Team USA s'avance en grandissime favori de ces Jeux Olympiques 2024 dans le tableau hommes. Mais pour autant, Steve Kerr et son groupe doivent répondre à quelques interrogations au moment de débarquer à Paris. Frédéric Blaise, photographe dont vous pouvez fréquemment retrouver les clichés sur notre média, nous a partagé quelques observations qu'il a pu faire en suivant l'équipe lors de son étape à Londres il y a quelques jours.
Le coaching staff
Steve Kerr n'a pas eu énormément de réussite jusque-là en tant que coach de Team USA et il y a une pression importante sur ses épaules pour montrer qu'il peut connaître le succès dans un autre cadre que celui des Warriors. A en croire Frédéric Blaise, le coach le plus visible et actif du staff n'est pas Kerr, mais Erik Spoelstra. "Il est tout le temps à fond et a l'air en mission. Que ce soit pour les échauffements où il fait des passes et prend des rebonds comme si c'était la dernière possession, ou au moment des hymnes, jusqu' à la toute fin, c'est : mâchoire serrée, regard concentré, il est impressionnant. Kerr est plus dans l'analyse posée, il a essayé des choses dans les rotations. Pour ce qui est de la hiérarchie, il sait qu'il a les armes et je pense qu'il se moque des egos des uns et des autres : quand il faudra trancher pour le résultat, il le fera".
Aux Etats-Unis, d'aucuns doutent de la capacité de Steve Kerr à manager une équipe aussi clinquante. Il l'a déjà fait avec deux titres à la clé en 2017 et 2018, mais dans des circonstances différentes.
La hiérarchie de l'équipe
Comme on a pu le voir sur les derniers matches, LeBron James s'est détaché comme leader technique et moral de ce groupe. On l'avait un peu deviné depuis qu'il s'était posé en tête de gondole du projet et avait contacté presque un à un les autres gros poissons potentiels de cette équipe. Il l'a confirmé durant la préparation, avec des paniers importants et une forme physique optimale. "LeBron a rayonné pendant cette période. C'est un leader et les autres ont toute confiance en lui. Avec son niveau de jeu, son QI, sa force athlétique, s'il reste en forme, il sera LE joueur de Team USA. Il a montré des choses en attaque, en défense et est aussi en mode mentor par moments. Je l'ai trouvé vraiment impressionnant. Le voir comme ça à 39 ans, aussi fit et concentré, c'était dingue".
La présence du King ne devrait pas empêcher les autres cracks de s'exprimer, notamment Stephen Curry, même si le meneur des Warriors a alterné le chaud et le froid au niveau de la réussite. Anthony Edwards avait lui clamé avant la préparation qu'il pensait toujours être la première option de cette équipe, comme au Mondial 2023. Dans les faits, c'est plus compliqué, d'autant qu'il sortira du banc. "Je l'ai trouvé très brouillon", insiste Frédéric Blaise. Loin de ce qu'il a pu dire sur le fait qu'il revendiquait les clés du camion".
D'autres, comme Devin Booker et Jayson Tatum, ont déjà montré une très belle adaptabilité pour délaisser le rôle d'options principales qu'ils tiennent à Phoenix et Boston pour se fondre dans le collectif.
Le rôle de Joel Embiid
Joel Embiid avait promis d'être aussi dominant qu'en NBA. Pour le moment, même s'il est parvenu à parfois tirer son épingle du jeu, on reste un peu sur notre faim. On a davantage vu le pivot des Sixers s'exprimer dans des podcasts que s'épanouir dans le jeu FIBA. Les choses sérieuses n'ont pas encore commencé mais les premiers signaux ne sont pas forcément rassurants. "
Je trouve la paire Bam Adebayo-Anthony Davis super complémentaire. Qu'ils jouent ensemble ou en rotation c'est solide. Joel Embiid m'a semblé moins à l'aise. Il a montré de l'agacement envers lui-même, parfois envers les jeunes qui lui faisaient les passes à l'échauffement... J'ai l'impression que c'est peut-être celui du groupe qui aura peut être le plus de mal à accepter de ne pas être le go- to-guy", confirme Frédéric Blaise.
Le risque pour Team USA est d'avoir du mal à intégrer convenablement Joel Embiid et que cela gâte quelque peu la bonne ambiance qui règne dans le groupe pour le moment.