Tyrese Maxey sort d’une troisième année en NBA à 20,3 points de moyenne. L’arrière s’est imposé, à 22 ans, parmi les pièces maîtresses de l’effectif des Sixers. Il le sera encore davantage la saison prochaine avec le transfert annoncé de James Harden, qui lui laissera plus d’espace sur le backcourt. Pourtant, Philadelphie n’a pas l’intention de lui proposer une extension de contrat cet été, selon Ramona Shelburne d’ESPN.
Cela ne signifie pas que Maxey est sur le départ, puisqu’il ferait toujours partie des plans de la franchise à long terme. Seulement, ce choix surprenant offre plus de flexibilité au front office pour la free agency.
Le joueur ne pèse, à l’heure actuelle, que 13 millions de dollars dans les comptes des Sixers pour la saison 2024-25. Un montant bien plus léger que le salaire que lui offrira vraisemblablement son équipe le moment venu. Ce délai permet, entre temps, de signer de plus gros contrats sur plusieurs années et d’élargir le champ des possibles sur le marché des transferts avec 17 millions de marge en plus.
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Tyrese Maxey, un contrat massif toujours sur la table
Que ce soit l’été 2023 ou 2024 ne fait, au premier abord, pas une si grosse différence. Sauf grande surprise, Tyrese Maxey devrait obtenir un salaire à la hauteur de sa production. Cela signifie le maximum, ou presque.
Au-delà de sa vingtaine de points, le natif de Dallas tourne à 3,5 passes de moyenne et, surtout, à 48,1 % aux tirs, dont 43,4 % à trois points. En 11 matches de playoffs cette saison, il est parvenu à se maintenir à 40 % derrière la ligne à trois points. Signe qu’il représente désormais une menace de premier ordre à l’extérieur, aussi bien quand il crée son tir que quand il laisse le jeu venir à lui.
Malgré ses lacunes défensives et son apport limité à la création, l’athlète dispose de toutes les qualités pour parapher un contrat massif. Les Sixers le savent. C’est pourquoi la décision de ne pas négocier avec l’arrière dès cet été n’est perçue que comme temporaire. Elle ne remet pas en cause la valeur de leur joueur.
Une prise de risque calculée de Philadelphie
Sur le papier — ou sur un tableau Excel, en l’occurrence —, cette attente ne fait aucune différence. Mais la free agency n’est pas qu’une histoire de chiffres alignés les uns avec les autres : on perd parfois de vue l’humain, pourtant omniprésent dans ces tractations.
Pour le moment, Tyrese Maxey a touché 7,8 millions de dollars en NBA. Cette somme n’est clairement pas au même niveau que celle que perçoivent les joueurs aussi productifs que lui. Une situation que l’on peut imaginer frustrante. Plus vite l’extension sera paraphée, plus vite son contrat sera en adéquation avec ses performances.
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Et que se passera-t-il si l’arrière se blesse gravement ? Si les deux parties n’ont pas clos les négociations à ce moment-là, seul Maxey en paiera vraiment le prix, à moins que la franchise consente à un geste rare dans la ligue. C’est sur lui que pèsent les responsabilités de la décision de Philadelphie, ce qui pourrait abimer leurs relations.
La situation n’est pas sans rappeler celle de Kawhi Leonard aux Spurs en 2014. Il avait dû attendre un an de plus pour son extension, afin que l’équipe puisse signer tranquillement LaMarcus Aldridge. Les rapports tendus — bien plus profonds que cette seule histoire — entre l’ailier et San Antonio ont conduit à une rupture quelques années plus tard. Il s’agit de deux joueurs et deux franchises différentes, mais cette affaire constitue tout de même un précédent.
L’approche des Sixers n’est pas tout à fait sans risque, ces risques relèvent simplement de l’ordre des relations humaines. Leurs dirigeants sont d’ailleurs dans une bien meilleure position pour les estimer. Ils ont décidé de faire un pari plutôt que d’aller directement dans le sens de leur joueur et tous les paris ont, par définition, une mise et donc une potentielle perte.
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