La saison 2 de la saga Thomas Heurtel vs FFBB s’annonce explosive. Elle a en tout cas démarré très fort. Le premier épisode a débuté avec les déclarations du joueur du Zénith Saint-Petersbourg dans le Skweek Show de Tony Parker.
En réponse aux questions de Stephen Brun et TP, il s’est payé la Fédération Française de Basketball et sa fameuse charte. En la signant à l’été 2022, chaque joueur reconnaissait savoir que signer avec un club russe l’empêcherait d’être sélectionné. Pour rappel, dans la foulée de l’Euro (disputé après la signature de cette charte), Thomas Heurtel avait signé au Zénith.
Résultat, il n’a pas été sélectionné à la coupe du Monde. Et pour certains, c’était visiblement une des raisons de la contreperformance de l’équipe de France, qui présentait pourtant sans lui un roster qui se pensait capable d’aller chercher l’or…
Dans le show de TP, il assure que la FFBB savait qu’il allait signer en Russie, insinuant donc que cette charte était une mascarade :
Ah ouais…. Thomas Heurtel assure que la FFBB savait qu’il irait au Zenith avant de lui faire signer la charte :
« Bien sûr qu’ils savent. Bien sûr que la charte c’était quelque chose de bidon. Il faut la déchirer, tout le monde est au courant. » 😱
— REVERSE (@REVERSEMAGAZINE) February 1, 2024
La Fédération n’a pas tardé à dégainer un communiqué. Elle nie les propos du joueur et rappelle qu'il n'a pas respecté une attestation sur l'honneur :
« Le Bureau Fédéral de la FFBB et son Président, Jean-Pierre Siutat, n’étaient pas au courant de l’existence d’un contrat entre Thomas Heurtel et un club russe ou bélarusse.
Ce fut clairement le choix du joueur, après l’EuroBasket, de signer et d’aller jouer dans un club russe en toute connaissance de cause et dans le non-respect de l’attestation sur l’honneur qu’il avait signée », écrit-elle notamment.
Thomas Heurtel et la FFBB, des discours fluctuants
Qu’on soit pro-Heurtel, pro-fédé, neutre ou tout simplement consterné par ce dossier qui mériterait d’être géré de manière plus intelligente de part et d’autre, on notera en tout cas que les versions évoluent au fil du temps.
En octobre 2022, le Mundo Deportivo avait affirmé que les dirigeants français avaient été mis au courant que le joueur s’apprêtait à signer au Zénith… avant le début de l’Euro. La FFBB s’était défendu en reconnaissant avoir eu vent de contacts avec plusieurs clubs étrangers dont certains en Russie.
Ce n’est clairement pas contradictoire avec le communiqué, puisque les mots y sont très bien choisis : « pas au courant d’un contrat », et non de contacts. Mais le fait est qu’a minima elle savait que la possibilité était forte.
Côté Thomas Heurtel, le discours a également changé. En réponse à Stephen Brun, il dit : « Bien sûr qu’ils savent », qu’il va signer au Zénith au moment de la signature de la charte. Ce n’était pas vraiment le même discours en mars dernier, lors d’une interview étonnante donnée à l’Equipe où le joueur avait assumé son choix.
Il y avait également expliqué : « Quand j’ai signé la charte, je n’avais pas encore choisi le Zénith. » En gros, il se défendait alors en assurant que le Zénith n’était qu’une option parmi d’autre. Il ne dit plus cela désormais.
Une réconciliation impossible ?
Peut-être cherchait-il à l’époque de cette itw à ménager la FFBB en vue d’une réconciliation future. S’il affirme vouloir être aux JO, il n’a pas choisi la facilité en changeant de discours et en chargeant la Fédération.
Le communiqué, froid et lapidaire, de la Fédé laisse penser qu’elle n’a pas apprécié la démarche du joueur. En sortie de Mondial, son président avait expliqué qu’il essaierait de voir s’il existait des solutions politiques pour que Thomas Heurtel soit à nouveau sélectionnable. Le communiqué souligne plutôt le fait que la charte est toujours d’actualité.
Vivement la suite du feuilleton. Ou pas.