Gagnant : Oklahoma City Thunder
Sam Presti doing work, again. Sans forcément faire un move de grande envergure – OKC disposait de quatre choix au premier tour et d’un nombre incalculable de picks pour essayer de mettre sur pied un transfert majeur – le GM a tout de même réussi un très joli coup en faisant venir Gordon Hayward. Le tout sans céder aucun first round (deux seconds tours) ni aucun joueur important de la rotation de Mark Daigneault (Davis Bertans, Tre Mann et Vasilije Micic ont rejoint les Hornets).
Hayward, 33 ans, bientôt 34, n’a plus joué depuis fin décembre en raison d’une blessure au mollet. Ses pépins de santé récurrents constituent le plus gros point d’interrogation autour de l’ancien All-Star. Dans le pire des cas, il ne sera pas disponible pour le Thunder mais, encore une fois, la franchise n’a sacrifié que des atouts mineurs et des joueurs peu utilisés.
En revanche, s’il revient à 100%, c’est une pioche très intéressante en vue des playoffs. L’ancienne star du Jazz est un basketteur polyvalent capable de scorer et de créer du jeu sans être une cible en défense. Il pourrait devenir le point d’ancrage offensif de la deuxième unité du Thunder, sachant que le banc représentait le principal sujet d’inquiétude concernant Oklahoma City dans l’optique des playoffs.
Plus adroit que Josh Giddey, il est même tout à fait possible que Gordon Hayward termine les matches au côté de Shai Gilgeous-Alexander, Jalen Williams, Luguentz Dort et Chet Holmgren. Un lineup complémentaire et très talentueux sur le papier. Ce trade peut en théorie aider le Thunder à passer un cap supplémentaire dès cette saison – en visant clairement les finales de Conférence – et ne représente aucun risque sur l’avenir puisque le vétéran sera libre en fin de saison.
Si ça se passe bien, l’organisation peut même lui proposer un nouveau deal sur deux ou trois ans (la dernière en option par exemple) pour un montant inférieur aux 31 millions qu’il touchera jusqu’en juillet.
Le Thunder et les Knicks ont fait des gros coups
Gagnant : Joel Embiid
Mais qu’est-ce que Joel Embiid peut bien avoir à faire là-dedans ? C’est simple. Le transfert effectué par les Sixers jeudi soir laisse penser que le pivot camerounais pourrait bel et bien revenir avant la fin de la saison. Trois seconds tours de draft (mais aussi Furkan Korkmaz et Marcus Morris) ont été sacrifiés pour récupérer Buddy Hield. Un joueur dont le profil collerait parfaitement au côté du MVP.
Alors pourquoi ça profite à Embiid ? Parce que Daryl Morey n’aurait probablement pas fait un « win now move » s’il était d’ores-et-déjà acquis que sa superstar ne rejouerait pas cette saison. Le joueur sera réévalué dans un mois et il existe donc un espoir qu’il puisse être remis d’ici les playoffs. Dans ces cas-là, Hield est un atout intéressant de par sa capacité à mettre des trois-points (38% derrière l’arc en 7 tentatives par match).
Perdants : Chicago Bulls
Mais que fait Arturas Karnisovas ? Le dirigeant lituanien donne parfois l’impression de laisser son équipe s’enliser dans la médiocrité sans réagir, en observant de loin sans prendre aucune décision. Les Bulls n’ont effectué aucun transfert depuis août 2021 !!!! Des mois et des mois d’inactivité (au-delà des signatures) alors que l’équipe semble aller nulle part.
Une reconstruction incomplète en février paraissait de toute façon impossible puisqu’il y a presque « trop » de joueurs à échanger pour vraiment tanker. Surtout, les Wizards, Hornets et Pistons sont tellement mauvais qu’il est impossible de rejoindre les bas-fonds de la Conférence Est. Mais Chicago aurait pu anticiper l’intersaison en se séparant au moins d’un ou deux joueurs convoités comme Alex Caruso – qui aurait pu rapporter au moins un ou deux choix au premier tour – et Andre Drummond.
Du coup, les taureaux vont jouer le play-in, éventuellement un premier tour de playoffs et continuer à s’enfoncer dans le ventre-mou de la Conférence Est. Blah.
Gagnant : Evan Fournier
En espérant qu’il soit coupé par les Pistons et puisse rejoindre une équipe un peu plus ambitieuse où il pourra contribuer en sortie de banc. Et encore. Peu importe en fait. Tout ce qui compte, c’est qu’Evan Fournier est presque libre après avoir été mis au placard par Tom Thibodeau pendant un an et demi. Les Knicks l’ont enfin libéré et l’arrière tricolore doit maintenant jouer des matches, engranger des minutes et se mettre doucement en rythme pour les Jeux Olympiques de Paris.
Gagnant… ou perdant ? Killian Hayes
Lui aussi, est libre. Littéralement. Les Pistons l’ont coupé mais ça ressemble à un commun accord avec le jeune joueur, qui n’a jamais su s’imposer à Detroit. Le septième choix de la draft 2020 conclut son passage dans le Michigan avec 8,1 points et 5,2 passes en 210 matches. Il n’a pas ridicule. Loin de là. Sa maladresse lui a fait défaut (38% aux tirs) mais son playmaking et sa défense sont des qualités qui méritent une seconde chance en NBA. En espérant qu’une franchise (Utah ? San Antonio ?) teste le meneur de 22 ans.
Deadline NBA : Tous les trades et infos
Gagnants : New York Knicks
On va finir par s’y habituer. Les Knicks ont été gérés avec les pieds (ceux de James Dolan) pendant des années mais ils ont retrouvé de la stabilité. Ils incarnent même presque un modèle à ce stade. Après avoir fait venir OG Anunoby en décembre – un trade qui a propulsé la franchise dans le top-3 de la Conférence Est – Leon Rose et ses assistants ont encore réussi deux jolis coups le soir de la deadline.
Bojan Bogdanovic et Alec Burks, deux vétérans de qualité capables de rester sur le terrain et se montrer performants en playoffs, débarquent sans que New York ne cède le moindre premier tour de draft (comme ça avait déjà été le cas lors du transfert d’Anunoby). Les Knicks se sont débarrassés de joueurs qui n’entraient pas dans les plans de Tom Thibodeau (Malachi Flynn, Ryan Arcidiacono, Evan Fournier), de Quentin Grimes et de deux seconds tours. C’est fort.
Les deux recrues new-yorkaises tournent à plus de 40% à trois-points cette saison. Elles vont apporter immédiatement en attaque et sont susceptibles de soutenir un Jalen Brunson parfois esseulé de ce côté du terrain. Surtout en l’absence de Julius Randle. Les arrivées de Bogdanovic et Burks tombent à point nommé puisque la franchise de la grosse pomme est justement privée de plusieurs cadres. Ils vont pouvoir de suite combler un vide.
C’est aussi le point d’interrogation autour de ces trades : les Knicks vont avoir très peu de temps pour développer une alchimie avec beaucoup de nouveaux. La fin de saison approche et Anunoby tout comme Randle vont manquer encore plusieurs semaines. Thibodeau devra rapidement déterminer sa rotation une fois son équipe au complet. On verra quel rôle il donne à Bogdanovic, un joueur pas forcément réputé pour sa défense.
Les Knicks ont aussi encore suffisamment d’atouts pour essayer de partir à la pêche au gros poisson pendant l’été. New York est à nouveau une destination attrayante pour n’importe quelle superstar mécontente qui souhaite quitter son club.
Perdant : LeBron James
Les coups de pression, les tweets, les messages subliminaux et les déclas mystérieuses d’après match n’ont rien changé. Les Lakers n’ont pas réalisé le moindre trade jeudi et ils vont donc conserver le même effectif. LeBron James sait sans doute que ce groupe ne peut pas faire de miracle. Et le temps presse pour le joueur de 39 ans. En revanche, en gardant le même groupe, les Angelenos auront trois picks à échanger lors de la prochaine intersaison. Et donc des arguments pour renforcer l’effectif.
Perdants… enfin, a priori : Dallas Mavericks
Les Mavericks ont cédé un swap 2030 (aux Spurs) pour pouvoir signer Grant Williams. Puis ils ont sacrifié un swap 2028 (au Thunder) et un premier tour 2027 (protégé uniquement top-2) pour bazarder ce même Williams, tout comme Seth Curry et Richaun Holmes dans deux trades différents pour faire venir PJ Washington et Daniel Gafford. Deux joueurs de 25 ans qui apporteront un peu de dynamisme à l’équipe.
Ce n’est pas mal mais… est-ce que Dallas est vraiment plus fort aujourd’hui ? Et même si c’était le cas, est-ce que l’équipe est vraiment plus forte au point où ça valait le coup de sacrifier autant d’assets sur les saisons qui suivront la potentielle free agency de Luka Doncic ? Le Slovène peut tester le marché dès 2026. Ou demander son trade.
Si le scénario catastrophe venait à se produire, Dallas n’aurait aucun contrôle sur ses tours de draft jusqu’en 2030. Sans aller jusqu’à imaginer le pire, Washington Jr et Gafford vont probablement s’illustrer en attaque avec Doncic mais il est difficile d’évaluer leur potentiel réel alors qu’ils jouaient pour des équipes très faibles.