"Tu es un joueur NBA, tu te sens fort et tu n'entres pas en jeu."BasketSession : Face au manque de temps de jeu, tu penses avoir parfois perdu confiance ? Timothé Luwawu-Cabarrot : Je ne pense pas avoir perdu confiance. Tu peux perdre un peu l'espoir d'entrer sur le terrain, de jouer. Mais ce n'est pas forcément par rapport à toi, c'est vis à vis d'un coach. Tu te dis un peu : "C'est quoi ce bordel ?". Tu es un joueur NBA, tu te sens fort et tu n'entres pas en jeu. C'est là que ça peut me faire parfois penser à la Serbie, parce qu'il faut souvent se remettre en question tout en faisant son taf. Il faut être prêt à jouer quand le coach t'appelle. Même si ce n'était que sur cinq matches dans l'année, j'ai fait ce que j'avais à faire. Quand tu ne joues pas, que tu vois les autres prendre du plaisir, et bien tu essayes d'en prendre autrement. Avec des petites choses, les célébrations depuis le banc... Tu ne te sens pas forcément impliqué, même si ce n'est pas une mise de côté à proprement parler. BasketSession : Qu'est ce qui est le mieux au final, jouer beaucoup dans une équipe du bas de tableau ou être sur le banc d'un contender ? Timothé Luwawu-Cabarrot : Tu peux être remplaçant chez les Warriors avec 10 minutes de temps de jeu, mais prendre du plaisir. C'est parfois mieux d'avoir 10 minutes tous les soirs en sachant quel est ton rôle, que 14ème ou 15ème sans rentrer. Ce n'est pas ce que l'on veut. On veut tous une équipe qui nous fait confiance. Regardez à Toronto, ce qu'ils ont fait avec Pascal Siakam. Il performe tous les soirs, taffe comme un fou... Il faut juste trouver l'équipe ou la personne qui t'aime. Surtout, il ne faut pas oublier pourquoi tu es là, pourquoi tu es arrivé ici. Si tu es là, c'est que tu mérites ta place. BasketSession : Comment tu vois les choses avec l'équipe de France et quelle place tu penses pouvoir t'y faire ? Timothé Luwawu-Cabarrot : L'équipe de France, c'est quelque chose. On est la relève. On en discutait pendant le break du All-Star Game avec Guerschon (Yabusele) et Frank (Ntilikina). C'est quelque chose d'excitant, que l'on a envie de faire. Guerschon et moi étions déjà ensemble en U20, donc on s'entend déjà bien. Avec Frank aussi. On est censés être là pour tourner la page et démarrer quelque chose de nouveau. BasketSession : Guerschon et Frank non plus n'ont sans doute pas le temps de jeu qu'ils espèrent. Timothé Luwawu-Cabarrot : Il y a la grande scène et il y a ce qui se passe derrière. Tu vois Frank, drafté en 8e position, le Français le plus haut, Guerschon qui est dans une équipe qui gagne, avec Kyrie Irving... Pareil pour Elie (Okobo) à Phoenix alors qu'ils sont derniers. Au final, ils ne jouent pas. On est tous des compétiteurs et on veut montrer ce qu'on est capable de faire. BasketSession : Sur le plan contractuel, comment tu vois les choses se passer pour toi ? Timothé Luwawu-Cabarrot : J'aime la vie ici, mes coéquipiers, l'organisation, donc j'aimerais rester. On a encore 9 matches et je dois prouver des choses, notamment sur des matches comme ce soir où Zach (LaVine) et Otto Porter ne sont pas là. J'ai des minutes de plus, des situations avec ou sans la balle à négocier en plus. C'est là qu'il faut montrer que l'on peut apporter, que l'on est pro et que l'on travaille. Avec Jean-Sébastien Grond, à Chicago.
[ITW] TLC : « Je dois prouver des choses »
On a discuté avec Timothé Luwawu-Cabarrot, qui prend ses aises au sein de sa troisième équipe NBA, les Chicago Bulls.
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