LeBron James : « une machine au rebond offensif »
14 rebonds offensifs sur les trois premiers matches de playoffs de sa carrière, Tristan Thompson est tout simplement phénoménal dans ce secteur de jeu. Pour se rendre un peu plus compte du côté « incroyable » de ce chiffre, il faut savoir que les Boston Celtics ont chipé 29 rebonds offensifs au total sur cette série. Bien évidemment, l’importance des possessions supplémentaires surtout lors d’un match de playoffs n’est plus à prouver, tous les détails ont une importance à ce stade de la compétition et les rebonds offensifs glanés par Thompson sont essentiels dans les victoires des Cavaliers. D’ailleurs, David Blatt ne se trompe pas en vantant les mérites de son joueur.« C’est mon meilleur système, a ironisé Blatt sur ESPN. C’est le système que j’utilise tout le temps : ‘Tristan, tu vas prendre le rebond offensif, tu ressors le ballon à trois points et nous allons marquer’. »[superquote pos="d"]"C’est mon meilleur système", blague Blatt sur Thompson.[/superquote]L’entraîneur des Cavaliers blague peut-être à ce sujet, mais cette action s’est déroulée à de nombreuses reprises lors de cette série face aux Celtics. Uniquement sur le Game 3, Thompson a pris deux rebonds offensifs décisifs dans les 3 dernières minutes de la rencontre, deux possessions supplémentaires qui ont permis aux Cavs de marquer 6 points avec 2 tirs à longue distance réussis par Kevin Love. Grâce à son énergie, son activité, le jeune intérieur a bien évidemment gagné les faveurs de ses partenaires et notamment de LeBron James.
« C’est une machine au rebond offensif. C’est vraiment démoralisant pour les adversaires quand un gars se bat de cette façon avec deux ou trois mecs sur le dos et qu’il parvient à avoir le ballon », a admiré LeBron James. « Il va continuer de s’arracher de cette façon à chaque possession jusqu’à que vous l’arrêtiez », a lâché Kyrie Irving.Le problème, c’est que les Celtics se sont montrés incapables de l’arrêter à l’intérieur. Avec 24 rebonds dont 14 offensifs, Thompson effectue un véritable chantier dans la raquette et il devrait poursuivre son œuvre de destruction lors du prochain match tant il domine les débats dans ce secteur de jeu.
Un rôle clairement défini
Malgré un temps de jeu limité (25 minutes en moyenne) et un rôle moindre au sein des Cavaliers à cause de la présence des superstars, Tristan Thompson a réussi à tirer son épingle du jeu. Pourquoi ? Car il a eu un rôle bien précis toute la saison qu’il accepte humblement.« C’est comme dans une entreprise, il y a des travailleurs, des concierges, un patron. Je vais être un concierge pour toujours, il n’y a rien de mal avec ça, tout le monde doit trouver sa place dans une entreprise. Ça ne me dérange pas de faire toutes ces petites choses, c’est comme ça qu’on peut gagner et être bon », a expliqué Thompson.[superquote pos="d"]"Je vais être un concierge pour toujours, il n’y a rien de mal avec ça."[/superquote]Sa mission n’est pas de marquer des points, ce n’est même pas d’être un redoutable défenseur, c’est avant tout le rebond. Avec 3,3 rebonds offensifs de moyenne cette saison, l’intérieur se place dans le top 8 de la ligue dans ce domaine (malgré un temps de jeu moindre que les autres intérieurs) et ce n’est pas un hasard si son rendement augmente même lors de ce début de playoffs. Il ne s’éparpille pas et ne craint pas de livrer une feuille statistique avec 0 point et 0 tir tenté (cf Game 2), il sait très bien que ce n’est pas son rôle au sein de l’armada des Cavs.
« Je fais simplement ce que je peux pour donner des possessions supplémentaires à mon équipe. C’est mon rôle ici, juste se battre sur les rebonds et tous les ballons perdus. Finalement, les choses ont été dans mon sens puisque j’ai été capable d’envoyer ce rebond vers Kevin pour le tir à 3 points », s’est réjoui Thompson après le Game 3.
"The Clean-up Guy"
Avec « seulement » 13, 8 et encore 8 points d’écart entre les deux équipes sur ces trois premières rencontres, il faut souligner l’importance des 14 rebonds offensifs (et donc des 14 possessions supplémentaires) de Tristan Thompson. Sans son apport, la série ne serait sûrement pas à 3-0 pour les Cavs. À l’heure de faire un premier bilan de la performance de ses hommes, David Blatt ne se trompe pas. Même si LeBron James, Kyrie Irving et Kevin Love répondent présents, l’impact de Thompson est également à souligner.« Il faut donner tout le crédit du monde à Tristan car il est constamment en train d’attaquer et de se battre dans la raquette sur toutes les possessions des deux côtés du parquet, il est prêt à faire le ‘dirty work’ et son envie d’avoir la balle pour nous donner des possessions supplémentaires est incroyable », a confié le coach de la franchise de l’Ohio.Ce n’est bien évidemment pas un hasard si le joueur de 24 ans a terminé 5éme du vote pour le titre de meilleur 6ème homme de l’année, son apport dans la second unit des Cavaliers est reconnu par tous. En fin de contrat cet été, il sera restricted free agent et devrait ainsi signer un juteux contrat avec la franchise après une saison convaincante dans ce rôle de back-up. En tout cas, pour sa première expérience en playoffs, il s’éclate et s’est même trouvé un nouveau surnom après l’épisode du concierge.
« On ne va plus m’appeler le concierge, il faut un truc du genre ‘the Clean-Up Guy’. Le truc du concierge est terminé, sans manquer de respect bien sûr, mais je préfère avoir ce surnom. Juste faire les petites choses. »Des petites choses qui deviennent rapidement essentielles lors des playoffs, des petites choses qui ont permis à Tristan Thompson de faire son trou au sein de l’armada de superstars des Cavs, des petites choses qui ont rendu l’intérieur indispensable aux bons résultats de sa franchise. Avec de telles performances en playoffs et un tel apport dans un rôle aussi précis, Thompson sera traité comme un prince par les Cavaliers l’été prochain et devrait se voir attribuer un salaire de 11 millions de dollars annuel (ne pas oublier l’explosion du salary cap). Et honnêtement, c’est mérité pour ce travailleur de l’ombre enfin dans la lumière.