Mamoutou Diarra (Nanterre, Pro A)
« C’est une relation particulière que j’avais avec Thierry. On s’est vraiment côtoyé à Paris. On a joué ensemble pendant trois ans, et c’est vraiment là qu’on a appris à se connaître ainsi qu’Elham (l’épouse de Thierry – ndlr) et sa famille. Je suis allé à son mariage (d’ailleurs je me suis marié au même endroit). J’ai connu sa fille étant bébé et on a tissé des liens au point qu’ils décident avec sa femme de me nommer parrain de leur fils Ryan. On avait coutume, après chaque match, de se réunir avec David Lesmond pour boire un café et discuter. On appelait ça la « Coffee Connexion ». Ce qui m’impressionnait chez lui, c’était ses contres. Il a dû contrer tout le championnat de France et beaucoup d’Européens, souvent sur la planche. Il avait la détente et le timing adéquat pour ça. J’aimais bien sa voix aussi très rauque, d’ailleurs on n’hésitait pas à s’en moquer dès qu’on en avait l’occasion. Les derniers vrais moments qu’on a passés, c’était à la Réunion en compagnie de Dounia Issa, Yakhouba Diawara, Georgi Joseph, Boris Diaw, Abdou M’baye, Benjamin Monclar, les joueurs de Poitiers… que des bons souvenirs, des matches de galas et la plongée sous-marine en passant par la plage. Rups, je le considère comme mon frère. C’est un exemple à plusieurs niveaux : droiture, battant, sincère, pas de médisance, philanthrope. Des adjectifs et des superlatifs, je pourrais passer la soirée à en trouver. »
Laurent Foirest (Ancien International)
« Un souvenir en particulier, je n'en ai pas car quand je pense à lui, il y a plein d'images qui défilent. Que ce soit les vacances au Maroc ou chez moi à Pau, en famille, que ce soit au niveau du basket, en équipe de France ou en club. Je vois toujours la même chose, son sourire, car il rigolait tout le temps, sa gentillesse et les moments qu'il passait avec sa famille. Un homme bien nous a quittés alors que d'autres qui sont son opposé sont encore là. »
Tony Parker (San Antonio Spurs)
[superquote pos="d"]"Thierry était un coéquipier exemplaire, une belle personne sur et en dehors des terrains" Tony Parker[/superquote]« Thierry était un coéquipier exemplaire. Il a toujours eu cette joie de vivre. C’était une belle personne sur et en dehors des terrains… Un des meilleurs contreurs du Championnat de France avec un timing de malade ! Il va nous manquer. »
Mourad Rahib (Meilleur ami)
« Chaque année depuis près de quinze ans, nous passions le jour de l’an ensemble, en petit comité. Qu’est-ce que nous pouvions rigoler… Le lendemain d’un 31 décembre, Thierry s’était mis en tête de faire une galette des rois. Avec Tony (Reb), nous le charrions mais il ne s’est pas dégonflé et il l’a fait en mettant son tablier de Superman offert par sa femme… et en plus la galette était bonne ! Il faut dire que le pâtissier avait été aidé par sa grande sœur bien aimée. Nos fins d’années ne seront plus jamais les mêmes… »
Tony Reb (Meilleur ami)
« Parce qu’une seule anecdote n’est pas possible… Parce que nos vacances, nos jours de l’an ne seront plus jamais pareils sans toi… We miss you… We love you Rups, 3R for ever ! »
Nathalie Rupert (Sœur de Thierry)
« Tant d'anecdotes se bousculent dans mes souvenirs, mais s’il fallait n'en choisir qu'une qui résume bien Thierry, ce serait l'image d'un frère déjà très grand pour son âge, qui jouait à la dînette et à la marelle avec moi, sans aucune appréhension du jugement de ses copains. Il avait déjà une sacrée force de caractère ! Il me manque tant… »
Jamil Rouissi (Speaker)
« Lors des finales du championnat de Pro A en 2000, Limoges rencontrait l’ASVEL. En arrivant au shooting le matin à Bercy, Thierry et ses coéquipiers sont tombés sur l’ASVEL qui répétait la célébration de leur futur titre. Thierry était remonté, il m’a dit “Ce soir, on ne leur fera pas de cadeau”. Ils ont finalement privé l’ASVEL de son titre et réalisé un triplé historique Coupe de France, Coupe Korac et Championnat. »
Raymond Bauriaud (Directeur Marketing, FFBB)
« Je garde de lui l’image d’une personne toujours souriante sur les parquets, que j’avais plaisir à voir jouer à Limoges. »
Sambou Traoré (Limoges, Pro A)
« Lorsque je n’avais pas de club, j’ai fait ma préparation avec Le Mans. Je me suis retrouvé donc là-bas, en plein ramadan sans avoir de visibilité sur l’avenir. Je me souviens qu’à cette période de ramadan, on se retrouvait tous les jours pour aller faire nos prières ensemble à la mosquée. C’était un moment fort parmi tant d’autres, mais c’est celui-ci que j’ai choisi. »
Xavier Corosine (Nanterre, Pro A)
« Une petite anecdote sympa : il formait avec Mamoutou Diarra et David Lesmond la “CC” prononcez “sysy” (Coffee Connexion). À chaque déplacement et après chaque repas, ils prenaient leur petit café tranquillement. Sinon, je garde de Thierry sa gentillesse, sa générosité et son professionnalisme exemplaire sur comme en dehors du terrain. Quand j'étais jeune espoir, c'était un modèle. Il va nous manquer... »
David Cozette (Présentateur TV, Sport +)
« Je retiens qu’il avait un sourire en permanence greffé sur le visage. Il n’était jamais de mauvaise humeur. C’est une personne qui vous rendait la vie plus belle et plus agréable. Je me souviens d’un moment passé avec lui à la Réunion, pour un événement de basket. On avait passé la journée ensemble, c’était un bon moment où l’on avait fait le tour de l’île en hélicoptère avec Benjamin Monclar, Dounia Issa, Thierry et moi. C’était une très belle journée. »
J.D. Jackson (Le Mans, coach)
« Je me rappelle surtout quand je jouais avec lui à Poissy en Pro B. A l’époque, il y avait toujours le centre de formation. On n’avait pas encore un grand groupe pro donc j’étais un peu la star. On devait s’entrainer contre les espoirs pour faire du 5/5. Je me souviens que l’on jouait contre Christophe Oyie, Michael Urie et Thierry. Des fois, ils nous battaient. Chaque fois que j’allais au panier je me mangeais “cakes”, face à ces jeunes qui n’avaient pas froid aux yeux. Je pensais que j’allais les balader mais, dans leur raquette, je me suis souvent retrouvé sur les fesses. On était jeune et je savais qu’il avait un gros talent. Je l’ai donc saoulé avec mes conseils. À la fin de sa carrière, c’est lui qui avait des conseils très sages et la parole très juste. Il était mon relais entre les joueurs et moi et c’est sur lui que je comptais. La situation s’est inversée, il avait toujours un bon conseil pour moi. Il voyait tous les côtés d’un problème. Il y avait beaucoup de sagesse en lui. »
Charles Kahudi (Le Mans, Pro A)
« Thierry ne savait pas trop mentir et il nous faisait rire dès qu’il était mal à l’aise ou qu’il était dans l’embarras, car il avait ce mouvement qui le trahissait. Il passait sa main de son front à l’arrière de son crâne, comme pour marquer un temps de réflexion. Et ça nous faisait rire. Je me souviens aussi que, pour s’échauffer, il le faisait d’une manière qui donnait l’impression qu’il dansait le twist. Antoine Diot, Henri (Kahudi) et moi rigolions de cette situation. On était très moqueur. Lui nous disait “Vous verrez quand vous aurez mon âge. Riez pour l’instant !”. »
Karim Souchu (Cholet, Pro A)
« Quand on était jeune, on jouait ensemble en équipe de France U20. On était en break, alors on est allé en boîte. Nous y étions allés avec une vieille Peugeot 205 et nous nous étions garés juste en face de l’entrée avec Sacha Giffa et Thierry. En partant, au milieu de la nuit, la voiture a refusé de démarrer. Impossible de partir. On avait tellement honte, que l’on n’a pas voulu appeler un dépanneur avant que tout le monde soit sorti de la boîte. Du coup, quand la plupart des gens étaient partis, on a dormi dans la voiture. Trois grands gaillards dans une 205. Le pire, c’est qu’au réveil on avait honte d’appeler un dépanneur car on était dans le quartier de Pigalle… ça ne le faisait pas. Pas bon pour le swag ! »
Philippe Da Silva (Rouen, Pro B)
« Je garde un souvenir de lui en tant que personne, c’est quelqu’un d’extraordinaire. J’ai eu l’occasion de jouer contre lui ou de m’entraîner avec lui quand je rentrais en France après avoir joué en Espagne. Humainement, c’était une perle. Le Rup a amené beaucoup au basket français. Un des plus gros contreurs. Son absence va se sentir car c’était quelqu’un de très attachant. »
Laurent Sciarra (Rouen, coach)
« Avec Thierry, on a passé une année difficile. On s’est côtoyé en équipe de France et on était content d’être ensemble. Coéquipier modèle, c’est un mec qui bossait, il aurait dû avoir une autre carrière car les gens gardent souvent de lui l’image d’un travailleur de l’ombre alors qu’il avait vraiment des qualités de shoot intéressantes. Je l’ai souvent poussé en étant derrière lui car, lorsque je suis arrivé à Paris avec Louis Nicollin, il était là tranquille, tout allait bien pour lui. J’ai voulu le pousser, car pour moi il ne fallait pas qu’il se cache. Chez nous, il a fait une très belle année et après il a été appelé en team France. »
Moustapha Sonko (Ancien international)
[superquote pos="d"]"Humainement, c’était une perle. Le Rup a amené beaucoup au basket français. Son absence va se sentir" Philippe Da Silva[/superquote]« Là où on le chauffait à chaque fois, c’est lorsqu’il disait toujours “Ben franchement, ben franchement”, avant de commencer ses phrases ou ses justifications. Donc on se moquait toujours de lui. On a joué ensemble pendant les campagnes équipe de France. »
Vincent Collet (Sélectionneur national)
« Je me souviens de la première fois que j’ai remarqué Thierry Rupert, c’était lors d’un match de Championnat de France minimes. Je ne le connaissais pas à l’époque. Le Mans affrontait Poissy. Il y avait un joueur élégant, athlétique qui sortait du lot. Il nous a fait du mal. Je m’en souviens très bien, je pense que c’était en 1992, à La Rochelle. Il a super bien joué et nous avons perdu. C’était un jeune déjà très prometteur. »
Jim Bilba (Ancien international)
« C’est un gars simple et ouvert, on a toujours bien discuté. Je l’ai croisé en équipe de France. Si je devais le qualifier, je dirais : efficacité, simplicité et sobriété, soit tout ce qu’il a pu apporter au basket français. Il faisait le boulot et on ne l’entendait pas. Il était très apprécié. C’est quelqu’un que l’on avait envie de voir jouer… une personne qui faisait toujours preuve de fairplay. »
Joseph Gomis (Limoges, Pro A)
« Je garde un grand souvenir de Thierry. On a grandi parallèlement, lui à Poissy, moi à Evreux. C’était la rivalité entre les deux équipes. Nous étions les ténors du Championnat cadets France puis espoirs Pro B. Par la suite, on s’est retrouvé en équipe de France en jeune, puis en équipe A. Là, il y a un véritable lien qui s’est créé entre nous. À chaque fois, on rigolait de ses mains et de ses bras énormes. On se disait, “Si on se prend une tarte avec ça, il nous enverra en voyage”. Il contrait tout ce qui bougeait. On se croisait souvent par la suite. Ce qui est super, c’est de s’être vu mutuellement évoluer, passer de centre de formation à la vie professionnelle. »
Stéphane Risacher (Ancien international)
« On a vécu une année marquante lorsqu’on a joué ensemble à Chalon. Dans les moments de vie qu’on passe dans une équipe de basket, ce n’est pas tout le temps formidable et, pour le coup, cette année avec Thierry l’a été. Il parlait souvent de ce qu’il avait vécu à Limoges comme étant quelque chose d’exceptionnel. L’expérience chalonnaise est resté gravée dans les mémoires. Beaucoup de bons moments de vie hors du terrain. On se faisait des parties de poker dans le bus à 2 euros la case. On s’est beaucoup vu les mardis soirs. Ceux qui étaient présents se reconnaîtront, on avait institué un repas d’équipe. Tout le monde était heureux. Dans les vies de basketteurs, parfois c’est strictement business, là c’était super ! »
Ali Traoré (Alba Berlin)
« Je me souviens quand j'avais joué au Mans avec l'ASVEL. Après le match, j'allais à droite à gauche pour parler aux gens et, à un moment, je m'arrête pour parler à mes parents qui avaient fait le déplacement. Là, ma mère me dit "Mais il y a un enfant qui te suit partout depuis tout à l'heure". Je me retourne, je vois le garçon et je me marre. C'était le fils de Thierry. Je trouvais ça mignon, il m'aime bien. »
Charles-Henri Bronchard (Le Portel, Pro B)
« J’ai un moment gravé dans ma mémoire. C’est le premier match de la saison à Rouen. Je marque un panier qui tue le match contre Vichy, ils prennent de suite le temps-mort et je vois Thierry me sauter dessus et me soulever dans les airs de joie... Lui, ce grand joueur humble et simple. »
Vincent Masingue (Ancien international)
« Ce qui me vient à l’esprit de suite, c’est que le dernier match de ma carrière, je l’ai joué contre lui à Dijon il y a presque un an. Le matin du match, j’avais plaisir à le revoir. On est des amis depuis 20 ans et je lui disais que j’en avais marre et que j’arrêtais. Thierry m’a dit “Moi je me sens en pleine forme, pas de blessure. Je vais continuer”… Life is a bitch and then you die. »
Amara Sy (ASVEL, Pro A)
« Thierry, je l’ai côtoyé mais ça reste un “grand” pour moi. Il est de la génération au-dessus. J’ai beaucoup de respect pour lui. Bien qu’il soit plus âgé et expérimenté que moi, il m’a toujours traité avec égard. Tu sentais que c’était quelqu’un de très respectueux. Ce sont les meilleurs qui partent les premiers, on le sait. Je n’ai jamais entendu qui que ce soit émettre une critique négative à son encontre, même en son absence. C’était vraiment une bonne personne. »
Franck Le Goff (Nanterre, Assistant Coach Pro A)
[superquote pos="d"]"Thierry Rupert, c’est un sourire. Je ne connais personne qui peut dire du mal de lui" Jacques Monclar[/superquote]« Je l’ai découvert lorsqu’il jouait à Boulogne. J’ai voulu le faire venir au Racing à l’époque où je coachais Mamoutou en minimes France. Il finit par venir avec son ami Christophe Renoir. Il signe au Racing en juin. Quand je reviens de vacances, j’apprends que la maman de Thierry a retiré sa mutation et il me dit qu’il est désolé car il reste à Boulogne. Lors du 1er match de championnat, je vois Thierry débarquer dans le match Racing-Poissy, il avait signé là-bas. Je ne l’ai jamais jugé pour ça. Il a n’a jamais oublié ça et depuis on est toujours resté amis. C’est comme ça que notre rencontre s’est faite. Je l’appréciais beaucoup. »
Luc-Arthur Vebobe (Cholet, Pro A)
« Thierry, c’est quelqu’un aux qualités humaines incroyables. C’est l’une des seules personnes que je n’ai jamais entendu critiquer qui que ce soit. Je n’ai jamais entendu parler mal de lui non plus. Rien que ça, ça montre qui est le personnage. Je l’apprécie énormément. »
Thomas Andrieux (Ancien international espoirs)
« J’ai eu un très bon contact avec Thierry. J’étais arrivé sur la pointe des pieds en équipe de France U20, puis j’ai finalement été pris dans les 12 avec lui. On s’est aussitôt rapproché. On avait 20 ans et il avait déjà une certaine forme de sagesse. On était proche. Je me souviens de longues discussions où l’on tentait de refaire le monde. C’était un garçon déjà posé dans son attitude, qui savait ce qu’il voulait faire. Très attachant, souriant, on a joué avec Vasco Evtimov, Sacha Giffa, Laurent Cazalon, Ali Bouziane, Vincent Masingue et bien d’autres sous les ordres d’Alain Weisz. Les gars aimaient bien le chambrer, il ne disait rien mais il savait avoir du répondant si besoin. Sa mort m’a profondément attristé. On s’était vu plusieurs fois pendant nos carrières et il avait toujours un mot gentil. »
Sami Ameziane (Comédien)
« Je le connaissais parce que tous ses coéquipiers de Poissy - Michael Urie, Farid Haif, Mourad Rahib et d’autres - sont d’excellents amis à moi. Thierry, c’était l’exemple du joueur de notre génération qui a réussi très vite à passer le cap pour être professionnel. C’était le mec parfait pour tous les potes en commun qu’on avait. Il avait des facilités. C’était notre modèle en jeune et une personne qu’on a continué d’apprécier par la suite. C’est vraiment un mec mortel. »
Stephen Brun (Nanterre, Pro A)
« Normalement, prendre un contre c’est la honte suprême au basket, encore plus quand tu montes au dunk en contre-attaque. Mais quand ce contre, c'est Thierry qui te l'inflige (quand il était au Mans), alors ça devient une grande fierté et un merveilleux souvenir. »
Jacques Monclar (Consultant à beIN SPORT)
« Thierry Rupert, c’est un sourire. Je ne connais personne qui peut dire du mal de lui, d’Elham ou de ses gosses. Je garde l’image de Thierry, tranquille en vacances, heureux. On peut le dire maintenant, il était myope et, parfois, il y avait des décalages, ses mains se déclenchaient un peu avant ou après sur les arrivées de balles lointaines. Mais il avait ce côté bon samaritain. C’est un sucre dans un groupe. Ces derniers temps, à chaque fois que je commentais au Mans, je le voyais descendre des tribunes pour venir me voir. C’est la dernière image que je garde. Avec ce sourire toujours, à la fois discret et chaleureux… »Voici la retranscription exacte de ce que nous avions publié dans le numéro 40 de REVERSE il y a tout juste un an, les clubs et les postes de certains intervenants ont pu changer depuis - NDLR