« Les mecs au rugby se prennent des coups de poing, des coups de genoux… ils ont beau saigner, ils doivent continuer à jouer », rappelle le jeune joueur de 20 ans au Oklahoman.Cette dureté, Steven Adams la tient du rugby mais aussi de sa famille. Issu d’une fratrie de 18 enfants dont les garçons font 2 ,06 m en moyenne et les filles 1,83 m, il en bavé en tant que petit dernier de la famille. Chez les Adams, tout le monde est costaud et il n’était pas question de faire le malin à la maison. Valérie, la sœur de Steven, médaillé d’Or olympique du lancer de poids, est même plus lourde que certains joueurs NBA comme le rappelle le journaliste Anthony Slater, spécialiste du Thunder.
« Vous avez vu ma sœur ? Regarde-là, mec », plaisante Steven Adams. « Elle est forte. Toute ma famille est forte. C’était vraiment douloureux quand ils me frappaient (ses frères et sœurs). Mais je ne pouvais rien dire comme j’étais le plus jeune. Si je disais quelque chose, je me prenais encore plus de coups. »Il a donc appris à encaisser en silence. Comme il le fait désormais en NBA. Si Vince Carter et Larry Sanders lui ont filé des coups de coudes, Justin Hamilton l’a lui aussi allumé. Les intérieurs reçoivent leur lot de contacts à chaque rencontre mais Adams a le chic pour faire péter un câble à ses adversaires quand lui garde son sang-froid. Ils sont déjà quatre à s’être fait exclure par les arbitres pour avoir perdu leurs nerfs devant le Néo-Zélandais du Thunder. Et à chaque fois, le pivot est reparti calmement.
« Il s’approche toujours du banc en disant ‘Qu’est-ce que j’ai fait ?’ », raconte Perry Jones. « On se marre à chaque fois. » « Quand il se prend un coup, ça ne l’énerve pas », poursuit Nick Collison. « Il ne prend pas ça personnellement contrairement à beaucoup d’autres joueurs dans la ligue qui pensent que quelqu’un veut leur faire mal. »Avec son énergie, Steven Adams apporte déjà au Thunder, dès sa première saison NBA. Sa capacité à se transcender et à se sacrifier pour l’équipe pourrait faire un bien fou à sa franchise en playoffs. Si le choix des dirigeants de faire confiance à une jeune Néo-Zélandais a pu surprendre, il prend désormais tout son sens. Avec la perte de vitesse de Kendrick Perkins et des duels qui s’annoncent épiques avec Tim Duncan, Blake Griffin ou Andrew Bogut, un Australien, la présence de Stevens Adams est un bonus incontestable pour Kevin Durant et sa troupe.