Oublié le soir de la draft
Wiggins et Embiid ont été drafté respectivement en première et troisième position en juin dernier. Quelques semaines auparavant, le Canadien traversait comme une ombre le premier et unique tournoi universitaire de sa vie. Quant au pivot, il soignait une blessure afin de se préparer au mieux pour la draft. Les Jayhawks ont quitté la March Madness la tête basse après deux tours. Black, lui, s’était illustré, compilant 15 points de moyenne. Il s’est battu. En vain. Malgré ses performances lors de l’un des événements les plus suivis de l’année, il n’a pas été drafté. Il a dû cravacher cet été pour se faire une place au sein d’un effectif NBA. Après des prestations convaincantes en Summer League, les Rockets ont décidé de couper Jeff Adrien pour faire de la place au rookie. Tarik Black est originaire de Memphis, une ville de cols bleus. Il a le goût de l’effort et cela se sent sur le terrain. Il ne lâche rien, il s’arrache aux rebonds et en défense. Il joue dur.« Son éthique professionnelle a immédiatement attiré mon attention », remarque son coach, Kevin McHale. « J’ai été impressionné par sa détermination à bosser dur chaque jour. Il fait tout ce que vous lui demandez. »A Houston, on lui a confié la lourde tâche de remplacer Dwight Howard le temps de l’indisponibilité du pivot All-Star. Une mission temporaire démesurée pour un intérieur de 2,11 m formé comme un ailier-fort. Black y a vu une opportunité : celle de grappiller du temps de jeu et de faire son trou au sein d’une franchise actuellement installé à la quatrième place de la Conférence Ouest (14 victoires, 4 défaites). L’absence d’Howard se fait à peine sentir dans le Texas et le rookie y est pour beaucoup. Les Rockets se sont imposés à six reprises lors des huit titularisations du jeune homme. Lors de ses huit rencontres en question, les joueurs de Kevin McHale ont inscrit 8,7 pts de plus (en moyenne sur 100 possessions) lorsque leur intérieur robuste était sur le parquet. Ce dernier a encore marqué les esprits hier soir, contre les Memphis Grizzlies.
Révélé contre Memphis
Le joueur de 23 ans a un rapport particulier avec le Tennessee. Il est donc né à Memphis et il a porté les couleurs des Tigers, l’université locale, pendant trois saisons avant de décrocher son diplôme et de rejoindre Kansas. C’est d’ailleurs à la faculté qu’il a croisé pour la première fois la route de Zach Randolph.[superquote pos="d"]"Je me suis inspiré de Zach Randolph."[/superquote]« Il est venu s’entraîner avec nous pendant le lockout (en 2011). C’est un ailier-fort incroyable et honnêtement je trouve que nous avons un style de jeu similaire. Je suis plus athlétique mais j’aime jouer des coudes près du cercle. J’ai étudié son jeu et j’ai essayé de m’en inspirer. »Les séances d’entraînement ont porté leur fruit. Hier soir, l’élève a donné la leçon au maître, du moins le temps d’une rencontre. Un choc au sommet de la Conférence Ouest entre les Grizzlies et les Rockets. Tarik Black s’était déjà distingué face à l’équipe de sa ville natale en pré-saison. Il avait alors cumulé 10 points et 15 rebonds. Quelques jours plus tard, pour son « homecoming » avec Houston, il a été hué par le public de Memphis, devant sa famille et ses amis. Dur. Hier soir, il a été acclamé par les fans du Toyota Center de Houston, sa nouvelle maison. Le rookie leur a bien rendu. Avec 10 points et 11 rebonds, il a été l’un des principaux artisans de la victoire des Rockets face à la meilleure équipe de la Conférence Ouest. Placé sur Zach Randolph, il a limité la star des Grizzlies à 8 points, son plus petit total de la saison. « Z-Bo » n’était d’ailleurs pas encore descendu sous la barre des dix pions. Le jeune homme est encore en période d’apprentissage, comme tous les rookies. Dwight Howard finira par faire son retour et il retrouvera sa place sur le banc. Mais sa combativité devrait lui permettre de jouer un rôle intéressant, même en tant que réserviste. Nous ne connaissions pas Tarik Black, le garçon s’est désormais fait un nom.