.
Si, dans son ensemble, le match était plutôt serré, Boulogne-Levallois n’a laissé aucune chance à son adversaire dans le dernier quart-temps. De 6 points d’avance à huit minutes du buzzer final, ils ont creusé l’écart jusqu’à 20 unités.
Les Metropolitans se maintiennent en haut du classement, actuellement à la deuxième place devant Cholet et Dijon, mais derrière Monaco. Le Paris Basketball, de son côté, descend à la 16e place, à égalité avec Fos-sur-Mer. Toutes compétitions confondues, le club de la capitale en est à trois défaites d’affilées.
"Je préférais quand c’était dans l’autre sens, quand nous avons enchaîné quatre victoires consécutives. […] Mais je garde une vision globale, c’est pour ça que je suis là. On joue avec une équipe très différente de celle avec laquelle on jouait il y a 10 jours, il faut se réadapter aux retours", explique Will Weaver, l’entraîneur de Paris.
Le prochain choc entre les deux équipes aura lieu le 16 mai, cette fois-ci au palais des sports Marcel-Cerdan. La date est probablement déjà marquée en rouge sur le calendrier d’Ismaël Kamagate.