« Oui, c'est beaucoup de matches, beaucoup de chemin. » reconnaît TP.A seulement 32 ans, Tony Parker pourrait bientôt se hisser en tête de ces classements. Mais pour l'heure, sa priorité est ailleurs : le célèbre meneur de San Antonio entend disputer une troisième finale NBA consécutive. Et la gagner. Le plus beau clap de fin qu'il puisse offrir à ses potes de toujours, Tim Duncan et Manu Ginobili, avec qui il forme le « Big Three » des Spurs.
Un rythme effréné
Problème : en ce moment, TP n'est plus TP.« Je ne suis plus le même depuis que je suis revenu, et cela m'inquiète » dit-il lui-même.En cause : une adresse en berne. Des statistiques qui s'évaporent. Des performances insuffisantes, depuis son retour de blessure, le 6 janvier dernier, après avoir manqué douze matches de compétition. Surtout, une blessure qui a laissé des traces : avant celle-ci, Tony Parker tournait à 16,2 pts par match. Un chiffre passé depuis à seulement 13,8 pts. Du jamais vu chez le Français, sauf lors de sa saison rookie (9,2 pts)... Autre élément : son temps de jeu, lui aussi en baisse. Car avec 28 minutes par match, Tony Parker n'a jamais joué aussi peu. Même lors de sa première saison dans la grande ligue.
« J'ai traversé beaucoup de défis difficiles dans ma carrière. Mais aujourd'hui, c'est le pire. » lance-t-il.Le Français paie-t-il le rythme effréné qu'il a toujours connu ? Oui, répondent certains. Notamment un scout qui s'est confié à Yahoo ! Sports :
« Il a beaucoup joué durant les deux dernières années et il est l'un de ces joueurs qui se reposent seulement s'ils sont blessés. Il n'a pas réussi beaucoup de layups et de shoots dans la raquette comme il le faisait par le passé. Ses assists sont aussi en baisse. Son équipe ne shoote plus aussi bien que ce à quoi on a été habitués. »
Un navire coule
Là est bien le problème : les hommes de Gregg Popovich connaissent un naufrage collectif. Tony Parker n'est pas au niveau. Les autres non plus. Kawhi Leonard n'a jamais été aussi peu adroit au shoot (44% de réussite, dont 32% à trois-points). Pire, l'adresse de l'équipe est seulement la treizième de la ligue. Trop loin, pour des champions en titre. Avec TP dans leurs rangs, les Spurs ont même enregistré quatre défaites consécutives. L'heure est grave, à San Antonio, où le bilan est de 36 victoires pour 23 défaites.« C'est difficile parce que l'équipe entière souffre et je souffre. C'est une période difficile. » reconnaît ainsi Tony Parker.Mais ce dernier ne décourage pas. Reste motivé. Et rêve (encore) de titre. Car s'il y a une hypothèse que l'on peut écarter pour expliquer les résultats des Spurs, c'est bien la lassitude. Le sentiment d'avoir atteint tous ses objectifs. Le manque d'envie de réaliser aujourd'hui ce que l'on a déjà fait hier.
« Nous essayons toujours de nous améliorer. Si j'étais satisfait, j'aurais arrêté à 29 ans. » « On veut aller jusqu'aux finales pour la troisième année consécutive. Ce n'est pas seulement un retour. C'est une troisième fois en finales. C'est difficile. Nous sommes allés en finale de conférence les trois dernières années, et sept fois en treize ans. »
Un retour précoce ?
Tony Parker le sait plus que quiconque : ce qui compte, ce sont ses performances en playoffs. Alors pourquoi ne pas avoir pris davantage de temps pour récupérer suite à sa blessure ? Afin d'aider son équipe à ne pas se noyer dans le rude Conférence Ouest ? Sans lui, les Spurs ont réussi à maintenir le statu quo, avec sept victoires et sept défaites. Son retour était-il prématuré ? Ne risque-t-il pas de payer un retour précoce au moment des play-offs ? Tony Parker lui-même murmure que les arrières adverses savent utiliser ses blessures contre lui. Jouer agressif. Et calmer sa fougue. Ses coéquipiers les plus fidèles, Tim Duncan et Manu Ginobili, lui ont fait parvenir les clés de la longévité au plus haut niveau. Lui expliquant la nécessité de parfois baisser de rythme.« Il faut revenir aux fondamentaux quand tu souffres ou quand tu reviens (de blessure). Tu dois prendre soin de ton corps dans chaque situation car la marge d'erreur est grande si tu ne te reposes pas assez. Il va s'en sortir. Il est toujours jeune et peut faire du bon travail encore de nombreuses années. » explique Manu Ginobili.Du côté de San Antonio, l'espoir, le travail et l'envie de vaincre sont toujours de rigueur. Via Yahoo ! Sports