Steve Kerr est un personnage. Il a gagné partout où il est passé, si bien qu’il a remporté un tiers des 27 dernières Finales NBA. En tant que joueur ou coach, il a gagné un titre dans quatre décennies différentes. Un exploit considérable.
5 titres en tant que joueur
50e choix de la draft 1988, Kerr n’était pas destiné à un grand destin en tant que joueur. Il n’a d’ailleurs été titulaire que dans 30 des 910 rencontres qu’il a disputées dans sa carrière. Ses moyennes de 6 points, 1,8 passe et 1,2 rebond en 15,2 minutes par match sont même très anecdotiques. Mais grâce à son tir fiable, et sans doute un peu de chance, il s’est frayé un chemin jusqu’au sommet.
Parmi ses succès, il a participé au three peat des Bulls en 1996, 1997 et 1998 avec Michael Jordan et Scottie Pippen. On se souvient notamment de son tir iconique dans la conquête du deuxième titre. Il a tout de suite enchaîné aux Spurs, avec Tim Duncan et David Robinson, où il a gagné une nouvelle bague en 1999. Il a complété son palmarès quatre ans plus tard, toujours à San Antonio, avec un cinquième trophée de champion NBA. Déjà une magnifique carrière.
4 bagues en tant que coach
Après une expérience en tant que General Manager des Suns, Steve Kerr a retrouvé les parquets en 2015, cette fois-ci sur le bord du terrain. Dans sa première année à la tête des Warriors, il a immédiatement fait mouche. Un titre en 2015 avec Stephen Curry, Klay Thompson et Draymond Green, suivi par deux autres, avec Kevin Durant, en 2017 et 2018.
Cette année, le coach de Golden State a ajouté un neuvième trophée à son étagère. Cela fait ainsi un beau 9/27, soit 33,3 % des Finales remportées depuis son arrivée à Chicago en 1995, d'après StatMuse. Peu peuvent se vanter d’une telle longévité et d’une telle polyvalence. Gagner en tant que joueur et entraîneur est déjà rare, le faire autant de fois est tout simplement historique. Seul le légendaire Phil Jackson a fait mieux en la matière, avec deux titres sur les parquets et 11 sur le banc.
Ce n’est évidemment pas un hasard si Kerr a rencontré un si grand succès. Comme athlète, son tir et son attitude ont fait toute la différence. Au coaching, il a tiré de nombreux enseignements des entraîneurs qu’il a côtoyés et de ce qu’il a vu sur le terrain.
Il a ainsi repris, à sa manière, l’attaque en triangle de Phil Jackson, sous qui il a évolué aux Bulls. Il s’est beaucoup inspiré du run and gun des Suns de Mike D’Antoni, dont il a été le GM. On perçoit aussi clairement dans son jeu l’héritage de Gregg Popovich, le beautiful basketball des Spurs, qu’il a pratiqué pendant un temps. Preuve d’une intelligence et d’une capacité d’observation remarquables.
Steve Kerr est un grand coach, à n’en pas douter. Mais il est, avant tout, un immense compétiteur. Son palmarès parle de lui-même, il a tout compris au basket.