On va bientôt savoir qui est Tyrese Haliburton. A l'amorce de sa quatrième saison en NBA, le meneur des Indiana Pacers est très attendu, alors que son équipe est fréquemment citée comme trouble-fête possible dans la course au play-in tournament, voir un peu plus haut.
Ce que l'on sait, c'est que l'ancien joueur d'Iowa State est l'un des meilleurs joueurs de la ligue à son poste, ça ne fait aucun doute. Dans le registre de playmaker-créateur, on fait difficilement mieux que lui, qui a terminé la saison 2022-2023 à 20.7 points et 10.4 passes de moyenne, en shootant à 49% au global et 40% à 3 points. Ce que l'on ne sait pas encore, c'est si Haliburton peut encore passer un cap et ramener les Pacers en playoffs, quatre après leur dernière apparition. En somme, Tyrese Haliburton est-il un lieutenant de luxe qui attend encore son numéro un, ou un vrai franchise player capable de concourir chaque année ou presque pour une place dans une All-NBA Team, tout en garantissant à Indiana de jouer la post-saison ?
Logiquement, la réponse à cette interrogation sera connue assez rapidement. Les Pacers, eux, n'ont pas fait grand mystère de leur attachement à Haliburton : en juin dernier, l'ex-Cyclone a signé une prolongation de contrat de 5 ans, pour un montant compris entre 207 et 260 millions de dollars, selon sa capacité à se hisser dans l'une des trois All-NBA Teams. Dans l'esprit de Kevin Pritchard, le General Manager, c'est assez clair. Il en est capable. Idem du côté de Rick Carlisle, particulièrement élogieux.
"Tyrese Haliburton a tout changé pour cette franchise. Il a changé l'atmosphère entière, que ce soit au quotidien dans le vestiaire ou dans la manière dont les gens voient les Pacers. Il aime les défis et l'idée d'être le leader sur le terrain. Je n'ai que du bien à dire à son sujet et il n'a absolument pas atteint son plafond", a expliqué le coach champion NBA 2011 avec les Mavs chez Fieldhouse Files.
Quant à Pritchard, on comprend assez vite pourquoi il a convaincu le propriétaire d'engager autant d'argent sur l'avenir du garçon. Voilà ce qu'il a ajouté dans les mêmes colonnes.
"Je n'ai jamais côtoyé une personne plus complète, pleine d'empathie et de compréhension pour le monde qui l'entoure. Il aime prendre soins des plus modestes et est vraiment dévoué à aider la communauté. Je n'avais jamais vu quelqu'un parvenir à connecter aussi bien les gens que Tyrese. Vraiment".
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Tout ça ne nous dit pas si, avec Haliburton en première option et en unique All-Star - ce n'est pas une tare, les Denver Nuggets ont été champions avec le seul Nikola Jokic comme membre d'une All-NBA Team - est capable de faire des Pacers une équipe classée au-delà de la 11e place à l'Est. On a envie de répondre oui, surtout s'il parvient à augmenter son nombre de matches joués par saison (56 l'an dernier) et si le noyau dur et encore assez jeune de l'équipe épouse son ambition. Myles Turner, Bennedict Mathurin, Jarace Walker, Andrew Nembhard, ou les derniers arrivés Obi Toppin et Bruce Brown, tous sont unanimes sur leur affection et leur admiration pour leur meneur.
Il y a aussi cette capacité à prédire les choses avec une certaine exactitude. Tyrese Haliburton est du genre à faire ce qu'il dit. Le gamin d'Oshkosh dans le Wisconsin avait dès son plus jeune âge promis à son père John qu'il jouerait en NBA. Puis, à son arrivée dans la ligue du côté de Sacramento, il lui avait certifié qu'il serait rapidement All-Star, alors que c'est un rôle de back up qui se profilait pour lui chez les Kings. Une fois All-Star - il l'a été la saison dernière - voilà que Tyrese a assuré à son paternel qu'il allait remporter le titre de champion NBA.
Tyrese Haliburton semble persuadé qu'il peut être le visage et le chef de file d'un projet qui va au bout. Au vu de son assurance et de ce côté "student of the game" qu'il dévoile lors de ses apparitions fréquentes dans l'émission de JJ Redick, The Old Man and the Three, on a bien envie de le croire. Après tout, il n'a que 23 ans et ce que l'on a déjà vu de lui en NBA, doublé de la marge de progression dont il dispose encore, a de quoi rendre optimiste. Peu sont les meneurs, à cet âge, capable de dicter à ce point le tempo d'un match, d'impliquer autant ses partenaires, de shooter à 40% à trois points et de divertir le public avec des passes spectaculaires et une maîtrise géométrique impressionnante.
C'est peut-être bien le moment de monter dans le train des Pacers et de son conducteur Tyrese Haliburton.