Ce n'est pas exagéré de dire que Victor Wembanyama est le prospect le plus attendu depuis très longtemps. C'est presque un euphémisme, puisque pour l'ère moderne, il n'y a guère que LeBron James et Zion Williamson qui ont eu, avec des méthodes et des proportions différentes, eu une pression et une exposition aussi importantes. Commençons par dire que l'on croit en Victor, ce qui tombe quasiment sous le sens au vu des qualités sportives et humaines déployées jusqu'ici par ce garçon. On le sait prêt à faire face aux challenges qui vont se présenter à lui. Mais attention tout de même de bien réussir à les identifier.
Les sollicitations médiatiques
Depuis qu'il est entré dans la sphère d'attention médiatique, Victor Wembanyama est sur des rails et gère sa communication de main de maître, notamment grâce à sa famille, très présente et vigilante. En ce qui concerne les réseaux sociaux, il s'y exprime finalement assez peu et y passe un temps raisonnable, sans se focaliser sur ce qui se dit sur lui. En termes d'interviews et de sollicitations médiatiques, l'oiseau s'est fait rare, avec des entretiens savamment dosés mais extrêmement intéressants, notamment chez SLAM pour les Etats-Unis et First Team pour la France.
Cette année, Victor avait encore le luxe de gérer et limiter ses apparitions. En NBA, ce sera plus compliqué. Il sera le visage de la franchise et contrairement à ce qu'il a connu en Betclic Elite, les journalistes ne seront pas présents qu'une fois par semaine, mais bien au quotidien et proportionnellement au nombre de rencontres hebdomadaires jouées par les Spurs. Pas simple de maintenir une certaine fraîcheur dans son propos comme cela semble lui tenir à coeur.
Certains veulent le voir échouer
Aucun joueur Américain n'a gagné le MVP depuis 2018 (James Harden) et le virage international pris par la ligue s'est accentué ces dernières années autour de Giannis Antetokounmpo, Luka Doncic, Nikola Jokic et Joel Embiid. Vous vous doutez bien qu'au sein et autour de la NBA, tout le monde ne voit pas d'un très bon oeil l'arrivée d'un nouveau phénomène voué à régner sur la ligue d'ici quelques années. A la moindre période difficile, il faut s'attendre à des critiques, des articles et des podcasts à charge.
Victor Wembanyama, drafté par les Spurs, a accompli son destin
La durabilité
Victor Wembanyama a déjà levé quelques doutes sur sa capacité à répéter les matches et à disputer une saison entière sans blessure vraiment significative. C'est une très bonne nouvelle, mais les sceptiques l'attendent maintenant sur le marathon qu'est une saison NBA. Réussir à jouer ne serait-ce que 70 matches sur les 82 au programme, en étant la cible principale des adversaires, le tout en sortie de Coupe du monde, ce serait déjà un signal très encourageant. C'est souvent ce qui pose problème aux gabarits atypiques : tenir la distance en évitant les traditionnelles blessures aux pieds. Le travail de préparation physique et la connaissance de son corps déjà présents chez Victor donnent envie d'y croire. D'autant que les Spurs sont une organisation pérenne, avec un staff médical fiable dont le seul couac aura concerné Kawhi Leonard, au sujet duquel les torts semblent a minima partagés.
Le poste de jeu
A l'ère du basket "positionless", on pourrait se dire que Victor Wembanyama n'aura qu'à opérer comme un électron libre, tantôt comme un ailier à la KD, tantôt comme un intérieur strech ou comme un cinq protecteur de cercle. Dans un premier temps, il va tout de même falloir répondre un minimum aux standards de la ligue et opter pour un poste de jeu qui corresponde à ses qualités à l'instant T et ce ne sera pas si simple. Les sceptiques l'imaginent en souffrance face aux intérieurs NBA musculeux s'il joue cinq, d'autres le pensent sous-exploité s'il est à l'aile... Seuls Gregg Popovich et lui sauront ce qui convient le mieux, mais il y aura sans doute un temps de recherche et d'adaptation.