Team USA et les compétitions internationales, c'est un peu comme le PSG en Ligue 1, on ne sait pas vraiment comme ça va se passer, mais ils iront au bout. Une horde de stars face à une concurrence tout simplement trop faible pour pouvoir rivaliser. Sur une seule rencontre, aucune équipe depuis la Grèce en 2006 n'a réussi à vaincre l'ogre américain. C'était il y a 13 ans. Depuis, seule l'Espagne (JO 2008 et 2012) et l'Australie (phases de poules JO 2016) peuvent se vanter d'avoir joué l'épouvantail les yeux dans les yeux.
Il faut dire que depuis le triple traumatisme entre le Mondial 2002 perdu sur ses terres, les JO 2004 et à nouveau le Mondial 2006, la fédération ne fait plus dans le détail. On envoie l'artillerie lourde avec des LeBron, Kobe, KD, Dwight Howard, Dwyane Wade, Russell Westbrook, James Harden, Kyrie Irving... On va s'arrêter là, la liste serait trop longue. Le résultat final est sans appel, des médailles d'or à la pelle et une domination telle sur le basket Mondial que Jerry Colangelo a sommé les autres nations de s'améliorer pour rendre chaque compétition plus intéressante. Et pourtant depuis les olympiades londoniennes, ils sont de moins à venir porter la tunique américaine. Cette année, on est au paroxysme de l'absentéisme.
Team USA sans stars et sans expérience du basket FIBA
Pour sa première en tant que coach principal de Team USA, Gregg Popovich va hériter d'une équipe bien plus faible que ses petites soeurs des années précédentes. Du groupe annoncé au départ, déjà dix forfaits sont à dénombrer. Et pas des moindres puisque ce sont James Harden, Anthony Davis, CJ McCollum, Damian Lillard, DeMar DeRozan, Kevin Love, Bradley Beal, Tobias Harris, Paul Millsap et Eric Gordon. Soit pratiquement le groupe qui aurait dû se rendre en Chine entre fin août et mi-septembre. Au lieu de ça, les deux stars se nommeront Kemba Walker et Donovan Mitchell voir Jayson Tatum. Kyle Lowry, malgré sa récente opération au pouce, veut absolument en être. En attendant de connaître l'identité exacte de leurs coéquipiers, on peut déjà dresser la liste complète.
Extérieurs : Kyle Lowry, Kemba Walker, Khris Middleton, Donovan Mitchell, Jayson Tatum, P.J. Tucker, Marcus Smart, Jaylen Brown,
Intérieurs : Andre Drummond, Harrison Barnes, Myles Turner, Kyle Kuzma, Brook Lopez, Mason Plumlee, Montrezl Harrell, Thaddeus Young, Julius Randle
Pour être clair, ce groupe n'est pas ridicule pour autant. Il y a cinq All-Stars (Middleton, Lopez, Walker, Lowry, Drummond), des jeunes prometteurs (Kuzma, Mitchell, Tatum, Brown, Turner) et quelques vétérans (Tucker, Young). Mais il manque ce joueur, nous semble-t-il, capable de faire la différence à tout moment. Ce qu'était Kevin Durant, l'arme fatale du basket international. Kemba Walker, avec tout son immense talent, est celui qui a le plus ce profil de chef de meute. Sa qualité de shoot, son handle et sa motivation à être LE joueur de son pays, feront de lui le meilleur scoreur de son équipe. Mais aura-t-il le même sang froid que KD ou Kyrie quand il faudra se frotter aux grosses écuries ?
Donovan Mitchell est encore jeune et inconstant, même chose pour Jayson Tatum. La non connaissance du basket FIBA est également un belle épine dans le pied. Seul Andre Drummond a connu les joies d'une compétition internationale, et encore il était bien scotché au bout du banc. On ajoutera Kyle Lowry, présent aux Jeux de Rio, s'il est bien confirmé.
Pour revenir à la comparaison avec le PSG, il aura fallu attendre le départ de Zlatan pour voir le roi tomber de son trône. C'est Monaco qui en avait profité en étant simplement plus fort que son rival parisien. Au Mondial, tout semble réuni cette année pour voir les ricains subir le même sort.
Une concurrence qui a les dents longues
Team USA enverra une équipe D, pendant que la plupart des concurrents partiront quasiment au grand complet. L'Australie, même sans Ben Simmons, a une sacrée gueule. Des joueurs NBA comme Joe Ingles, Aaron Baynes, Matthew Dellavedova ou Patty Mills qui évoluent ensemble depuis longtemps en sélection. Les rouages du basket FIBA, ils connaissent. La Serbie a aussi une belle tête de champion du monde, après une collection de médailles d'argent récoltée depuis 2014. Les Jokic, Teodosic, Bjelica, Marjanovic seront de la partie. Ça semble être la bonne heure pour cette génération.
La Grèce se présentera avec son MVP Giannis, ses deux frères et une horde de soldats talentueux comme Kostas Sloukas, Giorgios Printezis ou encore Tyler Dorsey et Nick Calathes. L'Espagne a, même sans ses trois tours Paul Gasol, Serge Ibaka et Nikola Mirotic (seulement l'un des deux derniers aurait été sélectionné, règlement sur les naturalisés oblige) de sacrés arguments et une jeunesse très talentueuse. Et puis notre équipe de France qui a plus que fière allure, tout en étant bien plus équilibré qu'à l'Euro 2017. On oubliera pas non plus le Canada du coach champion NBA Nick Nurse qui va ramener avec lui un sacré contingents de joueurs NBA hors Andrew Wiggins et Tristan Thompson. Lituanie, Allemagne, Brésil, Italie et Turquie sont un poil en-dessous mais gare à ces contenders que personne ne voit venir (coucou la Slovénie championne d'Europe en 2017). Team USA, reste favori de part son histoire, mais aura plus que jamais le regard braqué dans le rétro.