Luol Deng : « Tôt ou tard, les rumeurs vont s’avérer justes »

Luol Deng est prêt pour un éventuel transfert.

Luol Deng : « Tôt ou tard, les rumeurs vont s’avérer justes »
En stage de préparation à Houston (Texas) avec l’équipe nationale de Grande-Bretagne pour les Jeux Olympiques de Londres qui débutent -pour le basket-le 29 juillet prochain  et alors que des rumeurs de transferts commencent à se faire entendre autour du All Star anglais (Speedy Claxton, désormais scout pour les Warriors, était d’ailleurs présent au dernier entrainement de l’équipe nationale anglaise au Toyota Center), Luol Deng se dit prêt à accepter l’éventualité d’un départ contraint de la franchise de l’Illinois prochainement via un échange :
« Je pense qu’à un certain égard, il y toujours un peu de vérité derrière les rumeurs. Mais en tant qu’athlète, si vous êtes pris dedans, vous perdez véritablement votre temps parce-que c’est quelque chose que vous ne pouvez pas contrôler.  Si ce n’est pas vrai, un GM pourrait toujours venir et démentir. Mais si un GM ne vient pas pour le dire, c’est qu’il y a probablement des pourparlers.  Pour autant que je veuille rester dans l’équipe –j’adore Chicago, j’adore les Bulls- je sais également que d’un côté, c’est un business. Tôt ou tard, les rumeurs vont s’avérer être justes», a-t-il expliqué à Ian Whittell, d’ESPNChicago.com.
Cependant, le longiligne ailier ne dit éprouver aucun ressentiment contre le GM des Bulls, John Paxson, ou bien le front office de la franchise :
« Si j’étais un GM, j’achèterais également des joueurs un peu partout. J’aurais à montrer que je fais quelque chose. Beaucoup de GM ne font pas que s’asseoir, ils essaient des options. »
Et préfère voir le côté positif d’un éventuel échange :
« Moi, j’ai toujours dit qu’il a deux choses lorsqu’un trade arrive –si je devais être mis de côté par une équipe et que personne ne me choisissait, ce serait probablement la pire des choses. Mais à chaque fois que vous entendez votre nom dans un échange, ça veut dire que quelqu’un, de l’autre côté, vous veut. »
L’élément principal motivant une éventuelle décision des Bulls ne serait pas tellement la fin de saison douloureuse de Chicago et l’élimination au premier tour des playoffs contre Philadelphie (2-4), dans une série pendant laquelle Deng n’aura pas véritablement réussi à sortir la tête de l’eau (14 points, 8.3 rebonds et 1.5 passes). Ce serait plutôt le refus du joueur d’origine soudanaise de s’aligner sur la volonté des Bulls lui demandant de rater les Jeux Olympiques afin de soigner une blessure du poignet contractée plus tôt dans la saison. Lors d’un entretien de fin de saison, Luol Deng avait en effet clairement fait savoir aux Bulls qu’il ne priverait la sélection nationale anglaise de sa présence pour rien au monde, quitte à repousser une éventuelle opération au début de la prochaine saison NBA. Mais là encore, il préfère ne pas croire à l’éventualité d’une riposte à sa décision :
« Je n’y crois pas. Moi et (coach Thibodeau) avons une relation très proche. J’ai parlé à Gar (Forman-le GM), j’ai parlé à Paxson (John, le vice président des opérations basket) et c’est l’une de ces choses qu’il ne faut même pas évoquer. Il fait son travail. Pour autant que je joue au basketball, que je m’entraine, je fais mon boulot. Il faut juste laisser aller. Si ça doit se faire, ça doit se faire. A la fin, il n’y a pas de ressentiment et je ne suis pas un gamin de 21 ans qui sera vexé par tout ça. Je comprends l’enjeu. Je ne voudrais pas me voir jouer (les Jeux) non plus. Pax est un athlète et, comme l’athlète qu’il était, Pax comprends que je veuille jouer. Mais comme General Manager, c’est son travail d’essayer de mettre en place en équipe en bonne santé et prête pour la saison prochaine. Je comprends les deux côtés. Mais tout ça relève d’une blessure arrivée au mauvais moment. J’essaie juste de faire comprendre aux gens que j’irai bien. »
Si le dénouement de cette histoire devrait arriver en même temps que la draft, ce vendredi, il faut néanmoins surement souligner ici la volonté d’un joueur refusant de plier au diktat, trop souvent décisif, d’une franchise n’évaluant que ses propres intérêts financiers. Car en faisant le choix d’honorer le maillot de sa patrie d’adoption dans des Jeux Olympiques où la Grande-Bretagne ne compte véritablement pas faire de la pâle figuration, Deng, de toute façon peu enclin à respecter les codes (il avait osé arborer ce t-shirt lors du dernier all star game, ce qui lui avait déjà valu certaines critiques), montre encore une fois que si la NBA est un business avant tout, le business n’est finalement pas tout.