"En équipe de France, tous mes coaches m'ont appris des choses. Il n'y en a pas un au-dessus des autres. Par contre, le plus mauvais, je peux te le dire, c'est Michel Gomez. Tu peux l'écrire en gros. Je n'ai jamais vu ça..."La classe ! Pour rappel, Michel Gomez avait (re)pris les rênes de la sélection en 2008 dans des conditions assez dingues, alors que les Bleus devaient passer par un tournoi de qualification pour prendre part à l'Euro 2009. Après un Euro 2007 raté, Claude Bergeaud, devenu bouc-émissaire de la fédération et de son président, Yvan Mainini, avait été poussé à la démission. Une commission qui s'était avérée être une quasi-arnaque avait été créée pour réfléchir au profil du sélectionneur. Au final, pour contrer la candidature d'Antoine Rigaudeau et pour garder la main face au monde pro, la FFBB avait sorti de son chapeau Michel Gomez, qui n'avait plus officié au très, très haut niveau depuis des lustres. C'était d'autant moins un cadeau que la Gomme a dû faire face à de nombreuses défections. Alors certes, si nous n'étions pas dans les vestiaires, Gomez a semblé souvent dépassé par les événements. Ses choix ont plus que dérouté, notamment celui de ne pas titulariser Parker face à la Belgique. Mais TP n'aurait-il pas pu faire moins violent comme saillie, et notamment se remémorer le contexte qui avait amené un coach quasiment à la retraite - et qui n'avait rien demandé - à la tête de l'EDF ? Surtout que Parker, qui affirme pourtant être un "student of the game" dans cette interview, aurait pu se souvenir de ses cours d'histoire et, du coup, montrer un peu plus de respect à celui qui a été l'un des plus grands coaches de l'histoire du basket français, quand bien même son 2ème passage à la tête de l'EDF a été médiocre. Cinq fois champion de France avec le CSP et Pau, vainqueur de la Coupe des Coupes en 1988, finaliste de la Korac en 1987 ou encore troisième lors du Final Four de Saragosse en 1980, Gomez a marqué le coaching français, comme nous le confiait Jacques Monclar lors du grand entretien qu'il avait accordé à REVERSE (REVERSE#16) :
"REVERSE : Tu disais que Gomez avait été novateur, qu’est-ce qu’il a apporté au coaching ? JM : La notion de collectif, d’adaptation à l’attaque adverse, le scouting, pas mal sur les étirements, l’impact physique, même si André Buffière avait déjà un préparateur physique dans les années 70. Pierre Dao aussi était un novateur, le jeu de transition, les défenses tout-terrain, les boîtes, etc. Mais Michel a bien su cerner les évolutions de la fin des années 80 et du début des années 90."Alors, peut-être que TP a de bonnes raisons de vouloir régler un compte avec Gomez, peut-être que ce dernier n'a pas été bon en 2008, mais on se demande quand même si Tony n'aurait pas gagné à être plus élégant, moins violent et à se souvenir du contexte...