"Coach Frank avait un bon plan de jeu. Ils ont fait tout ce qu'il fallait pour que la balle reste loin de mes mains."Ces mots pourraient être ceux de Stoud, moins servi depuis l'arrivée de Carmelo Anthony. Mais ils remontent au 25 avril 2004, et ont été prononcés par le très humble Stephon Marbury au soir de la quatrième défaite des Knicks au premier tour des playoffs 2004, face aux voisins du New Jersey, emmenés par J-Kidd et K-Mart. Qui se serait douté, ce soir-là, même après un sweep ravageur, que ces Knicks version Lenny Wilkens seraient les derniers de la décennie à disputer la postseason ? Sept ans que New York n'avait pas accédé aux playoffs ! Mais ce matin, un vent de fraîcheur a balayé les avenues de Big Apple. Cette crasse éternité n'est plus. Au lendemain d'une victoire précieuse sur Cleveland (123-107) et de la défaite des Bobcats contre Washington (91-97), la bande à Mike D'Antoni a enfin validé son ticket, donnant un peu (beaucoup, en fait) d'air à un club dont la saison régulière aurait pu tourner au "Melo-drame" après les six défaites consécutives de mars. Le scénario catastrophe n'a pas eu lieu, "The Knicks are in!", comme titre le site du NY Post. Au grand bonheur d'un Madison aussi soulagé que grisé par l'instant, et d'Amar'e Stoudemire, qui entame donc à merveille son contrat long-terme à 100 millions de dollars signé l'été dernier :
"C'est l'objectif qu'on s'était fixé en début de saison et celui que je m'étais fixé quand j'ai signé ici. Je m'étais assis à côté de M. Dolan et je lui avais dis que c'était notre but. On a fait un boulot phénoménal toute la saison. On a lutté pour atteindre cet objectif. Mission accomplie, place à la suivante."La suivante? Il faudra vraisemblablement passer sur le corps d'un Big 3 (Heat) ou d'un autre (C's), et très franchement, le niveau de jeu très irrégulier de ces Knicks en mode rédemption (qui présentent un bilan terne de 38-38) ne les autorise pas une seule seconde à tomber dans un quelconque excès d'enthousiasme. De l'art de savourer l'instant, sans en rajouter.
"Je pense que tout le monde devrait être excité de voir que les Knicks sont de retour", lâchait Melo, qui n'a jamais raté les playoffs depuis son arrivée dans la ligue, en 2003. "Maintenant, la norme est plus élevée et chaque année, on doit tendre vers cette idée-là : jouer les playoffs."
"C'est fou de penser qu'une franchise comme celle des Knicks a passé sept ans sans jouer les playoffs. Chaque année, je ne me dis jamais : 'je veux juste aller en playoffs'. Je débute chaque saison en pensant : 'Jusqu'où peut-on aller?'", recadre Chauncey Billups.Facile à dire pour un joueur qui a déjà connu dans sa carrière une série folle de sept apparitions de suite en finale de conférence. Quelle que soit l'issue de ces playoffs 2011, hisser la franchise dans le top 4 de l'Est sera justement l'objectif à court terme des dirigeants new-yorkais. Pas une mince affaire pour ce club à part, qui voit réapparaître les fantômes d'Allan Houston, Starbury ou Eddy Curry dès que son équipe enchaîne deux défaites de suite. Pour l'heure, il reste aux Knicks six matches de saison régulière à jouer, les deux derniers contre Chicago (le 12) et Boston (le 13). Un 4-2 pour conclure permettrait à la franchise de présenter un bilan positif pour la première fois depuis 2000-01, quand Jeff Van Gundy était aux manettes. Ensuite, Melo, Stoud et Billups devront faire face à un prétendant au titre : Boston, Miami, voire Chicago, en cas d'effondrement - très improbable - de la bande à Tom Thibodeau. Qui viendra ensuite au Madison? LeBron et D-Wade, pour le moment.
"A ce stade, ce n'est vraiment pas important", assure Melo. "Ce ne sera pas facile. Mais peu importe qui nous jouons, je ne suis pas très préoccupé par ça.""The Knicks are back", comme dit Stoud. C'est bien ça le plus important.