Plus qu’un coup d’éclat, les 41 points de Trey Murphy III sont un symbole. Le symbole de sa progression fulgurante, un an après son précédent record en carrière. Le symbole, aussi, de l’avenir radieux qui se présente devant la pépite de 22 ans des New Orleans Pelicans.
La dernière fois que Murphy avait pu prendre 20 tirs remontait à un an et un jour en arrière. Au 11 mars 2022, précisément. En l’absence de Zion Williamson et de Brandon Ingram, il avait alors profité de l’opportunité pour inscrire un nouveau record personnel, en sortie de banc. Avec 32 points à 12-20 au tir, dont 7-12 à trois points, il avait déjà choqué son monde à l’époque, malgré la défaite face aux Hornets.
Comme pour un checkup annuel, l’ailier s’est présenté dans les mêmes conditions, dans la même salle, pour prendre exactement le même nombre de tirs. Toutefois, cette fois-ci, le bilan est encore meilleur.
Il y a les 41 points, bien entendu, avec une efficacité un peu au-dessus (13-20 au tir, dont 9-14 à l’extérieur). Il y a la victoire, aussi, face à un concurrent direct dans une course au playin très serrée. Et puis il y a le statut, pour finir. Cette fois-ci Trey Murphy III n’a pas eu à commencer le match sur le banc.
« Trey a été incroyable », a salué son coach, Willie Green, après la rencontre. « C’est un créateur de tir et il réalise une année incroyable. Je suis extrêmement fier de lui. »
Trey Murphy III, l’année de la révélation
Cette saison, il y a en fait assez peu de matches que le 17e choix de la draft 2021 n’a pas commencés. Le total s’élève pour le moment à 14. Pour sa deuxième année en NBA, il a clairement pris une nouvelle dimension, passant notamment de 13,9 à 29,7 minutes de moyenne. Ce gain de confiance est la conséquence logique de sa progression dans tous les domaines du jeu.
Murphy est le parfait archétype de 3-and-D, rôle dans lequel il excelle. Lorsque l’équipe est au complet, il est plus ou moins relégué en bout de chaîne. 97 % de ses tirs à trois points, sa spécialité, lui sont directement servis par un coéquipier d’après Cleaning the Glass.
À près de 40 % de réussite à l’extérieur cette saison, l’ailier est létal dans ce domaine. D’autant plus que le sniper n’hésite pas à déclencher à quelques mètres de la ligne. Sa superbe portée élargit le terrain et inquiète les défenses. Défensivement, ses 2,06 m de haut et son envergure de 2,13 m de large s’avèrent très gênants pour ses adversaires.
« Je veux simplement qu’il déclenche derrière l’arc. S’il est ouvert, qu’il reçoit la balle et qu’il a ne serait-ce qu’un minimum d’espace, il doit être prêt à dégainer », expliquait l’entraîneur des Pelicans avant le début de la saison.
Mais Trey Murphy III est plus qu’un 3 et un D. Il l’a d’ailleurs montré à tous au Slam Dunk Contest, dans lequel il a été le seul joueur NBA au niveau — mais tout de même en dessous de Mac McClung. Il fait notamment parler cet athlétisme lorsqu’il drive vers le panier, ce qu’il réussit plutôt bien quand il a l’occasion de punir les closes out.
Cette dimension physique, en prenant en compte sa taille, lui permet de s’imposer de temps à autre au rebond pour placer un putback. Et cela va de soi, avec toutes ces qualités et une certaine rapidité, Murphy est également très impactant en transition. Beaucoup de choses qu’il n’était pas en mesure de faire ou de montrer l’année dernière, dans un rôle inférieur, et qui caractérisent sa belle progression.
Les Pelicans à l’épreuve des absences de Zion Williamson et Brandon Ingram
Une pièce primordiale pour les Pelicans
L’ailier s’est ainsi imposé comme un rouage essentiel de son équipe. Il en est l’un des meilleurs tireurs avec CJ McCollum, seul autre membre de l’effectif avec plus de deux tirs primés par rencontre. Il en est aussi le ciment, des deux côtes du terrain. Peut-être plus important encore dans cette saison difficile, il sait parfois hausser le ton quand cela se montre nécessaire.
Cette montée en puissance bénéficie autant à lui qu’aux Pelicans. Sur ses performances à 20 points ou plus, ces derniers ont remporté neuf matches et n’en ont perdu qu’un. Quand il tente au moins sept tirs extérieurs, ce qui est plus fréquent, New Orleans affiche un bilan de 14-6. Signe que lorsque le sophomore est en forme, cela change tout pour le collectif.
Tout ce qui lui manquait encore pour confirmer ce grand pas en avant, c’était un match référence. Ses 22 points à 8-8 au tir, dont 4-4 à longue distance, dans une victoire contre les Mavericks au mois d’octobre auraient peut-être pu faire l’affaire. Ces chiffres flirtent avec la perfection, après tout. Mais ils sont clairement moins marquants qu’une soirée au-dessus de la barre symbolique des 40 points.
Dans son contrat rookie pendant encore deux ans, Trey Murphy III apparaît comme l’un des joueurs les plus rentables de la ligue. Son niveau excède largement son salaire de 3,2 millions cette saison, passant à 3,6 en 2023-2024, puis 5,2 en 2024-2025. Les Pelicans — qui l’ont drafté avec un pick récupéré à Memphis — ont trouvé la perle rare, une de plus.
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