À la mi-temps, le Frost Bank Center s’est plongé dans l’obscurité. Les projecteurs se sont alors braqués sur l’invité d’honneur : Tony Parker. Le Français de 41 ans était célébré ce dimanche pour son intronisation au Hall of Fame, quatre mois auparavant.
« C’était super sympa de célébrer [mon entrée au Hall of Fame] en août. Mais c’est encore plus spécial de le faire avec vous ce soir », a-t-il lancé aux fans après une courte vidéo lui rendant hommage. « Je suis très nostalgique ces derniers temps. Vous êtes de loin les meilleurs fans du monde. Vous m’avez adopté, je me sens chez moi à San Antonio, et je m’y sentirai toujours chez moi. »
En 17 saisons à San Antonio, le natif de Bruges (Belgique) s’est hissé parmi les plus grandes icônes de la ville. Il a écrit l’histoire de la franchise avec quatre titres NBA et un trophée de MVP des Finales en 2007. À la pause, le public est donc exceptionnellement resté à sa place, debout, pendant que le maillot de Parker retrouvait le plafond de la salle orné d’une nouvelle inscription : « Hall of Fame ».
L’organisation des Spurs a souhaité en faire une soirée spéciale. Dès l’entrée de l’arène, devant les marches menant au parquet, une inscription : « Tony Parker Hall of Fame », flanquée de deux photos du meneur. À l’intérieur, les spectateurs affichaient un T-shirt commémoratif. Les enceintes vibraient à la musique d’Édith Piaf, ajoutant une touche de nostalgie française avant que le début de la rencontre.
Tout n’était pas parfait à cet égard. Lorsque « TP » a quitté le terrain, la franchise a commis une maladresse en lançant la chanson « Ne reviens pas » de Gradur et Heuss L’enfoiré. Une surprise, d’autant plus que les paroles — « Non, ne reviens pas. Prends tes affaires, rentre chez toi » — n’étaient pas tout à fait adaptées à l’instant. Loin de vouloir faire passer un quelconque message, le DJ, séduit par la mélodie, ignorait simplement le sens de ces mots.
« C’est ma raison de vivre » : Une soirée mémorable pour Victor Wembanyama et les Spurs
De Victor Wembanyama à Tony Parker, un passage de témoin
L’arrivée récente d’un Français, nouveau visage de la franchise, amplifiait certainement l’importance de l’événement. « Nous aimons nos Français », glissait Mark Burnett, fan inconditionnel des Spurs. Il arborait pour l’occasion le maillot de Tony Parker et une veste en hommage à son entrée au Hall of Fame, cachant ses tatouages des signatures de Parker et Wembanyama, entre autres joueurs des Spurs. « Je me devais d’être là, pour soutenir TP et montrer à Wemby ce qui l’attend. »
Victor Wembanyama, détaché de ces festivités, n’a pas assisté à la cérémonie. Le rookie était déjà bien occupé par la lourde défaite de son équipe face aux Pelicans (110-146). « Je pense que je la regarderai après », a-t-il précisé. « C’est énorme pour un basketteur, et encore plus quand c’est un Français. Ça rend fier, bien sûr, et ça donne encore plus envie de marquer l’Histoire. »
Victor Wembanyama sur la cérémonie en hommage à Tony Parker : « C’est énorme pour un basketteur, et encore plus quand c’est un Français. Ça rend fier, bien sûr, et ça donne encore plus envie de marquer l’Histoire. » pic.twitter.com/sxk2IpOCIV
— Benjamin Moubèche (@BenjaminMoubech) December 18, 2023
Avant le début du match, le joueur a cependant reçu un cadeau spécial. Depuis le début de la saison, Salvador Stein III et son fils de 11 ans tentaient de faire parvenir à Wembanyama une paire de chaussures, portées et signées par Parker en 2001, durant sa saison rookie. « C’est son année rookie, ce sont les chaussures de rookie de Tony Parker, et je veux qu’il fasse une bonne saison rookie », expliquait Sal IV, le fils, le 16 octobre, avant un match de pré-saison contre les Rockets.
Par un heureux concours de circonstances ou un clin d’œil du destin, le présent a finalement trouvé son destinataire ce dimanche, deux mois plus tard. L’intérieur quittait le terrain, s’engouffrant dans le tunnel menant aux vestiaires, lorsque le père l’a interpellé : « Wemby, il a un cadeau pour toi ! ». L’athlète, sourire aux lèvres, s’est alors retourné pour prendre les chaussures.
« Nous avons amené les chaussures à chaque match, dans l’espoir de les lui donner », a confié Salvador, qui espère que Victor Wembanyama pourra devenir pour son fils ce que Tim Duncan incarne pour lui. « Aujourd’hui était une journée spéciale, car nous célébrions Tony Parker. Je suis ravi, en extase, que mon fils ait pu lui offrir quelque chose qui lui rappellera toujours Tony Parker. »
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