Tim Duncan peut-il encore le faire ?

Tim Duncan n'est que l'ombre de lui-même depuis le début de la série contre OKC. Le game 5 crucial de la nuit prochaine sera l'occasion pour le taulier des Spurs de montrer qu'il n'est pas fini.

Tim Duncan peut-il encore le faire ?
Chaque année ou presque, on se demande si ce n'est pas celle de la fin de l'épopée des trois Spurs historiques de l'ère post-Amiral. Trop âgés, trop exposés face aux prouesses athlétiques de leurs adversaires plus jeunes sémillants. Chaque année ou presque, Tim Duncan nous rappelle le respect qui leur est dû, particulièrement à lui dont l'âge canonique n'a pas de prise réelle sur son efficacité et son leadership sur un terrain de basket. Le taulier texan, qui a fêté ses 40 ans le mois dernier, a adapté sa manière de jouer depuis quelques années déjà, délaissant petit à petit la chose offensive pour devenir un général défensif assez terrifiant. Suffisant pour conserver son influence sur le jeu, tout en laissant Kawhi Leonard, puis LaMarcus Aldridge depuis  l'été dernier, monter en grade et devenir les patrons de cette équipe. Mais aujourd'hui, après une saison régulière à 61 matches et 25 petites minutes de moyenne à 8.6 points et 7.3 rebonds (sa moins prolifique en carrière bien que ces chiffres restent très estimables pour un quadra), San Antonio a besoin que sa légende vivante en fasse plus. L'idée n'est pas que le "Big Fundamentals" sorte deux matches à 20 points et 20 rebonds pour régler la note contre OKC à lui seul, mais plutôt qu'il soit dans d'assez bonnes dispositions pour que Gregg Popovich puisse lui redonner un temps de jeu digne de son rang. Dans cette série accrochée qui connaîtra un tournant important la nuit prochaine dans le Texas (game 5), Duncan n'a malheureusement pas été un atout comme on aurait pu s'y attendre. Mettons de côté le premier match, où la démonstration des Spurs n'a pas obligé "Timmy" à puiser dans ses réserves (8 points à 4/7 et 2 rebonds en 21 minutes). Dès la deuxième rencontre, les soucis ont commencé.

Popovich le défendra jusqu'à la mort

La fin de match houleuse remportée par OKC ne peut pas faire oublier les 27 minutes discrètes et brouillonnes passées par Duncan sur le parquet de l'AT&T Center : 2 points à 1/8 malgré 9 rebonds. Rebelote quatre jours plus tard à San Antonio, avec quatre petites tentatives et une seule convertie, avec un rebond et un contre en 13 minutes. Pas encore alarmant, puisque les quintuples champions NBA se sont imposés et que "Pop" n'a pas eu le besoin impérieux de fatiguer son homme de confiance. Dimanche, en revanche, le vénérable coach des Spurs aurait sans doute aimé que celui avec lequel il a vécu tant de batailles l'aide à mettre en échec un Thunder déchaîné. Duncan a enchaîné les fautes (4 en 12 minutes, la troisième ayant servi à éviter à un camarade d'être sanctionné...), n'a pas tenté le moindre tir pour la première fois de sa carrière en playoffs, et n'a du coup pas pu peser sur l'issue de ce match. On se doutait bien qu'en dépit de cet apport plus que limité, Popovich n'allait pas lâcher son joueur fétiche.
"Tim continue de nous apporter beaucoup, quoi qu'on en dise. Il reste une base d'opération depuis laquelle on peut planifier tout le reste. C'est un immense leader avec une passion intacte pour le jeu, ça me suffit", a rappelé "Pop" dans le San Antonio Express News.
Mais aujourd'hui, Tim Duncan peut-il être plus qu'un adjoint de luxe (il suffit de voir comment il a pris à part plusieurs de ses coéquipiers sur des temps morts dans le game 4) lors de rencontres d'une telle intensité ? D'aucuns commencent à comparer la fin de sa trajectoire avec celle de Kareem Abdul-Jabbar, autre intérieur culte à avoir longtemps défié les lois de la vieillesse. Lors des Finales 1989 perdues 4 à 0 contre les "Bad Boys" de Detroit, le pivot des Los Angeles Lakers avait montré ses limites (7 points et 3 rebonds de moyenne), sans que cela n'enlève rien à son épatante carrière. On aimerait néanmoins voir Duncan finir sur une autre note et retrouver, même le temps de quelques matches ou de quelques séquences, la splendeur qui était encore la sienne il n'y a pas si longtemps. Pour la première fois depuis que les Spurs l'ont drafté en 1997, il ne paraît plus absolument indispensable sur le strict plan sportif, son impact dans le vestiaire et sur la psychologie de l'adversaire restant important. Mais pourquoi ne pas montrer aux pétards ambulants du camp adverse et à tous les observateurs de cette superbe opposition qu'il lui reste encore de quoi donner la leçon ? Tim Duncan l'a fait à plusieurs reprises, alors que l'on pensait son déclin inévitable. Voilà encore une situation taillée pour lui et dont on pourrait ressortir avec la sensation qu'on reprendrait bien encore 20 ans de l'un des meilleurs intérieurs de l'histoire du basket.

Les 4 matches de Tim Duncan contre OKC

Date Opp. Score Min FGM FGA FG% 3PM 3PA 3PT% FTM FTA FT% Off Def Reb Ast TO Stl Blk PF Pts
May 8 @OKC L 97-111 12:06 0 0 0.0 0 0 0.0 0 0 0.0 1 2 3 0 0 0 0 4 0
May 6 @OKC W 100-96 13:48 1 4 25.0 0 0 0.0 0 0 0.0 0 1 1 1 0 0 1 1 2
May 2 OKC L 97-98 27:48 1 8 12.5 0 0 0.0 0 0 0.0 2 7 9 2 1 0 0 3 2
Apr 30 OKC W 124-92 21:23 4 7 57.1 0 0 0.0 0 2 0.0 0 2 2 2 0 0 1 1 8