Le niveau de salaire et les statistiques individuelles sont souvent une bonne manière d'évaluer l'importance d'un joueur pour une équipe. Malheureusement pour Tim Hardaway Jr, cette approche simpliste ne marche absolument pas sur ces playoffs. Benché à 8 reprises sur les 19 matchs joués par les Mavs en postseason, responsabilisé 8 petites minutes au total depuis le début de la finale par Jason Kidd, le fils du roi du crossover vit un calvaire aussi dramatique que surprenant.
Car Tim Hardaway Jr n'est pas n'importe qui à Dallas. Débarqué dans le Texas en provenance de New York dans l'échange incluant Kristaps Porzingis en 2019, l'ancien Wolverine de Michigan s'est mué au fil des années comme la troisième option des Mavs, en sortie de banc comme dans la peau d'un titulaire (352 match joués dont 183 comme starter). Auteur de 15,2 pts en moins de 29 minutes par match en moyenne sous les couleurs texanes, le natif de Californie s'est affirmé comme un rouage important des Mavericks. Au point de tourner cette année encore à 14,4 pts par match et d'être le joueur le mieux payé derrière Luka Doncic et Kyrie Irving avec 17,9M$ la saison. Autant de chiffres qui rendent l'inutilisation de Tim Hardaway par Jason Kidd difficile à comprendre.
Adresse en berne et errements défensifs
Ainsi à en croire les observateurs, la première explication serait à chercher du côté de l'adresse, et en particulier, l'adresse derrière l'arc. Auteur d'une saison solide en 2022-2023 (38,5% à 3 points), Tim Hardaway Jr a en effet levé le pied cette saison (35,3%), s'effondrant littéralement après le All-Star Week end (31,7% du parking, pour 36,2% d'adresse globale seulement). Une baisse de régime problématique pour un joueur utilisé avant tout comme joker (in)offensif, qui rend son utilisation par le staff texan très risquée en ces playoffs.
Car s'il est d'usage de dire que les titres se gagnent en défense, on peut aisément comprendre, de ce point de vue, la frilosité de J Kidd au moment de responsabiliser son arrière vétéran. Auteur de sa plus mauvaise saison en carrière sur la plan défensif avec un Rating de 119 points encaissés sur 100 possessions, le pire de son équipe exception faite de l'anecdotique Brandon Williams (17 matchs joués), Hardaway Jr à de quoi dissuader son entraîneur de lui faire confiance.
Bref, à y regarder de plus près, le choix tactique du coaching staff des Mavericks peut s'entendre sur cette postseason où chaque possession compte et où les défenses se resserrent. Pourtant l'heure d'un retour en grâce de Tim Hardaway Jr pourrait bien avoir sonné dans le Texas à l'orée d'un Game 3 décisif. Car si les Mavs espèrent se relancer dans cette série, ils devront se montrer bien plus percutants en attaque après 2 sorties en demi-teinte, marquées par des scores à deux chiffres (89 puis 98 pts inscrits).
Green, Lively et Kyrie à la peine... Hardaway Jr pour rallumer la flamme ?
Et c'est là que le 24ème pick de la draft 2013 pourrait faire la différence. Alors que Josh Green n'est plus que l'ombre du joueur entrevu en saison régulière (8,2 pts contre 4,7 en playoffs), que Derrick Jones Jr semble être rentré dans le rang et que Dereck Lively tarde à se remettre à l'endroit dans cette finale (2,0 pts par match face à Boston, 9,5 contre Minny), sans même évoquer les trous d'air de Kyrie, Dallas aurait bien besoin d'un coup de boost de Tim Hardaway Jr pour amener la dose de folie qui pourrait faire chavirer les Celtics. Car c'est peut être ce que l'ancien Hawk sait faire de mieux dans cette ligue: porter un maximum de danger en un minimum de temps. Du moins les bons soirs.
Et qu'importe si son adresse est en berne, si son utilisation en défense relève avant tout du pari, Dallas n'a plus le choix et doit trouver l'étincelle pour espérer revoir le Massachussetts. Tim Hardaway Jr a trop souvent prouvé sa capacité à prendre feu pour que Jason Kidd ne tente pas le coup.