Avec 6 défaites consécutives et un bilan de 13-18, les Toronto Raptors affichent actuellement un niveau inquiétant. Inquiétant pour eux, beaucoup moins pour leurs adversaires. Leurs résultats poussent à questionner la viabilité du projet en place et réveillent les rumeurs de transferts.
Cette nuit, en allant chercher la prolongation contre les Sixers, la franchise canadienne n’est pas passée loin de mettre un terme à sa série de défaites. La rencontre reste néanmoins une caricature de ce que sont les Raptors depuis le début de l’année. Elle met en exergue les maux de l’équipe et les faiblesses du roster, qui paraissent de plus en plus claires.
Pascal Siakam et ses 38 points ont dû, une fois de plus, porter la majorité de la charge offensive de l’équipe. En ajoutant à cela ses 15 rebonds et ses 6 passes, on comprend rapidement que l’ailier fort de Toronto a réalisé une très belle prestation. Mais alors qu’il était très certainement le meilleur joueur du match, son équipe a fini par s’incliner.
Parmi tous ses coéquipiers, on note que seuls OG Anunoby et Chris Boucher ont dépassé la barre des 10 points. En respectivement 40 et 30 minutes, leur performance est encore loin de l’exploit. Alors que dire de celle de Fred VanVleet ? Le guard, All-Star l’année dernière, a terminé la rencontre avec 9 points et 6 passes, en 41 minutes de jeu et à 3-15 au tir, dont 2-11 à trois points.
Ce manque d’adresse dramatique, certes en dessous de ses moyennes, n’est pas la simple affaire d’une soirée difficile. VanVleet tourne à 37,9% au tir et 32,4% de loin depuis le début de l’exercice. Un problème de taille, qui touche tout le roster.
À vrai dire, aucun joueur en dehors de Siakam ne fait véritablement une bonne saison sur le plan offensif. Il est d’ailleurs le tireur le plus précis de l’effectif parmi les joueurs à plus de trois tentatives à trois points, avec 34,9% de réussite derrière l’arc. Collectivement, les Raptors sont la pire équipe de la ligue à trois points, à égalité avec les Hornets avec 32,4%. Au tir global, ils sont troisièmes en partant du bas du classement.
OG Anunoby, de retour de blessure, avait une bonne excuse hier soir. Excellent défenseur depuis le début de la saison, il est l’une des rares éclaircies du groupe. Le sentiment général laissé par cet effectif demeure cependant celui de la déception.
Offensivement, rien ne fonctionne vraiment à l’exception des pertes de balles très contrôlées et des rebonds offensifs pris par les intérieurs. Une situation terrible pour une équipe qui sort d’une si bonne saison régulière l’année dernière. Que se passe-t-il à Toronto ?
Faut-il faire exploser les Raptors ?
Dans la mesure où la franchise est pour le moment mieux placée pour entrer dans la course à Victor Wembanyma que dans la course au titre, de nombreux observateurs se demandent si elle devrait tanker ou même transférer ses vétérans. Une solution radicale, mais peut-être pas si absurde.
Les Raptors disposent actuellement de joueurs très intéressants qui pourraient leur permettre de lancer une reconstruction. Le très prometteur Scottie Barnes constitue, de plus, déjà une base à partir de laquelle le front office peut commencer à construire. Cependant, il est encore trop tôt pour parler de casser l’effectif.
La cote de Pascal Siakam est certes très élevée, mais Masai Ujiri a montré par le passé son attachement au groupe actuel et sa volonté de mener son projet différemment. Fred VanVleet fait office de cible plus crédible, mais tout dépendra probablement des offres de la concurrence. Si l’un des cadres doit partir, ce sera certainement en échange d’une contrepartie conséquente.
Est-il l’heure de bousculer ce collectif pour qu’il se reprenne en main ? Clairement. De là à tout faire sauter à la Sam Presti ? La réponse est loin d'être aussi évidente et ne serait pas vraiment en adéquation avec l’identité de la franchise. Nous ne pouvons que naviguer à vue dans l’épais brouillard qu’est la saison de Toronto.