Dans une rencontre à l'atmosphère suspecte et où les deux équipes ont longtemps donné l'impression de lever le pied pour éviter de l'emporter, l'équipe de France est finalement sortie vainqueur de son duel face à la Serbie (76-75). Un succès qui permet aux Bleus de valider leur qualification pour le tour suivant mais qui les obligera à croiser la route de Team USA avant la finale. Auteur d'un énorme shoot à 3-points qui a scellé le sort des Serbes à 30 secondes du buzzer final, Tony Parker est revenu sur l'étrange ambiance qui a entouré le match tout en rappelant que ce précieux succès était avant tout synonyme de qualification pour lui et sa bande.
« C'est toujours difficile mais le plus important, c'est qu'on a gagné le match. La Serbie est un prétendant à une médaille, c'est une victoire, on prend», a expliqué TP à L'Equipe quant à la la manière dont les tricolores avaient abordé ce match à l'enjeu si particulier.«De tout façon, l'objectif n°1 est de de se qualifier, d'avoir le contrôle de notre avenir. C'est ce qu'on a fait ce soir.»
Un sentiment partagé par Vincent Collet, satisfait que son équipe ait décidé de ne pas s'aventurer dans de douteux calculs dans l'espoir d'éviter l'ogre américain avant une éventuelle finale.
«L'éthique, c'est important, nous sommes aux jeux Olympiques », rappelait le sélectionneur national après la victoire des siens.« Elle a été respectée, on a pu le voir lors du dernier quart-temps, à la façon dont la Serbie a mené et comment elle a réagi par la suite. Leurs joueurs et les nôtres ont fait les efforts qu'il fallait. Notre défense n'a plus rien à voir avec le premier match contre l'Australie. L'équipe met beaucoup plus de pression sur le ballon et a vraiment envie de s'améliorer. Notre équipe est de retour.»
Et s'il rêvait de terminer sa carrière en bleu par une finale olympique face à Team USA, le meneur des Spurs se réjouit désormais de voir son équipe monter en puissance après une préparation poussive. Il se félicite également que ses coéquipiers aient finalement choisi de jouer le coup à fond contre la Serbie pour valider leur qualification pour les quarts de finale.
«Oui, bien sûr, et on avait dit "on joue" », confie Tony Parker lorsqu'on lui demande si les joueurs de l'équipe de France ont évoqué l'idée de lever le pied pour terminer quatrième de leur groupe.« Le plus important était de se qualifier. Tu ne sais jamais ce qui peut arriver dans le basket. Tu peux faire un match contre le Venezuela où ils font zone pendant quarante minutes et où tes shoots ne rentrent pas. On n'était pas qualifiés avant ce match. Après, c'est vrai que tout le monde n'a pas le même avis. Il y a eu une décision de l'équipe et on est allé chercher cette victoire.»
Un succès arraché sur un coup d'éclat du patron des Bleus qui a longtemps s'économiser avant de retrouver son instinct de compétiteur dans les toutes dernières secondes.
« J'étais mimolette... Voilà, c'est comme ça. Je sais que le coach ne voulait pas me faire jouer trente-cinq minutes, le plus important c'est le quart de finale. Mais bon, je suis compétiteur. T'as la balle de match en main, je ne vais pas shooter un air-ball exprès.»