Pourquoi le Utah Jazz peut casser la baraque

Et si le Utah Jazz de Rudy Gobert et Boris Diaw était le principal trouble-fête dans la Conférence Ouest la saison prochaine ?

Pourquoi le Utah Jazz peut casser la baraque
Dans ses traditionnels pronostics de début de saison, ESPN a surpris son monde en plaçant le Utah Jazz au 5e rang de la Conférence Ouest. Une hérésie pour certains qui n'imaginent pas une équipe qui a participé à la loterie en fin de saison dernière se placer directement dans le top 5 de la Conférence la plus relevée. Et pourtant... On vous explique pour quelles raisons on voit effectivement bien l'équipe de Salt Lake City faire un bond très remarqué au classement et se qualifier pour les playoffs.

Un recrutement qui sent la bouteille

[caption id="attachment_314729" align="alignright" width="318"] Joe Johnson va amener son expérience au Utah Jazz.[/caption] Avant les grandes manoeuvres de la free agency, le Jazz avait déjà bougé et mis son nez dans l'un des premiers trades notables de l'été. George Hill est venu apporter son expérience et ses qualités défensives au backcourt, un secteur où Utah était clairement sous-doté la saison passée malgré les performances étonnantes de Shelvin Mack. L'ancien back-up de Tony Parker à San Antonio n'est pas venu seul puisque Joe Johnson a rejoint Salt Lake City à la surprise générale, lui que l'on imaginait bien finir ses vieux jours à Miami ou sur le banc d'un contender comme Cleveland. "Joe Cool" n'a peut-être plus les mêmes jambes qu'à l'époque d'Atlanta, mais il a prouvé à Brooklyn et Miami qu'il en avait encore dans le moteur, notamment sur le strict plan du scoring. Les adversaires ne pourront décemment pas ignorer sa présence sur le terrain sans s'exposer à quelques déconvenues. Enfin, un dernier vétéran, et pas des moindres, est venu renforcer l'escouade de Quin Snyder : Boris Diaw. Le capitaine des Bleus ne faisait pas partie des plans de Gregg Popovich pour l'ère post-Duncan et le Jazz a très vraisemblablement fait une formidable affaire. Pas seulement pour le niveau de jeu que Diaw est toujours capable d'afficher, mais aussi dans le rôle de mentor de Rudy Gobert. Avoir "Babac" à ses côtés au quotidien ne pourra qu'être bénéfique au pivot tricolore dans cette année si importante en termes contractuels.

Des cadres qui vont continuer de progresser ensemble

[caption id="attachment_289706" align="alignleft" width="318"] Gordon Hayward, le leader de ce groupe.[/caption] Les mouvements réalisés par le Jazz durant l'été n'ont pas été effectués dans l'optique de tout bouleverser. Utah possédait déjà un noyau solide avec des cadres non-trentenaires et en progression constante, comme Gordon Hayward, Derrick Favors et, bien entendu, Rudy Gobert. Si les deux intérieurs ont été freinés par des blessures et vont viser une saison mieux remplie, Hayward a discrètement franchi un cap. On ne sait toujours pas si l'ancien de Butler est capable d'être un franchise player - a priori non - mais on le voit parfaitement devenir All-Star et lieutenant émérite d'un autre joueur plus dominant à l'avenir. On peut ajouter à ce mix Rodney Hood, qui devrait monter encore en grade pour sa 3e saison dans la ligue, lui qui faisait déjà partie des joueurs les plus matures de la cuvée 2014.

Un revenant très doué

On l'a un peu oublié, mais le Jazz a dans ses rangs un joueur au potentiel assez colossal en la personne de Dante Exum. Après une saison rookie très discrète qui lui aura surtout permis de se familiariser avec son nouvel environnement et le jeu NBA, l'Australien s'est malheureusement blessé gravement au genou en équipe nationale. Exum n'a donc pas eu le temps de prouver à Quin Snyder qu'il avait les qualités pour bousculer la hiérarchie et justifier son statut de 5e choix de Draft en 2014, derrière des talents comme Andrew Wiggins ou Jabari Parker. Dante Exum a la chance de ne pas être contraint de briller immédiatement, puisqu'il ne sera pas le centre d'attention de l'équipe, notamment à la mène. Tout ce qu'il pourra apporter sera du bonus.

Un coach sous-coté

Depuis son arrivée Quin Snyder a très clairement fait progresser l'équipe (certains diront que ce n'était pas compliqué en ayant Tyrone Corbin comme prédécesseur...) et lui a donné une identité. Le Jazz s'appuie avant tout sur la défense (3e au classement de l'efficacité défensive globale) et opte pour un style lent et patient à la construction du jeu.
[caption id="attachment_207737" align="alignright" width="318"] Quin Snyder, le coach du Jazz.[/caption] Manquer de peu la qualification pour les playoffs la saison passée avec ce groupe était un déjà un petit exploit. La gestion de Snyder est à la fois exigeante et pédagogue, comme le prouve les bonnes relations qu'il entretient avec ses joueurs sans constamment avoir à les brosser dans le sens du poil. Cette saison est tout de même importante pour son CV, puisque c'est la première fois depuis son arrivée que davantage de gens imaginent le Jazz en playoffs qu'en vacances dès le mois de mai.