Victor Wembanyama a souvent été décrit comme un « code de triche » : un joueur trop grand, trop mobile, trop complet pour être vrai. Il s’est rarement montré aussi digne de cette description que ce dimanche, lors de la victoire des Spurs face aux Pacers (117-105). Indiana n’a pas pu trouver de solution contre le Français, meilleur marqueur du match avec 31 points à 11/17 aux tirs, qui a déjoué tous leurs ajustements.
« Je pense que [ces adaptations] passent d’abord par la connaissance de soi. C’est une chose sur laquelle j’ai beaucoup appris ces derniers mois », a-t-il expliqué en conférence de presse. « Ensuite, c’est la connaissance des adversaires. Ce que l’on voit à la télé, ça ne reflète pas forcément la réalité du jeu. Maintenant, avec plusieurs matchs contre presque toutes les équipes, je commence à reconnaître beaucoup plus les habitudes des joueurs. C’est un travail quotidien. »
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Victor Wembanyama fait un trou dans la raquette des Pacers
Dès le début du match, San Antonio a su où porter ses coups. Face à une défense d’Indiana perméable dans la raquette — leurs adversaires prennent 38 % des tirs sous le cercle cette saison, la pire moyenne de la NBA —, Gregg Popovich a opté pour une stratégie claire : amener la balle près du panier à presque chaque possession.
Malgré la défense solide de Pascal Siakam, assez mobile et long pour le gêner, Victor Wembanyama s’est logiquement retrouvé au centre de ce dispositif.
Grâce à ses picks and rolls avec Devin Vassell, ses alley-oops en transition, ses drives, ainsi qu’un poster dévastateur sur Jalen Smith, le rookie a semé le chaos dans la raquette des Pacers au début de la rencontre. L’approche a porté ses fruits, permettant aux Spurs de conserver une avance de 5 à 10 points pour la majeure partie de la première mi-temps.
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Des ajustements précieux pour les Spurs
Indiana s’est trouvé dans l’obligation de revoir sa défense au retour des vestiaires. Le collectif de Rick Carlisle a alors veillé à toujours avoir un joueur suffisamment grand — Myles Turner, la plupart du temps — pour intervenir en second rideau et contester le tir du pivot de 2,24 m. Mais face à ce mur déterminé à l’empêcher de tirer près du cercle, Wembanyama a su s’adapter.
Profitant de l’espace créé par cet ajustement, il a délivré 4 de ses 6 passes décisives dans le troisième quart-temps, en moins de huit minutes. Après avoir dépassé Turner avec un dribble croisé, remarquant que Siakam avait les yeux fixés sur lui, il a envoyé une no-look pass impressionnante à Jeremy Sochan à mi-distance, offrant deux points précieux aux Spurs qui perdaient alors le contrôle du match.
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Lorsque ses vis-à-vis étaient positionnés trop bas, anticipant un drive, il est parvenu à les sanctionner derrière la ligne à trois points. Il a fini la rencontre à 3/4 à l’extérieur, limitant encore une fois les options défensives de ses adversaires.
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La résistance à la pression défensive
L’intensité de la défense est ainsi montée d’un cran au dernier quart-temps. Mais Victor Wembanyama, imperturbable, a encore trouvé une parade aux contacts prononcés et aux prises à deux d’Indiana.
Parvenant à récupérer le ballon dans le périmètre grâce aux flex screens de ses coéquipiers, il s’est simplement prêté au jeu. Il a encaissé les contacts de Pascal Siakam (4 fautes en fin de match) et a persisté à attaquer le cercle pour provoquer des fautes. Il a ainsi obtenu cinq lancers francs sur cette période et en a converti quatre, dont un and-one.
Wemby goes to work in the post to push the Spurs' lead late in the 4Q!
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Un aperçu d’une qualité précieuse pour un joueur de son calibre, qui sera souvent confronté à de telles défenses, et que l’on a encore peu observé chez lui. « Nous savons qu’il peut faire bien plus que ce qu’il fait en ce moment. Et ce qu’il fait en ce moment est (déjà) incroyable », a noté Jeremy Sochan en conférence de presse.
Malgré les réajustements des Pacers, Wembanyama inscrit la majeure partie de ses points lors des douze dernières minutes. Avec 16 points à 5/8 aux tirs, dont 2/3 à trois points, ainsi que 6 passes décisives, il a scellé la victoire des Spurs face à un adversaire qui les avait écrasés en début de saison (111-152).
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