15 victoires en 19 matchs, dont 9 sur les 10 dernières rencontres. C’est le bilan du Jazz depuis son succès à la maison face aux New York Knicks le 13 décembre dernier. Un bilan exceptionnel qui fait tout simplement de la franchise de l’Utah la meilleure équipe de la ligue depuis Noël.
Pourtant les choses avaient mal commencé pour les hommes de Will Hardy. Dans la lignée d’un exercice 2022-2023 bien terne dans l’Utah et une 12ème place au classement synonyme de non qualification pour le play-in, les coéquipiers de Lauri Markkanen ont mordu la poussière à 16 reprises sur leurs 23 premières sorties. Une spirale de défaites qui aurait du les mener vers les profondeurs du classement et pousser la franchise à une opération tanking en vue de la prochaine draft.
C’était sans compter sur la force de caractère des joueurs de l’Utah et surtout sur les ajustements du staff technique. Car si le groupe a peu changé par rapport à l’an dernier, exception faite de John Collins, arrivé d’Atlanta cet été, et de Keyonte George, drafté en 16ème position en juin dernier, ce sont avant tout les repositionnements et les choix tactiques qui font aujourd’hui la différence pour le Jazz.
Clarkson brille en sortie de banc
Will Hardy a en effet profité de l’arrivée du bondissant Collins pour repenser son basket et opter, à l’instar de nombreuses équipes, pour du small ball. Exit Kelly Olynyk et le prometteur pivot Walker Kessler, l’une des rares satisfactions de la saison passée, remplacés dans le cinq de départ par l’ancien Hawk et l’Italien Simone Fontecchio. Deux ailiers capables de s’écarter et d’évoluer sur les postes 3 et 4, associés à Lauri Markkanen et ses 213 centimètres, qui apportent au jeu du Jazz davantage de polyvalence, de dynamisme et de spacing. Des espaces dont profitent notamment Simone Fontecchio, en progrès pour sa deuxième saison dans la ligue, et Collin Sexton, particulièrement saignant sur ce début de saison (16,9 pts contre 14,9 pts en 2022-2023).
L’autre move du coaching staff, c’est le repositionnement de Jordan Clarkson. Titulaire sur les 19 premières rencontres, le pétard ambulant sort du banc depuis le 23 décembre dernier et une victoire acquise sur le parquet des Toronto Raptors. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’ancien Laker s’épanouit dans son nouveau rôle. Libéré, Clarkson s’éclate et enchaîne les cartons, signant 3 points de plus en moyenne en sortie de banc (19,7 pts vs 16,6 pts). Une aubaine pour Utah, dont l’attaque, grâce notamment aux perfs de l’international philippin, ne lève jamais le pied. Ainsi avec plus de 123 points de moyenne inscrits par match sur la période, le Jazz se hisse virtuellement à la 3ème place de la ligue dans le domaine. Rien que ça.
Plus longue série de victoires en cours
Bref, si la défense reste un chantier dans l’Utah, les coéquipiers de Lauri Markkanen pointant à une piètre 20ème place au defensive rating, l’équipe tourne à plein régime. Le Jazz, qui figurait début décembre à la 13ème place de la conférence ouest, occupe aujourd’hui le 9ème rang derrière les Suns mais devant les Lakers et les Warriors. L’équipe détient même avec 6 succès de rang la plus longue série de victoires en cours en NBA.
Progrès durables ou embellie passagère, Il est encore tôt pour dire si Utah pourra réellement se mêler à la lutte aux playoffs en fin d’exercice, tant les hommes de Will Hardy avaient touché le fond sur la seconde partie de saison dernière après un départ sur les chapeaux de roue (2ème de la conférence ouest après 19 matchs). Force est de constater en tout cas que le technicien du Jazz n’entend pas s’arrêter là. Satisfait du jeu proposé par ses joueurs après la victoire de son équipe sur les Pacers mardi, Will Hardy confiait au Deseret News : « J’attends qu’ils (les joueurs) soient plus ambitieux encore. Je veux qu’ils se rendent compte qu’on peut faire mieux, qu’il y a des moments dans le match où nous pouvons être meilleurs ».
Une mentalité qui pourrait bien faire franchir un vrai cap à l’équipe et lui permettre de retrouver les joies de la postseason dès le mois d’avril.