The Jordan Rules

Avant de devenir l’un des plus grands winners de l’histoire du sport, Michael Jordan a été stoppé par les Detroit Pistons et leurs Jordan Rules. On vous raconte comment.

The Jordan Rules
Il est, encore aujourd’hui, le plus Grand. Il a tout gagné, élevé son sport à un niveau de performance que même LeBron n’a pas encore atteint. On vous épargnera ses chiffres et son CV, tout le monde les connaît. Pour le Grand Public, c’est le gagneur ultime, celui qui n’a jamais failli. Un type qui réussit à faire passer ses 63 points face aux Celtics 86 comme une performance supérieure au sweep méthodique infligé par Larry et ses Leprechauns mécaniques a clairement réussi son coup : laver le cerveau des observateurs, et ne focaliser que sur ses réussites. Ce soir d’avril 1986, les 62 tirs et lancers cumulés tentés par Jordan éclipsent le jeu d’équipe victorieux des Celtics et met la lumière sur la perf individuelle pure, au point d’en faire oublier le score final. Même ritournelle un an plus tard. Le loustic finit la saison avec 37.1 de moyenne, des stats d’une autre époque. Là encore, Chicago ne fait pas long feu, ne gagne toujours rien en playoffs, mais la saison pac-manienne établie par sa Majesté des Airs et la prise de conscience qu’absolument personne ne peut l’arrêter semblent suffisantes et acceptables pour le déresponsabiliser d’un nouveau sweep. Enfin presque : tout semble enfin bouger lors de l’intersaison 87. Au vu du relevé de notes de son dernier exercice, les Bulls savent désormais qu’ils détiennent le meilleur joueur de basket pour les 10 ans à venir. Il faut donc bâtir avec lui. Et la construction est fiable et rapide : Pippen arrive via un montage à la draft, Cartwright ne tarde pas ; Horace Grant, son gros cul et ses lunettes de soudeur suivent. Pour quiconque aujourd’hui, tous ces noms riment avec « threepeat ». Et pourtant, de 1988 à 1990, période où ses Bulls commençaient enfin à ressembler à quelque chose collectivement, Michael Jordan a enchaîné les désillusions. On ne sait pas si tout le monde réalise bien la chose : Michael Jordan a échoué dans l’atteinte d’un objectif réaliste pour lui. Trois années de suite. Une sorte d’anomalie de l’histoire, méconnue de manière parfois injuste, autant pour ceux qui souhaitent comprendre comment MJ est arrivé tout en haut, que pour ceux qui sont parvenus à contenir la bête. La faute à Chuck Daly. [superquote pos="d"]Quand soudain, sur un vulgaire rebond défensif mal protégé, Rick Mahorn chope Jordan et l’envoie à terre. Baston générale. La première d’une longue série. [/superquote]Et aussi à Rick. Rick Mahorn, sa bouille d’hyper-sensible et son physique de botaniste. Nous sommes le 17 janvier 1988, le basket de David Stern pétille, sort de près de 10 ans d’une rivalité Bird – Celtics / Magic – Lakers d’un niveau qui n’avait plus été atteint depuis les retraites de Russell et Chamberlain. La NBA est sauvée, remobilise les foules et les marchés, déploie un basket ultra offensif, et plane déjà sur la domination à venir du numéro 23. Quand soudain, au détour d’une banale rencontre de plus entre Detroit et Chicago, sur un vulgaire rebond défensif mal protégé, Rick le Bouddhiste chope Jordan par le buste, la gorge, les épaules et le menton, avant de l’envoyer à terre. Baston générale. Ce sera la première d’une longue série. Charles Oakley veut tuer Mahorn. Mahorn n’a pas l’intention de décéder. Quasiment tout le monde s’en mêle. Même Doug Collins. Tel un bébé dinosaure, le coach des Bulls, qui passe habituellement l’intégralité des matches un genou fier à terre avec une serpillère à portée de main, perd son flegme naturel de stagiaire au Crédit Mutuel et saute maladroitement sur l’intérieur des Pistons. Une rivalité mesurée aux montées de testostérone et à la multiplication des poches de glace est née. Pour David Stern, ça sent mauvais : le basket sale et méchant pointe le bout amoché de son nez.  

« Ca veut dire que même quand il ira aux chiottes, on sera là. »

Il est évident que le Jordan des années 90 n’auraient jamais atteint ce niveau sans s’être frotté aussi agressivement à cette bande de tarés et à son coach adepte de la fausse piste et de la modestie tactique. Immense entraîneur, incontestable meneur de bonhommes - il a simultanément dompté Rodman, cru en Laimbeer, durcit Dumars et libéré Thomas - et surtout as de la com’, Chuck Daly était probablement le meilleur coach de son époque, et le meilleur coach possible pour cette équipe-là. Pendant un peu plus de 3 ans, lui et ses joueurs ont pris un malin plaisir à noyer le poisson quant à l’existence avérée d’un traitement de faveur plus ou moins appliqué sur l’Elu. Les Jordan Rules existent-elles vraiment ou bien s’agit-il d’une simple défense agressive sur la plus grande menace adverse ? Etait-ce une expression toute faite pour vendre les séries de playoffs à venir ou bien y avait-il clairement un carnet de jeu déclinant différentes options tactiques visant à stopper superman ? Réponses : A) puis B) mon Général. Jordan à part, les jeunes Bulls ont alors très peu de talent. Sans lui, ils joueraient pour la 12 ou 13ème place à l’Est. Guère plus. Dans l’euphorie d’une domination écrasante d’un soir de Premier League, Patrice Evra avait comparé les Gunners d’Arsenal – ses victimes du jour - à une équipe d’enfants. Les Bulls de 88 ? C’était à peu près la même chose. Du cinq de départ au coach lui-même, il y avait trop d’innocence et d’insouciance dans ce groupe pour faire le poids face à un gang aussi burné. Même leurs rares élans de colère prêtaient à confusion tant ils manquaient de charisme et de conviction. Malaise. Mais au milieu scorait un Arrière. Esseulé dans cette équipe trop tendre pour lui, Jordan a très vite décidé de ne jamais abdiquer. [superquote pos="d"]Chuck Daly était convaincu que Michael Jordan pouvait être ralenti et usé par le biais d’un effort collectif. Physiquement, tactiquement, et psychologiquement.[/superquote]Et ça, Chuck l’a très bien compris. Il était suffisamment lucide pour savoir qu’un tel phénomène ne pourrait pas être arrêté. En revanche, Daly était convaincu qu’il pouvait être ralenti et usé par le biais d’un effort collectif. Physiquement, tactiquement, et psychologiquement. Physiquement, car ce Detroit-là était costaud, et avait soif de souffrances. No pain, no gain. Tactiquement, en déployant méthodiquement et durablement 70 à 80 % de ses troupes sur la menace Jordan et en le coupant du reste de son équipe. Et psychologiquement : en ignorant tactiquement la présence des autres Bulls sur le parquet, Daly et les Pistons murmurent grosso modo à l’oreille des taureaux les délicatesses suivantes : « Vous ne valez rien. Sans lui, vous seriez déjà en vacances, et vous le savez très bien. Vous n’avez rien à faire en demi-finale ou finale de conférence. Et pour vous le prouver, on va vous laisser shooter en toute liberté, et, assis sur ce qu’il reste du corps de votre arrière fétiche, on finira nos fonds de bouteilles de champions en vous regardant tout rater. » Si le diagnostic de Daly est simple, son plan d’action semble l’être encore plus. Un soir de playoffs au défunt Chicago Stadium, un journaliste un peu trop curieux et malicieusement attiré par l’odeur du sang demande à Coach Daly en quoi consiste les Jordan Rules. C’est l’un des premiers à s’y risquer. Réponse habile de Monsieur Daly : « Ca veut dire que même quand il ira aux chiottes, on sera là. » Sujet désamorcé. Et comme un bonheur n’arrive jamais seul, les rieurs suivent. As de la com’, on vous disait.

C’est comment qu’on le freine ?

En 88, le jeune Jordan a trois rampes de lancement à partir desquelles il est létal. La tête de raquette, qu’il contourne légèrement par la droite (sa main préférentielle). Le positionnement à 45°du panier, qui lui permet de partir ligne de fond et de monter au cercle. Et le jeu en post-up. Son tir à 3-points qui en est alors à ses balbutiements, est totalement inoffensif, ce qui facilitera l’occupation de l’espace défensif pour les Pistons. Selon Daly et son staff, pour contrarier l’évolution de la nature, il fallait donc bâtir une gigantesque structure sur des fondations que l'on pourrait résumer ainsi :

1 : l’orienter sur sa mauvaise main.

Vous nous direz qu’on enfonce ici une porte grande ouverte, mais forcer son vis-à-vis à porter le ballon là où il l’aime le moins, c’est le b.a.-ba du métier. Et Daly n’est pas du genre à négliger les détails fondamentaux de la défense. C’est du classique, mais le taux de réussite aux tirs décline, la confiance du shooteur en prend un coup, et c’est bien ça l’objectif.

2 : l’orienter dans ses zones d’inconfort.

Partir ligne de fond pour exploiter ses appuis et sa vitesse naturelle lui permettaient de déposer tous ses défenseurs avant d’aller inscrire 2 points faciles. Il a donc fallu que les Pistons apprennent à verrouiller collectivement ce chemin pour l’obliger à emprunter l’itinéraire bis, dans la peinture, où la toile d’araignée était prête à le cueillir. Un Jordan qui repique au centre est un Jordan qui va plutôt stopper son drive sur la ligne des lancers-francs pour armer un jump shot statistiquement moins fiable. Et ça, Detroit l’a très bien compris. Chuck a donc sorti son pied à coulisse pour faire comprendre à Dumars, puis Rodman, puis Laimbeer quand, où et comment déclencher leurs aides pour bloquer le passage devant, autour, et au-dessus de Jordan.

3 : Les prises à 2 sans ballon

Quand Michael décidait de jouer l’attaque en post-up, attendant le ballon dos au panier, la gestion collective et millimétrée de l’espace appliquée par Detroit leur permettait d’anticiper la passe qu’il attendait. Privé de ballons dans cette zone, Jordan ne peut qu’assister, impuissant, à l’échec du passeur devenu tireur. Detroit appliquait en fait une fausse défense individuelle sur tout le 5 des Bulls, mais une authentique défense de zone sur un seul joueur.

4 : concentrer le feu défensif sur la raquette.

Mettre un pied dans la peinture des Pistons pour Jordan, c’était comme tenter d’aller au pain à Beyrouth un jour d’alerte à la bombe. Accès refusé. Pas de basket. Une défense si stricte si près du cercle provoque des shoots manqués, et permet ainsi de détruire le rebond adverse. Aguirre, Salley, Rodman, Mahorn, Laimbeer, Edwards, six titulaires potentiels dans n’importe quelle raquette de la ligue, mais tous dans la même équipe, gobaient alors tout ce que le cercle refusait, toujours placés en bon ordre de cueillette, avec leurs appuis industriels, et leurs jambes d’une puissance peu commune. Du rebond en gros volume.

5 : la force du nombre – l’invention des prises à 3 et demi

Face aux Pistons, Jordan était officieusement le meneur de jeu des Bulls. Il portait fréquemment le ballon et l’attaque dès que Detroit venait de marquer. Dumars était toujours collé à son cul, une main baladeuse sur la hanche, un coude amical dans les côtes ; Rodman attendait patiemment 3 mètres derrière qu’il vienne s’enfermer dans la peinture pour doubler la défense, et Laimbeer se chargeait d’apporter sa taille et son fair-play pour menacer d’un contre ou d’un contact au cas où le 23 réussirait encore à armer un lay-up pénible. L’honnêteté intellectuelle nous oblige à reconnaître que parfois, au détour de ces délicates parties fines à trois, un quatrième larron venait se joindre à la fiesta, moins pour contribuer à une défense déjà en place que pour le plaisir de s’essuyer ‘involontairement’ les genoux et les coudes sur les cuisses de MJ. Quoiqu’il en soit, en enfermant Jordan de la sorte, impossible pour lui de trouver une ligne de passe pour ses coéquipiers démarqués.

6 : l’épuiser des 2 côtés du terrain, avec et sans le ballon.

La défense de Jordan se devait d’être aussi éreintante que son jeu d’attaque. Le porteur de balle des Pistons était donc systématiquement celui qui avait Jordan sur le dos. Et comme les choses sont parfois bien faites quand on les provoque intelligemment, Jordan étant à cette époque la meilleure aide défensive de son équipe, il se chargeait donc tout seul de s’épuiser encore plus en rotation pour tenter de contrer Aguirre ou Salley en second rideau. Comme un grand. Son obsession maladive de la victoire en a fait un défenseur féroce et redoutable, mais au prix d’un souci d’économie physique inexistant. Daly n’a eu qu’à prendre l’aspiration défensive du 23, en sollicitant les deux hommes de son effectif que Jordan pouvait contenir dans son périmètre de rotation, mais au prix d’efforts multiples, et pas forcément payants. S’il avait pu le faire défendre sur l’organiste de la salle, ou sur le mec un peu louche qui revend ses billets au noir en plein blizzard, Chuck aurait trouvé un moyen légal de le faire. Et probablement avec la faute. Face aux Pistons et plus que quiconque dans sa carrière, Jordan a probablement davantage couru sans ballon que contre n’importe quelle autre équipe. Se démarquer face à eux impliquait une débauche d’énergie monumentale, des trajectoires toujours plus larges, au déséquilibre croissant, et contribuait à l’épuisement progressif et irréversible du 23.

« Et le trophée Bernard Koushner du retournement de veste le plus couillu pour les saisons 88 à 90 revient à …. »

7 : la dimension physique

Nombre d’équipes de la ligue ont tenté d’appliquer les Jordan Rules sur l’Elu, mais en vain. Ses mêmes équipes, qui trouvaient que le jeu intimidant des Pistons allaient au-delà de l’acceptable et qui étaient les premières à s’en plaindre ont tout de même tenté de le reproduire avec les mêmes intentions. Les vilains Pistons qui font bobo et ne respectent rien ont donc bon dos dans cette affaire. Enfin surtout les gueules de l’emploi. Comme quoi, défendre sur Jordan ne se limitait pas à mettre des coups gratos et à traiter sa mère. Ce n’était pas donné à tout le monde. A personne d’autre, en fait. Il fallait de la densité physique, d’une part pour suivre son rythme effréné, d’autre part pour lui faire comprendre que chaque panier tenté près du cercle impliquait systématiquement le risque de blessure et le souffle chaud de la poche de glace et de la rééducation dans la nuque.

8 : rendre l’adversaire fou : Bill « what foul ?!?! » Laimbeer et Dennis ‘Romantic’ Rodman.

S’il y en a bien deux à sortir du lot, ce sont eux. Avant de devenir mi-pastel mi-métal, Denis Rodman a eu les pores propres, les cheveux courts, la raie sur le côté et la caboche pas encore totalement envahie par ses démons, car bien assainie par coach Daly. L’arrivée de Rodman dans cette équipe a probablement été l’élément décisif qui permit à Daly de commencer à bâtir son plan anti-Jordan. Il savait qu’il disposait d’un 4 ample comme un ailier, qui sent les rebonds comme un pivot et qui se déplace comme un arrière. Jackpot. Chuck a eu le meilleur de Rodman parce qu’il l’a coaché comme un père coache son fils. La dévotion défensive dans les aides et les prises de rebonds pue la recherche de reconnaissance paternelle à plein nez chez lui. Daly la lui a donné, et en lui offrant 2 titres, lui a prouvé que ça rapportait. Dans un tout autre style, Laimbeer a catalysé à lui seul toute la haine d’un pays. Vicieux, malin, grande gueule, dur au mal et théâtral, l’inventeur du flop a épongé les rages de toute une ligue et focalisé sur lui seul la discipline de bien des arbitres. Il était constamment en première ligne, dans 90 % des sales coups, le détonateur naturel des rixes. L’impact de Laimbeer était double : rentrer dans la tête de l’adversaire pour que celui-ci en sorte ; et ressouder toute son équipe en affichant une absence totale de peur. Oakley et Cartwright étaient physiquement bien plus impressionnants que lui, et pourtant, c’est Bill le farceur qui sortait plus souvent vainqueur. Sortir l’adversaire de son match par intimidation physique ou verbale était sa griffe. Et plus le ton montait, mieux il jouait. Il pouvait se prendre une chiée de tomars sur la gueule – et il en prenait – mais il se foutait du poster, et pensait déjà à provoquer un nouveau pétage de plomb en surfant sur la jubilation toute fraîche du dunkeur : une pose d’écran à l’impact dégueulasse mais au timing parfait à peine la remise en jeu effectuée, et le scoreur d’en face perd ses nerfs et récolte une technique. [superquote pos="d"]Humilié par Chicago lors de la finale de conférence 1991 (0-4), Detroit ne terminera même pas le dernier match, et quittera insolemment le parquet quelques secondes avant la fin.[/superquote]Ce règlement intérieur a fonctionné pendant 3 ans, fructifié par autant de finales NBA jouées, et presque toutes gagnées. A quelques rares exceptions, chaque fois que Detroit contenait Jordan à moins de 30 points/match, les Bulls perdaient. Mais la montée en puissance du duo Jordan/Pippen, le développement de menaces multiples (Paxson, Grant, BJ Armstrong), la prise en main tactique de Phil Jackson, et l’envie rageuse de tout gagner, ajoutés au vieillissement des Pistons et à l’usure mentale de l’équipe ont fini par faire basculer les scores dans l’autre sens. Humilié par Chicago lors de la finale de conférence 1991 (0-4), Detroit ne terminera même pas le dernier match, et quittera insolemment le parquet quelques secondes avant la fin. Une sortie indigne diront certains, mais finalement pas si surprenante que ça quand on sait qu’ils n’étaient pas à une provocation près : les Bad Boys, ceux-là même qui ont méprisé les règles et les arbitres saisons après saisons, ont poussé le culot jusqu’à inventer une réglementation visant à discipliner le sale gosse d’en face qui, à leurs yeux, se prend clairement pour quelqu’un d’autre. Et oui, les Pistons se sont pliés aux principes d’un règlement...Le leur, certes, mais tout de même. Quoi qu’il en soit, cette désertion devenue légendaire a débloqué dans un soulagement général toutes les rotatives du pays qui étaient déjà calibrées depuis deux bonnes années pour imprimer les hors-séries voulant marquer le coup au fer rouge. A cause de ce gang unique, la mise en route de l’histoire a été retardée, mais pour la bonne cause. Car grâce à eux et leurs politesses tactiques, Jordan est devenu l’icône du gagneur maladif qui a élevé le niveau et l’impact de son sport à des altitudes insoupçonnées. Alors, merci qui ?  

Les Jordan Rules en vidéo :

https://www.youtube.com/watch?v=4GYKrcM1k0U