Vasilije Micić, double champion de l’EuroLeague et MVP du Final Four, a déjà tout remporté en Europe. Alors, après des années d’attente, le meneur serbe s’est finalement décidé à traverser l’Atlantique en signant un contrat de trois ans avec le Thunder pour 23,5 millions de dollars cet été. Au détour d’un couloir du Frost Bank Center de San Antonio, nous avons pu discuter avec lui de sa transition vers la NBA.
Depuis ta draft en 2014, il y a eu beaucoup de spéculations sur ta potentielle arrivée en NBA. Cet été, tu as finalement franchi le pas en rejoignant le Thunder. Comment cela s’est-il passé ?
Vasilije Micić : Pendant plusieurs années, j’étais proche de rejoindre la NBA, mais des raisons personnelles m’en ont empêché. Cet été, c’est arrivé spontanément. Je ne pouvais aller qu’à Oklahoma, car ils détenaient mes droits de draft. J’espérais qu’ils me prendraient. Cet été, nous avons enfin réussi à nous mettre d’accord sur nos attentes et nos désirs. Je suis donc venu et j’en suis très content.
Après la première moitié de la saison, comment se déroule ton adaptation ?
Pour l’instant, mon adaptation se passe bien. J’apprends chaque jour et à chaque match. Après quarante matches, je dirais que la principale différence réside dans l’intensité du jeu et le nombre de rencontres. Sur une courte période, nous jouons beaucoup plus qu’en EuroLeague. Mais finalement, ce n’est jamais que du basket. L’essentiel reste le même et on finit par s’habituer aux spécificités de la NBA.
[ITW] Nicolas Batum : son intégration aux Sixers et ses impressions sur Victor Wembanyama
Après avoir remporté deux titres en EuroLeague et de nombreuses distinctions individuelles, quels étaient les objectifs personnels qui t’ont poussé à partir aux États-Unis ?
Je suis venu parce que c’était le bon moment et cela s’est produit très naturellement. Beaucoup de choses se sont passées au cours des neuf dernières années, depuis ma draft. Quand j’étais prêt et que j’ai eu l’opportunité de venir selon mes conditions, je l’ai saisie. En tant que basketteur, jouer en NBA est un accomplissement. Surtout pour moi, à 29 ans, cela reflète tout ce que j’ai réalisé.
Je ne considère pas cela comme une sortie de ma zone de confort, car il n’y a pas vraiment de zones de confort dans ce sport. On doit prouver sa valeur tous les jours. Cependant, venir en NBA reste un défi. C’est une opportunité de grandir en tant que joueur et en tant que personne.
« À l’époque de ma draft, la NBA n’accordait pas beaucoup de confiance aux joueurs européens. Aujourd’hui, des joueurs extrêmement talentueux dans la ligue contribuent à changer cette perception. »
Le fait de redevenir un rookie et de devoir se battre pour obtenir du temps de jeu, cela fait-il partie de ce « défi » ? Tu avais déclaré que tu ne rejoindrais la NBA que si tu pouvais obtenir un rôle qui te convient. Es-tu satisfait de ta situation au Thunder ?
Le rôle que j’ai joué à l’Anadolu Efes était le résultat de mes efforts constants, de mon dévouement et de ma régularité sur le terrain. Rien n’était donné. Quand je suis arrivé au Thunder, je savais à quoi m’attendre. Je suis entouré de certains des meilleurs extérieurs de la ligue à l’heure actuelle, comme Shai Gilgeous-Alexander. Bien sûr, j’aimerais avoir plus de temps de jeu et un rôle plus important, mais pour l’instant, cela ne me pose pas de problème.
Je suis satisfait de mon adaptation et de ce que nous accomplissons collectivement cette saison. Pour moi, le plus important est d’aider l’équipe à gagner autant que possible, car c’est ce qui compte le plus pour nous et c’est ce qui me rend vraiment heureux.
Nikola Jokic et toi avez joué ensemble au KK Mega Basket et avez été draftés la même année. Aujourd’hui, il est le MVP des Finales, l’un des visages d’une génération d’Européens qui accomplissent de grandes choses en NBA. Selon toi, ces joueurs ont-ils joué un rôle crucial dans l’ouverture de la ligue aux athlètes internationaux ? Qu’ont-ils changé concrètement ?
À l’époque de ma draft, la NBA n’accordait pas beaucoup de confiance aux joueurs européens. Aujourd’hui, des joueurs extrêmement talentueux dans la ligue contribuent à changer cette perception. Parmi eux, il y a bien sûr Nikola Jokic, mais aussi Giannis Antetokounmpo et de nombreux joueurs français — notamment la nouvelle génération, avec Victor Wembanyama. Ces joueurs ont aidé les Européens à gagner la confiance de la NBA et à obtenir des opportunités de plus en plus tôt, ce qui était le principal problème.
Sans minimiser le talent des joueurs américains, les Européens et les joueurs internationaux en général ont réalisé d’énormes progrès. Je dirais que la maturité que les joueurs européens développent tôt les aide peut-être à performer en NBA plus rapidement que d’autres.
En 25 matches cette saison avec le Thunder, Vasilije Micić affiche des moyennes statistiques de 3,3 points et 2,4 passes décisives en 12,1 minutes de jeu.
[ITW] Frank Ntilikina : « J’ai hâte de retourner sur le terrain »