Victor Wembanyama, rempart défensif de 2,24 m et meilleur contreur de la NBA, se fait rarement « posteriser ». C’est ce qui rend le dunk de Trayce Jackson-Davis, une minute avant le buzzer sonnant la défaite des Spurs face aux Warriors ce lundi (102-112), si particulier.
Énorme poster de Jackson-Davis qui envoie Wembanyama au sol pic.twitter.com/M9IQYejwJc
— REVERSE (@REVERSEMAGAZINE) March 12, 2024
Le fait que l’attaquant saisisse ostensiblement son bras droit, entravant sa tentative de contre, ternit sans doute la beauté de l’action. Mais Wembanyama n’a, de toute façon, pas besoin de se réfugier dans ces détails. Il est conscient que ces situations font partie des risques du métier et il l’accepte pleinement.
« Se faire dunker dessus, ce n’est rien », relativise le rookie des Spurs. « Ça fait partie du jeu. Je dunk sur beaucoup de gens et beaucoup de gens me dunkent dessus aussi. Mais je pense que je contre plus souvent que je me fais dunker dessus. »
J’ai interrogé Victor Wembanyama sur cette action et sa mentalité en défense : « Se faire dunker dessus, ce n’est rien. Ça fait partie du jeu. »
« Je dunk sur beaucoup de gens et beaucoup de gens me dunkent dessus aussi. Mais je pense que je contre plus souvent que je me fais… https://t.co/dsXTLY5DGQ pic.twitter.com/jMtSS6tQAs
— Benjamin Moubèche (@BenjaminMoubech) March 12, 2024
Avant même son premier match officiel en NBA, le Français avait été baptisé par Kai Jones en Summer League. Anthony Davis et Giannis Antetokounmpo sont déjà passés au-dessus de sa défense. Ce n’est jamais facile, mais quelques audacieux y parviennent de temps. Alors ils continuent d’essayer. « Beaucoup de gars cherchent à m’attaquer comme ça pendant tout le match », souligne Wembanyama.
Et lui aussi continue de s’interposer entre l’attaquant et son panier, malgré la possibilité de finir du mauvais côté d’un poster. « Si j’avais plus de chance de faire faute que de contrer le tir, je n’irais pas, parce que c’est ce qui est le mieux pour l’équipe », explique-t-il. « Mais dans 99 % des cas, je peux y aller, donc j’y vais. »
Victor Wembanyama, défenseur générationnel
Les chiffres lui donnent raison. Victor Wembanyama contre 81,7 % des tirs qu’il conteste sous le panier — le meilleur ratio de la ligue depuis que la statistique a commencé à être comptabilisée par Basketball Index en 2014. Et en véritable tour de contrôle dans la raquette, il en conteste beaucoup : 41,5 % des tirs adverses sous le panier, ce qui le place dans le tiers supérieur des intérieurs. Le tout en commettant très peu de fautes.
La mentalité du joueur de 20 ans correspond à celle de tous les grands protecteurs de cercle : seuls ceux qui évitent la confrontation ne se font jamais dunker dessus. Il ne peut pas se permettre d’avoir peur et il ne peut pas rendre la tâche facile à ceux qui entrent dans la raquette de San Antonio. Cette ténacité participe à faire de lui l’un des défenseurs les plus dissuasifs de la NBA.
Alors, Trayce Jackson-Davis l’a exceptionnellement « postérisé », mais pour Victor Wembanyama c’est un non-évènement. Après tout, il a comptabilisé deux fois plus de contres que de dunks encaissés ce lundi. Il sait déjà que l’un ne va pas sans l’autre.