Tim Duncan, San Antonio Spurs. Les deux vont de pair. Indissociables ? Aujourd’hui, oui. Dans l’esprit collectif. L’un ne va pas sans l’autre. Mais c’est vite oublier l’été 2000. Le monde de Gregg Popovich et de la petite franchise texane, fraîchement titrée en 1999, a failli s’écrouler lors de la première intersaison du nouveau millénaire. Parce qu’à l’autre bout du pays, en Floride, les dirigeants d’Orlando ont monté un plan pour faire la première puissance NBA.
Tony Parker raconte comment Tim Duncan ne croyait absolument pas en lui
Le rêve ? Associer Grant Hill et Tim Duncan sous les mêmes couleurs. Les deux « nice guys » du championnat mais surtout deux des meilleurs joueurs du monde. Un ailier à 26 pions, 6 rebonds et 5 passes et un intérieur à 23 points et 12 rebonds. Imaginez donc ce que ce tandem aurait pu donner contre Shaquille O’Neal et Kobe Bryant en finales NBA. Ça en jette, non ?
TD a évidemment été tenté. Orlando, Disney, le soleil, les palmiers. Les perspectives de titre à une époque où des Spurs vieillissants venaient de se faire sortir au premier tour des playoffs avec une superstar laissée au repos forcé par son coach. Popovich n’était pas serein. Sur les nerfs en plein mois de juillet.
« Je pense que Tim est passé très proche de quitter San Antonio. Gregg Popovich marchait sur des œufs. Il était très énervé contre notre agent (Lon Babby) car il avait le sentiment qu’il cherchait à réunir Duncan et Grant Hill à Orlando.
J’ai entendu qu’il allait signer là-bas puis il est resté à la dernière minute », témoignait Malik Rose, ex-coéquipier et ami de Duncan.
L’histoire raconte que David Robinson est rentré expressément de ses vacances pour convaincre son petit frangin spirituel de rester à San Antonio. En réalité, il se peut qu’un autre discours l’ait déjà convaincu… de ne pas signer à Orlando. Le Magic s’était en fait peut-être tiré une balle dans le pied. Et ça, c’est d'ailleurs Grant Hill qui le confie. Désormais directeur de USA Basketball, il était l’invité de l’émission The Jump il y a quelques années. Et il a donc tout balancé : le coupable, c’est Doc Rivers.
Grant Hill raconte comment Doc Rivers a fait capoter l'arrivée de Tim Duncan
Grant Hill just admitted that Doc Rivers blew the Tim Duncan signing with Orlando when he said spouses weren’t allowed on the team plane.
T-Mac is STILL sick about it after all these years pic.twitter.com/eojBGAxffs
— Mickstape (@MickstapeShow) February 15, 2018
« Un membre de l’entourage de Tim Duncan a demandé si les épouses des joueurs pouvaient voyager avec l’équipe dans l’avion. Doc a répondu que non. Et toute l’atmosphère du meeting a changé à ce moment-là. »
Tracy McGrady, autre joueur signé par le Magic à l’été 2000, n’en revient pas. Il est dépité en apprenant le fin mot de l’histoire. Le cousin de Vince Carter n’était pas encore une superstar avant d’arriver en Floride. Il s’est révélé dès sa première saison à Orlando. C’est peut-être tout un autre univers parallèle qui aurait pu se créer si Doc Rivers n’avait pas été aussi catégorique lors d’un simple dîner à l’été 2000.
Aujourd’hui, ce n’est plus qu’une anecdote. Grant Hill s’est blessé dans les mois qui ont suivi cet entretien et il n’a jamais retrouvé le niveau extraordinaire qui était le sien. Les Spurs ont fini par drafter Tony Parker en 2001 avant d’accueillir Manu Ginobili en 2002. Associés à Tim Duncan, ils ont relancé la franchise qui a fini par gagner quatre titres de plus. C’était juste le destin.
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