« Quand je n'ai pas été drafté, je me suis juste demandé ce que je pouvais faire pour me mettre dans une meilleure situation », a-t-il expliqué récemment au Miami Herald. « Au lieu chercher un coupable pour ce qui m’arrivait et de dire que les équipes s'étaient trompées ou que ces gars avaient commis une erreur, je me suis regardé dans le miroir et j'ai été critique envers moi. Je me suis demandé ce que je pouvais faire de différent. »
La France pour se refaire une santé
[caption id="attachment_105374" align="alignleft" width="300"] Sa place en NBA, c'est au rebond que Udonis est allé la chercher.[/caption] Après des moments difficiles où il monte aux alentours de 136 kilos, Haslem décide de signer en France à Chalon-sur-Saône loin de sa Floride natale. Le rythme de la Pro A à raison d'un match par semaine lui convient parfaitement pour travailler. Il perd près de 30 kilos en suivant un régime à base de sandwiches de dinde et en faisant beaucoup d'efforts en dehors des entraînements -tous les matins il coure dans la vieille ville de Chalon. Sous les ordres de Greg Beugnot, qui rejoint l’équipe en cours d’exercice, il réalise une très bonne saison (16,1 pts et 9,4 rds de moyenne) et obtient une place dans l'équipe de Summer League du Heat. Mais, conscient de ses forces et de ses faiblesses, il sait que pour jouer en NBA, où il ne sera jamais un scoreur prolifique, il doit se concentrer sur une partie de son jeu qui n'a jamais été son point fort lorsqu'il était en NCAA : le rebond.« Pour jouer en NBA, je devais être bon au rebond et travailler plus que n'importe qui. Il n'y avait pas de secret, c'était le genre de joueur que je devais devenir », raconte-t-il. « Je n'étais pas un grand rebondeur à l'université, bien loin de ce que je suis à présent. Je me suis juste mis dans la tête qu'il fallait que je parte à la chasse aux rebonds. Si vous pouvez vous mettre ça dans la tête -je sais que ça fait un peu cliché mais c'est vrai- si vous vous dites que vous êtes capable de le faire, vous pouvez y arriver. »
Un joueur différent en NBA
[superquote pos="d"]"Il était tellement féroce à l'entraînement qu'on avait peur qu'il blesse quelqu'un." Spoelstra[/superquote]Et Udo y est arrivé. Dès ses premiers pas avec le Heat, il impressionne par sa hargne et son envie. Erik Spoelstra alors assistant de Stan Van Gundy à l'époque se rappelle bien des débuts du jeune Haslem en 2003.« Je n'oublierai jamais, il était tellement féroce que avions pensé le mettre sur le banc pour certains matches d’entraînement par peur qu'il ne blesse quelqu'un. Il essayait désespérément et de manière incessante de se faire remarquer et il y est arrivé », a confié Spoelstra. « Après le premier entraînement, nous nous sommes dit “Ce gars vient au training camp. On se fout de ce qui peut arriver, on doit garder la main sur ce jeune et voir ce qu'il va donner avec nos joueurs majeurs”. »Finalement Haslem s'impose, il lui faudra une saison avant de gagner sa place de titulaire. Après une année rookie encourageante (7,3 pts et 6,3 rds), il dispute 80 matches en tant que titulaire et tourne pratiquement à un double-double de moyenne (10,9 pts, 9,1 rds). S'en suivent 7 saisons avec le Heat où il apporte sa science du rebond, son petit shoot à mi-distance ligne de fond et en tête de raquette et sa capacité à provoquer des passages en force. Aux côtés de Dwyane Wade, Shaquille O’Neal, Alonzo Mourning et les autres il remporte le titre NBA en 2006. Il récidive la saison dernière dans un rôle d'energizer en provenance du banc avec les Tres Amigos, avant de connaître la consécration de sa carrière avec son record de la franchise au rebond il y a quelques jours. Le seul joueur de l'histoire de la NBA à détenir un record de ce type sans avoir été drafté.
Fidèle à sa ville natale
[caption id="attachment_105373" align="alignright" width="300"] Avec Dwyane Wade, il est le joueur le plus ancien de la franchise... et le plus titré.[/caption] Un record qu'il doit en grande partie à sa fidélité envers la franchise de sa ville natale. Par deux fois il a eu l'occasion de quitter Miami pour empocher un plus gros contrat, en 2005 il s'assoit sur 5 millions de dollars pour rester avec le Heat et, en 2010, il aurait pu espérer 14 millions de plus en signant ailleurs.« La loyauté qu'il a envers Pat Riley et le Heat n'a pas de prix », explique Franck Martin son coach en high-school, véritable père pour lui. « A une époque où tout le monde prendrait le maximum possible, il n'a jamais perdu de vu ce que Pat a fait pour lui. »Pat Riley ne doit pas regretter non plus de s'être investi autant pour Haslem, vu le succès qu'il a apporté à la franchise floridienne en un peu moins de 10 ans. Et ce n'est d’ailleurs peut-être pas fini...