À son arrivée à San Antonio en juin, Victor Wembanyama a été chaleureusement accueilli par les légendes des Spurs. Son dîner mémorable avec David Robinson, Tim Duncan, Manu Ginobili et Sean Elliott prédisait qu’il serait bien encadré dans sa nouvelle franchise. Après 60 matches de saison régulière, ces figures emblématiques sont toujours présentes pour le rookie et ses coéquipiers.
Robinson apparaît fréquemment sur le bord du terrain. Elliott, qui travaille depuis 23 ans pour Spurs TV, est généralement dans les parages. On peut parfois apercevoir Duncan lors des entraînements, et il arrive à Tony Parker de rendre visite à son ancienne équipe. Mais le plus présent est sans nul doute Ginobili.
Manu Ginobili, conseiller spécial des Spurs et de Victor Wembanyama
« Je dirais que c’est celui qu’on voit le plus souvent », confirme Wembanyama, après la victoire des Spurs face aux Pacers. Depuis 2021, l’Argentin occupe un poste à plein temps au sein de la franchise. Derrière son titre de « conseiller spécial aux opérations basket » se cache une multitude de responsabilités.
« Je ne sais pas exactement quel est son travail. Il fait ce qu’il veut », expliquait Gregg Popovich, le 10 février, avec un grand sourire. « Ce sera toujours comme ça, car nous n’aurions rien gagné sans lui […] Il travaille avec Brian Wright (General Manager) et se renseigne sur les agents libres. Il va parler aux gars qui gèrent la draft et examine les joueurs universitaires. Le lendemain, il vient à l’entraînement et me dit ce que je dois faire. Il est partout, vraiment. Nous apprécions l’avoir à nos côtés. Les joueurs aussi. »
« C’est appréciable de voir à quel point il est investi. »
Pour le premier choix de la draft et ses coéquipiers, Manu Ginobili joue avant tout un rôle de mentor. Il est avec l’équipe à chaque entraînement et à chaque shootaround au Victory Capital Performance Center de San Antonio. Sa présence est également devenue une constante lors des matches à domicile.
« Dès le début, c’est l’un de ceux qui ont été le plus présents pour nous accueillir », raconte Victor Wembanyama. « Il m'a accueilli personnellement, quand je suis arrivé, mais on a tous déjà discuté avec lui. Il nous aide autant au niveau sportif qu’au niveau de l’organisation de la vie d’un jeune joueur NBA. »
Victor Wembanyama estime que Manu Ginobili est la légende des Spurs que l’équipe « voit le plus souvent ».
« Dès le début, c’est l’un de ceux qui ont été les plus présents pour nous accueillir, autant au niveau sportif que dans l’organisation de la vie d’un jeune joueur NBA.… pic.twitter.com/vyiRmWq3cq
– Benjamin Moubèche (@BenjaminMoubech) March 4, 2024
« Personnellement, il m’a donné des conseils sur la manière de gérer ma maison ou les entraînements, par exemple », continue-t-il. « Il vient souvent aux entraînements et il lui arrive aussi de donner des conseils techniques. C’est appréciable de voir à quel point il est investi. »
Une telle proximité avec un quadruple champion NBA n’est pas donnée à tous les rookies. En début de saison, on pouvait notamment les voir travailler ensemble sur des détails techniques, comme la position de la balle avant un drive. L’essentiel de ce travail a sans doute lieu loin des regards, dans les coulisses.
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« On s’y habitue, mais c’est vraiment spécial »
« Les autres sont aussi là », rappelle néanmoins Wembanyama. Selon Gregg Popovich, Tim Duncan — bien que toujours aussi discret — apporte également ses conseils aux entraînements. Idem pour David Robinson et Sean Elliott. Tout un groupe de légendes entoure le rookie et son collectif.
« Avoir toutes ces légendes ici tous les jours, c’est tout simplement incroyable », appréciait Cedi Osman lors du camp d’entraînement. « C’est la première fois que je côtoie ce genre de joueurs. Pouvoir apprendre d’eux, c’est une expérience vraiment formidable. »
Le Français s’est naturellement accoutumé à leur présence au fil de la saison, mais cela ne la rend pas moins précieuse. « On s’y habitue, mais c’est vraiment spécial », notait-il fin février. « Chaque fois que je les vois, ce qui arrive souvent maintenant, ma première pensée n’est pas : “Oh, wow ! C’est quelqu’un que j’ai grandi en regardant !” […] Ce sont de bonnes personnes, gentilles et attentionnées, qui contribuent à faire de cet endroit un bon environnement. »
« Leurs conseils sont toujours bénéfiques, mais ils veillent à ne pas en faire trop. »
Au-delà même des joueurs dont le maillot a été retiré par la franchise, San Antonio peut compter sur plusieurs vétérans pour apporter leur expérience à la nouvelle génération. Gorgui Dieng, après une décennie en NBA, a rejoint le staff de l’équipe en décembre. LaMarcus Aldridge, triple All-Star lors de ses années dans le Texas, leur a également rendu visite.
« C’est vraiment précieux, parce qu’ils sont passés par là », relève Victor Wembanyama, à propos de tous ces anciens athlètes. D’autant plus que sous la supervision de Gregg Popovich, les Spurs conservent le juste équilibre entre passé et présent. Les vétérans partagent leur savoir, mais laissent les jeunes avancer par eux-mêmes — Pop estimant par exemple qu’il est trop tôt pour que « Wemby » développe un go-to-move, comme l’avait suggéré Aldridge.
« Ils nous soutiennent sans essayer de nous donner des leçons », précisait Wembanyama en novembre, au sujet de Duncan, Ginobili et Parker. « Ils discutent avec nous et parfois nous aident à comprendre ce que le coach dit, car ils ont vécu toutes les situations. Leurs conseils sont toujours bénéfiques, mais ils veillent à ne pas en faire trop
San Antonio a construit un environnement idéal pour l’émergence du talent générationnel. Malgré l’absence de vétérans au sein de l’effectif, qui ne compte aucun joueur de plus de 30 ans, l’expérience ne manque pas à son développement.
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